6 juillet 2019, 23:53

KAVE FEST 2019

@ Chatou

Samedi 6 juillet 2019. Chatou, dans les Yvelines, charmante petite commune bourgeoise, paisible et verdoyante, avec ses belles villas fleuries, son ciel bleu et son soleil rayonnant. Plait-il ? Paisible commune ? A y regarder de plus près, pas si sûr…

En effet, ce jour-là se tient la quatrième édition du KAVE FEST, un festival de metal unique en son genre car ayant lieu dans… un jardin privé. Oui, le jardin d’un particulier, précisément celui de Sélim Hadriche et de ses parents. Quelle idée farfelue, n’est-ce pas ? Mais absolument géniale, il faut bien le reconnaitre car ce festival est un succès. Non content de proposer une affiche fort alléchante, on peut également s’y restaurer et s’y rafraîchir, le tout dans une ambiance conviviale et bon enfant où s’amuser est le maitre-mot. Pari réussi et haut-la-main pour Sélim et sa formidable équipe de bénévoles. Victime de son succès, le seul point problématique du festival réside dans l’espace dudit jardin qui, rempli jusqu’à la gueule, peut nous paraître trop petit.

A 13h30, les portes ouvrent et un agent de sécurité se charge à l’entrée de vérifier comme il se doit, que personne ne puisse nuire au bon déroulement de la journée. Rassurant par les temps qui courent.  Puis, c’est la pose des bracelets qui nous permettent d’aller et venir à notre guise. Le jardin est tout en longueur, très arboré et la petite scène trône fièrement tout au fond, accolée à la maison qui sert de backstage pour les groupes. Tout a été pensé pour le bien-être du festivalier : merchandising, barbecue et buvette, toilettes (à revoir tout de même, vu l’affluence vers ce seul et unique point disponible).

Le premier groupe à rentrer en piste est FUNNY UGLY CUTE KARMA (F.U.C.K. pour les intimes) sous un soleil brillant et une chaleur déjà intense. Belle prestation énergique, malgré une petite affluence en ce tout début d’après-midi, notamment grâce à l’énergie déployée par Adeline Bellart, leur chanteuse déjantée. Un mélange assez indescriptible compose leur musique faite de riffs tranchants, de growls puissants et de breaks mélodiques. Le groupe s’affranchit de tous les codes pour créer son propre univers, toujours fun et énergique. A suivre de près.

Puis c’est au tour de SERENIUS, groupe de death musclé et mélodique francilien, qui ne bénéficie pas des meilleures conditions acoustiques, leur son s’avérant malheureusement un peu brouillon. Qui plus est, leur batteur fait un malaise en tout début de show à cause de la chaleur intense, mais il reprend très vite ses baguettes et assure le concert jusqu’au bout. Une prestation en demi-teinte et pas très convaincante pour cette fois, mais gageons que le groupe en a encore sous la pédale et saura nous proposer une séance de rattrapage à l’avenir.

Avec l’arrivée de FULL THROTTLE BABY, c’est une autre paire de manche. Pour les avoir déjà vus l’an dernier au HELLFEST, sous la tente du Metal Corner, je sais qu’ils sont capables de mettre le feu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Effectivement, c’est un aller-retour dans la gueule pour tous ceux qui ne les connaissaient pas. Les FULL THROTTLE BABY mettent tout le monde KO avec leur rock'n'roll complètement barré, survolté et ultra jouissif, mené par l’excellent Julien Dottel au chant (également bassiste et chanteur avec son frère Mathieu au sein de BUKOWSKI, groupe que l’on retrouve plus tard dans la soirée). Les quatre autres larrons qui composent FTB ne sont pas en reste (Jeremy Delamotte et Max Muller aux guitares, Alexis Soliveau à la basse et Timon Stobart à la batterie), nous assénant gros riffs bien couillus et rythmique explosive. Bref, un cocktail euphorisant qui fait du bien par où ça passe. On assiste même à plusieurs circle-pits et pogos, avec la participation de Julien et de son bassiste au centre, se mêlant aux joyeux fou-furieux. Un concert mémorable. D’ailleurs, vivement la prochaine paire de baffe. On en deviendrait presque maso !

A peine le temps de reprendre ses esprits qu’arrive CHILD OF WASTE, groupe de brutal deathcore Parisien. Difficile de comprendre les titres des compos, et encore moins les textes, mais ça fait beaucoup de bruit et une bonne partie du public semble adhérer à ce type de metal. Malgré un début raté sur un de leurs nouveaux titres, le groupe ne se démonte pas et reprend le titre en question du début. Et les spectateurs ne leur en tiennent nullement rigueur, pogotant dans tous les sens, dans la continuité de cette journée sous le signe de l’énergie positive.

La suite des réjouissances m’amène à revoir MOLYBARON pour leur dernier concert en France avant leur programmation au METALDAYS en Slovénie. L’occasion aussi pour moi de profiter d’un show de bien meilleure qualité que la dernière prestation du groupe à laquelle j’avais assistée et qui m’avait laissée une impression mitigée. Les quatre musiciens sont maintenant rodés, unis par une belle osmose et nous offre un concert puissant et plein de vitalité. Avec un set essentiellement basé sur les nouvelles compos du prochain album, le groupe est plus mordant et rugueux de par l’essence même de ces nouveaux titres qui s’avèrent plus agressifs que sur le premier album et qui font mouche auprès du public. Cependant, cela n’empêche pas les fans venus en nombre de répondre au quart de tour aux deux morceaux rescapés de la première époque, à savoir, "Fear Is Better Business Than Love" et l’incontournable "Incognito" qui donnent lieu à un beau remue-ménage dans le jardin,  déjà malmené par les formations précédentes. Gary Kelly (chant, guitares) a indéniablement gagné en assurance et sa voix est plus affirmée, moins lisse qu’auparavant. Steven Andre, jovial comme à son habitude, assurant ses parties de guitares avec une belle dextérité et ses chœurs indispensables à l’harmonie des chansons, ne tient pas en place et exhorte les spectateurs à se bouger le popotin. Le duo rythmique composé de Sébastien de Saint-Angel (basse) et Camille Greneron (batterie) est bien en place, carré, précis et puissant. Le groupe a trouvé en la personne de Camille le batteur idéal, technique, pointu et bourré de feeling. Leur heavy et groovy rock ne laisse personne indifférent et on attend le second album avec impatience. Nous ne manquerons pas de vous en reparler dans ces pages.  

Une petite pause s’impose pour se rafraîchir un peu et c’est de loin que j’assiste à la prestation de VOLKER, groupe de dark rock emmené par leur chanteuse Jen Nyx qui alterne chant clair et voix hurlées. Je reste plutôt hermétique à son style. La majorité du public cependant semble adhérer à la prestation très énergique du groupe.

Les derniers rayons du soleil disparaissent derrière les murs du jardin lorsque DEAD BONES BUNNY entre en scène. Le groupe, composé de 6 personnes (un chanteur, deux choristes/chanteuses, un guitariste, un contrebassiste, un batteur, tous parfaits dans leur domaines respectifs) plus Bunny Bones, la créatrice du groupe qui fait quelques apparitions toujours couverte de son masque de lapin, semble un peu à l’étroit sur la petite scène du KAVE FEST. C’est donc en toute logique que le chanteur et le contrebassiste investissent ponctuellement l’espace devant la scène, le public se regroupant autour d’eux pour chanter et danser. Bonne humeur et rythme d’enfer au menu avec ce tout jeune groupe qui propose des reprises et des compos originales à la sauce rockabilly metal explosif. Convivial et festif, le groupe remporte tous les suffrages avec une prestation endiablée sans temps mort. L’alliance originale du style rockabilly avec la voix du chanteur (qui rappelle celle de Lemmy et donne une indéniable touche metal) est très réussie. Même si l’on peut se demander quel est l’intérêt de faire intervenir Mme Lapin du point de vue strictement musical ? Visuellement, c’est drôle et sympa, mais attention à ne pas finir par tourner en rond et se trouver enfermés dans un concept trop restrictif.  

Pour clore cette belle soirée, place à BUKOWSKI, groupe de heavy / power / groovy rock mélodique formé en 2007 (déjà !) qui a sorti l’an dernier son cinquième album, l’excellent « Strangers ». Groupe dans lequel on retrouve, outre Julien Dottel (basse et chant) et Timon Stobart (batterie, également dans FULL THROTTLE BABY), le frère de Julien, Mathieu Dottel (chant et guitares) et Clément Rateau (guitares). Le quatuor nous offre un set formidable, bourré d’énergie et d’émotion, notamment avec "Easy Target", titre dédié à toutes les victimes du Bataclan, et la superbe "Brothers Forever". L’originalité des compositions chantées à deux voix, les nombreux breaks, changements de rythme et d’ambiances font de BUKOWSKI un groupe unique et inclassable dans le paysage metal français. Et c’est tant mieux, car c’est précisément ses multiples influences qui lui ont permis de créer son style. Le public du KAVE FEST ne s’y trompe pas et lui réserve un accueil très chaleureux et largement mérité. Les deux frangins sont sur la même longueur d’onde et se complètent à merveille, soutenus de main de maitre par Timon et Clément. Un set génial malheureusement raccourci à cause du léger retard accumulé tout au long de la journée et au couvre-feu imposé par les autorités. N’oublions pas que nous sommes dans un quartier résidentiel, et les valeureux voisins méritent un peu de calme après ce raz-de-marée sonore.

Pour cette quatrième édition sold-out, le petit festival familial est devenu un très bel événement, bien organisé, à l’ambiance extraordinairement fun et bon esprit. Il y a fort à parier qu’il va continuer à croitre, mais à la condition de trouver un lieu plus spacieux pour les prochaines éditions, car les murs du joli jardin ne pourront pas s’écarter pour laisser rentrer encore plus de monde. Mais gageons que fort de leur succès, Sélim Hadriche et son équipe trouveront le moyen de poursuivre l’aventure, tout en conservant cette ambiance si plaisante.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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