4 novembre 2019, 23:56

ROYAL REPUBLIC + BLACKOUT PROBLEMS

@ Vauréal (Le Forum)

Laissez-moi deviner… Vous êtes un peu déprimé ? Les vacances sont loin, le changement de saison vous mine le moral et le temps est dégueulasse, le passage à l’heure d’hiver vous donne l’impression qu’il fait nuit au beau milieu de l’après-midi, votre boss vous tape sur le système et vos collègues vous gonflent, entre votre femme (ou votre mari) hystérique et vos gosses bordéliques, vous avez l’impression d’être pris en sandwich, comme une vulgaire tranche de jambon (de dinde !) bas de gamme ? Pas de panique, nous connaissons le remède à tous vos problèmes : un concert de ROYAL REPUBLIC et le soleil se remet à briller dans votre cœur (de rocker) esseulé.

Et afin de prouver le bien fondé de cette affirmation, nous n’avons pas hésité à donner de notre personne et à enfiler notre plus belle tenue à paillettes de manière à être en parfaite condition pour cette soirée du 4 novembre au Forum de Vauréal où les quatre Suédois déjantés nous ont donnés rendez-vous. Ouverture des portes à 20h30 dans « la plus grande des petites salles » de la région parisienne pour débuter la séance de "happy therapy", tout d’abord avec le jeune groupe allemand originaire de Munich, BLACKOUT PROBLEMS, qui évolue dans un registre pop-rock alternatif. Le quatuor, formé en 2012, a sorti son deuxième album, « Kaos », en juin 2018 et accompagne ROYAL REPUBLIC sur sa tournée européenne. Son chanteur et guitariste, Mario Radetzky, n’hésite pas à venir chanter au milieu de la foule dès le deuxième titre, s’attirant alors les faveurs du public qui réagit plus que positivement aux compositions du groupe. Leur professionnalisme et leur sincérité sont particulièrement touchants, même si leur musique, quoique dynamique, fait plus penser à de la brit-pop, façon OASIS, BLUR ou RADIOHEAD qu’à METALLICA ou SLAYER. Un peu trop poppy pour les métalleux que nous sommes, même si la qualité n’est pas à remettre en cause.



Il faut dire que le public de ROYAL REPUBLIC est pour le moins éclectique, allant du gentil bobo en goguette au fan de rock'n'roll des 60's, en passant par les étudiants fêtards ou les métalleux pur jus. Le combo a peaufiné au fil des années son style tout personnel, un mélange jubilatoire de rock/disco/punk/ hardcore/metal, avec toujours cette touche d’humour unique et d’une grande finesse. Dès le premier titre, "Fireman & Dancer", on pressent que le concert va être exceptionnel, transformant la Forum en sauna, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Les quatre Suédois, dotés d’une énergie contagieuse, vont littéralement mouiller la chemise, au sens propre comme au figuré. Le frontman, Adam Grahn, plaisante d’ailleurs à ce sujet à de nombreuses reprises, perdant au moins trois litres de sueur et transformant la scène en patinoire. Mais, malgré la chaleur ruisselante, aucun des musiciens ne quittera sa superbe veste à paillettes bleues, assurant le show jusqu’au bout. Chapeau, messieurs !

Le concert couvre toute la discographie du groupe, avec, bien évidemment, une mise en avant du dernier disque, « Club Majesty », sorti en mai. Neuf titres sur les onze que compte l’album sont interprétés ce soir. De nombreux extraits du premier album, « We Are The Royal », et de l’avant-dernier,  « Weekend Man », sont également joués, et seul le deuxième, « Save The Nation », pourtant excellent, n’est représenté qu’avec un seul morceau (et son titre à rallonge), le très rock'n'roll "Make Love Not War (If You Have To Make War – Make Sure To Make Time To Make Love In Between)". Les dansantes "Can’t Fight The Disco" et "Under Cover", suivies de la très speed "Getting Along" vont ensuite laisser place à l’un des meilleurs moments du concert : la géniale "Underwear", avec le fameux jeté de guitare d’Adam Grahn à son roadie bien rodé (qui la rattrape aisément malgré l’éloignement), suivi d’un duo rythmique avec le batteur, Per Andreasson, pendant lequel les deux artistes vont malmener les fûts du cogneur en chef. Cette chanson résume à elle seule l’esprit de ce groupe hors-norme, mêlant adroitement humour dans son texte – « Tell  me Mr Moore, what are you doing on the floor ? I can see your underwear from down here… » – et rythme déjanté qui donne instantanément envie de se  dévisser la tête.



Et la fête n’est pas finie. On se fait matraquer avec "Full Steam Space Machine", puissante à souhait et la très sexy "Like A Lover" arrive à point nommé pour offrir un moment de répit. L’occasion nous est donnée de souhaiter l’anniversaire du chanteur, qui fête ses 35 ans et se retrouve affublé d’un chapeau en forme de gâteau orné de bougies. Chez ROYAL REPUBLIC, on assume le fun jusqu’au bout.  Place au bassiste, Jonas Almén, qui troque alors son instrument habituel contre un clavier portatif très 80’s sur lequel il interprète les intros de "Jump" de VAN HALEN ainsi que "The Final Countdown" de EUROPE, avant d’enchaîner avec "Stop Movin’" qui voit la foule se déchaîner justement, en sautant et dansant non-stop. "Boomerang" et son refrain jouissif est un autre temps fort de la soirée. "Fortune Favors", qualifiée de mix entre RAMMSTEIN et un groupe de jazz par le propre père du chanteur, sera suivie de "Walk !", qui n’a rien à envier à la chanson de PANTERA, même s’il s’agit d’un tout autre style. La géniale "Tommy-Gun", sur laquelle le vocaliste fait monter une jeune fille sur scène afin de lui "apprendre" à jouer de la guitare, et "Ana-Leigh" où l’on croirait entendre les BEE GEES, vont clore la première partie de ce concert explosif.

Mais les réjouissances ne sont pas encore terminées et le quatuor remonte sur scène pour le trio final composé de "When I See You Dance With Another", "Flower Power Madness", disco à souhait, et "Baby", dont le refrain est repris en chœur par tout le public en transe. Les acclamations, à durée indéterminées, que vont recevoir ROYAL REPUBLIC sont largement méritées. Le groupe s’attarde longuement sur scène pour que les fans puissent les remercier chaleureusement, comme il se doit, pour cette prestation aussi énergique que sincère et ensoleillée. La musique du groupe prend une ampleur et une puissance sur scène qui laisse pantois. Et heureux, comme un shoot d’endorphines après une séance de sport. Le seul "blues" qui a régné ce soir a été celui des vestes à paillettes et non celui du vague à l’âme. Et pour cela, on ne saurait trop remercier les quatre artistes d’offrir à notre âme un tel rayonnement.


Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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