16 novembre 2019, 19:33

THE 69 EYES

• "West End"

Album : West End

C'est novembre, pluie glacée et doudoune sont de rigueur. Je trouve ma chérie collée à la vitre de la cuisine, la mine aussi grise qu'un mineur lorrain. Ni une ni deux je la scotche sur le siège passager de ma vieille Clio et je démarre direction le soleil couché. Dans l’autoradio qui crachote : « West End » de THE 69 EYES. Nous filons si vite que la pluie sèche ses larmes.

"Two Horns Up". Dani Filth s'acoquine avec Jyrki 69. Riffs rapides, dualité de voix suave et grimaçante, batterie enlevée... les vampires ne meurent jamais. Ils filent à tombeau ouvert vers les plages goth'n'roll. Ma Clio poussiéreuse se mue en Cadillac décapotable et décapitée. Le duo Jyrki et Dani vaut son pesant de plaisir impie. Véritable hymne, le titre vous fait sortir les crocs !

"27 & Done". « You want live forever ». Un peu de nostalgie face à l’âge des rockeurs qui n’ont pas été victime de la malédiction Hendrixienne. De la pluie ne subsiste que quelques gouttes. Gouttes de piano sur notes électriques. La voix de Jyrki est toujours aussi ensorcelante et pénétrante. Elle me rappelle Fernando de MOONSPELL, ou le grand Peter de TYPE O NEGATIVE, le soleil d'Helsinki en prime. De vraies gorges profondes. Profondes comme une "Black Orchid". Les riffs ronflants sont les roues qui entraînent la Cadillac toujours plus loin vers le soleil brûlant. Ma chérie a sa crinière au vent et arbore un sourire Bon Jovi-al. Un album road "tripes" ? Oui.

THE 69 EYES est décidément une valeur sûre. "Burn Witch Burn". Ou quand le gothique se fait fun. Ambiance groovy, même les vampires voient la vie en (néon) rose. Tout le succès de THE 69 EYES réside dans la voix de crooner de Jyrki et dans la musique terriblement eighties des morceaux. Un son indé(pêche)modable. Ça sent l'asphalte chaud, les riffs de plomb. La Californ-in-Helsinki.

Nostalgiques des rythmiques eighties rejoignez-nous, sous ce soleil de l’ouest mourant les soli s'échauffent. Une sacrée touche "CULTissime" tellement au croirait entendre Billy Duffy. On vibre façon « too tough to die ».  "Cheyenna ". Les guitares ronronnent tel le moteur de la Cadillac. Cet album est aussi confortable que le cercueil en soie de Bela Lugosi. Et toujours la voix de Jyrki qui nous caresse. "The Last House On The Left" invite Calico Cooper, fille d'un autre maître de l'horreur "Show", ainsi que le chanteur Wednesday 13, pour une prestation presque live avec de somptueux échos heavy metal. Trio freaks pour un bel hommage à Wes Craven.

Un disque cuisiné avec un son parfait, suivant les standards du goth'n'roll de THE 69 EYES, certes, mais l'absence de nouveauté (rien de vraiment "Outsiders") rime avec le confort qu’inspire de vieilles pantoufles que l'on se refuserait de quitter ("Death And Desire"). Accessible à tous, avec des accords gorgés d'autant de plaisir qu'une orange de Californie, franchement cette succession de titres est la bande son parfaite pour s'évader. "Hell Has No Mercy". Ca a du goût. Ca a du Goth !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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