5 mars 2020, 18:00

BORGNE

• Interview Lady Kaos & streaming du nouvel album

Blogger : Clément
par Clément

Bon pied bon oeil, le one-man band suisse à géométrie variable BORGNE trace sa route dans les méandres de l'underground black metal depuis plus de vingt ans. Une longévité exceptionnelle couronnée aujourd'hui avec la parution d'un neuvième album, « Y », prévue le 7 mars chez Les Acteurs de l'Ombre. Une occasion idéale pour tailler le bout de gras avec la claviériste, Lady Kaos, qui n'a pas sa langue dans sa poche dès qu'il s'agit d'évoquer le passé, le présent... et surtout le futur du groupe !


Premier constat avant de découvrir ce neuvième album : voilà déjà plus de vingt ans que le groupe est actif ! C’est une belle longévité qui inspire de nombreux souvenirs j’imagine...
Bornyhake a créé BORGNE en 1998 lorsqu’il a commencé à explorer des sonorités qui ne correspondaient plus à l’univers d’ENOID, son groupe de l'époque, mais je dirais que le moment le plus décisif de l’histoire du projet a été en 2011 quand BORGNE a pris la forme d'un projet taillé pour le live. Dès le premier concert nous avons ressenti un immense plaisir à jouer ensemble, tant sur le plan musical que humain. Délivrer sur scène une musique atypique et intense comme celle-là nous a très rapidement soudés.
Le live et les répétitions ont permis de tester différents morceaux de la discographie, d'incarner certaines ambiances qui ont contribué petit à petit à forger l’évolution musicale du groupe. Contrairement aux premiers albums, Bornyhake a commencé à diriger une partie de la composition en intégrant cette dimension live aux compositions studio, cela a apporté une richesse supplémentaire aux derniers albums.

Depuis la création du groupe, au fil des albums, on sent l’approche "industrielle" de plus en plus présente dans le black metal traditionnel de BORGNE, qu’est-ce qui a favorisé cette évolution ? 
Le fait d'utiliser une boîte à rythme nous permet justement de mieux creuser les sonorités industrielles. Nous ne voyons aucun intérêt à simplement imiter un batteur puisqu'à la base, la boîte à rythme est censée nous permettre de conserver l’intensité pendant les morceaux plus longs, ce qu’un batteur aurait du mal à reproduire en live. Lors de nos premiers concerts nous avons d'ailleurs ressenti une certaine confusion de la part du public, et pour marquer encore plus notre différence mais aussi assumer ce choix, nous avons décidé de nous éloigner d’un jeu ryhtmique "traditionnel".

Ton arrivée aux claviers sur l’album précédent « [∞] » a apporté une dimension mélodique, ou tout du moins une touche encore plus atmosphérique à ta musique, quel a été ton rôle dans l’élaboration de ce nouvel album de BORGNE ? 
En fait je ne suis pas arrivée en 2017 mais en 2011 puisque je faisais déjà partie du premier line-up live. Il s'avère juste qu'après sept ans de collaboration régulière, il était naturel que j'intègre le groupe en tant que membre officiel. La première fois que j’ai participé à un enregistrement de BORGNE c’était en 2012 sur l’album « Royaume des Ombres », et depuis, le principe de composition est toujours le même : Bornyhake compose tout et me propose de rajouter du clavier sur trois morceaux de l’album à venir. Je n’ai pas toujours composé les parties les plus atmosphériques ou mélodiques, le seul morceau dans lequel ma ligne a été particulièrement mélodique est sur "Fear" dans l’album « Règne des Morts ». Mais je pense qu’avec le temps nos goûts respectifs ont fini par déteindre l’un sur l’autre, donc ce n’est pas impossible que notre collaboration ait participé à l’évolution musicale du groupe.

Revenons à ce nouvel album qui dépasse l’heure de musique, est-ce important pour toi de prendre le temps de développer les ambiances sur chaque morceau ? Le côté répétitif de certains riffs contribue-t-i à la mise en place de ces atmosphères ?
Le but de chaque album de BORGNE est de créer un lien avec les auditeurs en les plongeant dans un état d'introspection voire même de méditation, chose impossible avec des morceaux courts. Prendre le temps de développer des ambiances permet d’aller chercher les émotions plus profondément. BORGNE n’a jamais eu une quelconque ambition technique, rendre des riffs complexes en un minimum de temps ne nous intéresse pas d'ailleurs c’est actuellement tout le contraire puisque le but est de créer des ambiances capables de créer de véritables émotions.

Du haut de ses dix-sept minutes et ses rythmiques implacables ponctuées de déclamations hantées apposant une dimension industrielle, presque mécanique à la musique de BORGNE, le dernier titre de l’album "A Voice In The Land Of Stars" est un peu à part. Quelle en est sa genèse ? 
Ce morceau est simplement la synthèse de tout ce que nous aimons, toutes nos influences se trouvent représentées dans ces dix-sept minutes : on y trouve des ambiances old-school, voire épiques qui deviennent au fil des minutes des sonorités industrielles. C'est un condensé de tout ce que représente BORGNE et c’est tout naturellement que sa place s’est trouvé à la fin de l’album, surtout que la participation au chant de C.S.R. de SCHAMMACH le clôt à merveille...

Sepulchral Productions, Those Opposed, Avantgarde, Occultum… BORGNE a collaboré avec de nombreux labels sur des périodes plus ou moins longues. Comment en êtes-vous arrivés à signer chez Les Acteurs de l'Ombre ?
Nous avons rencontré Gérald, le boss du label, lors de notre tournée européenne en 2012 avec FORTERESSE. L'un des groupes signés chez lui, THE GREAT OLD ONES, nous avaient rejoint pour deux dates : nous nous sommes bien entendus et avons gardé le contact. Une éventuelle collaboration avec le label avait déjà été envisagée à quelques reprises mais sans jamais aller plus loin. Nous avons alors quitté Sepulchral Productions car nous voulions un label plus proche géographiquement, lorsque nous sommes devenus très actifs la logistique était devenue trop complexe à gérer avec la distance. C’était compliqué d’obtenir rapidement du stock quand les dates étaient trop proches. Malheureusement cela ne s'est pas arrangé avec les labels suivants et malgré toute leur bonne volonté, leur réactivité n’était pas toujours au rendez-vous. 
Nous savions que Les Acteurs de l'Ombre était un label associatif composé de gens très actifs et passionnés, nous nous sommes dit que cela devrait mieux nous correspondre... et pour l’instant c’est le cas. Nous apprécions également le fait que leurs groupes sortent toujours du lot, finalement c’est un peu comme faire partie d’une grande famille de Freaks dans laquelle la différence est toujours la bienvenue !
 


Plusieurs dates sont prévues pour BORGNE dans les prochaines semaines, notamment au In Theatrum Denonium qui se tiendra à Denain ou le SteelFest en Finlande. Au vu de l’importance que tiennent les visuels dans les albums du groupe, à quoi doit s’attendre le public en termes de show ? Quelle expérience allez-vous proposer en live ? 
Désolée, mais je ne ferai pas de spoiler ! Tout ce que je peux vous garantir c'est que nous essayons toujours de délivrer le live le plus intense possible. Mais effectivement, nous préparons un show spécial pour le In Theatrum Demonium, qui sera notre release-party pour l’album « Y ». Concernant le Steelfest, nous aurons un invité spécial sur scène et ceux qui connaissent nos invités passés doivent déjà avoir une petite idée...
Quant à la suite programmée, nous serons de retour cet été au Under The Black Sun en Allemagne et nous jouerons pour la première fois au Black Fame Of Hate Festival à Lille en décembre. Nous avons d'autres dates en cours de confirmation donc n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux ou à visiter notre site internet pour être au courant de toutes les annonces. Merci à tous et à bientôt !


Il est maintenant temps de découvrir ce nouvel album en audio c-dessous et en avant-première... Sombres sensations garanties !
Cerise sur le gâteau, les Acteurs de l'Ombre vous propose aussi de gagner dès maintenant votre exemplaire de « Y » en répondant à cette question :

"En quelle année le groupe BORGNE a-t-il vu le jour ?".

Les trois plus rapides d'entre vous à répondre correctement à cette adresse concours@hardforce.com, avec vos nom & prénom et adresse postale, repartiront avec un magnifique digipack dans leur besace, elle est pas belle la vie ?


Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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