L’île de beauté et ses décors de carte postale n'est pas l'endroit où nous imaginerions aller chercher du gros son. Et pourtant, dans ce paysage de rêve peut se cacher quelques belles surprises. C'est en 2017 dans les profondeurs d'une mer bleutée de Corse que SILENCE OF THE ABYSS voit le jour. Composé de Jean-Bernard Florès au chant, David Santucci à la guitare et Diane Giannelli à la batterie, c'est à l'heure où nos villes et villages se désertifient que les Corses sortent non sans quelques difficultés et contre-temps leur premier album. Si « Unease & Unfairness » est disponible sur les plateformes de streaming et téléchargement numérique depuis plusieurs jours et que les précommandes sont en route, il faudra patienter avant de le retrouver dans les rayons. Trois années auront été nécessaires pour accoucher de ce superbe premier album dans un contexte de malaise et d'injustice.
"Amok" débute cet album de death metal mélodique composé de neufs titres qui révèlent la maturité de ce groupe malgré sa jeunesse. Imparable, le riff de "Nothing At All" ne manque pas d'attirer l'attention de l'auditeur. L'inquiétante ambiance de "See Arcturus" permet d'introduire superbement "My Fair Fury" dont le riff soutenu par le rouleau compresseur de la batterie est sans conteste le temps fort de cet album.
L’acoustique "Matando" teinté de mélancolie ibérique nous rappelle que le groupe évolue dans un univers organique aux accents méditerranéens. Un petit intermède parfait pour enchaîner sur l'efficace "The Color Of The All". "God Is Dead" est une sorte de rencontre entre un chant aux accents grunge et une musique ancrée dans le thrash. Si "Weak!!" poursuit dans cette lignée énergique, le flow n'est pas sans rappeler RAGE AGAINST THE MACHINE. Ce petit séjour en Corse se termine par l'instrumental "Lunar".
Si par moment, on peut regretter quelque peu que le chant ne soit pas aussi précis que la musique, cette première réalisation mérite que vous vous précipitiez chez votre disquaire préféré dès que possible !