30 mars 2020, 17:00

LOVIATAR

• "Lightless"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Lightless

LOVIATAR, quatuor canadien actif depuis plus d’une décennie, propose ici son deuxième album après le bien nommé « Loviatar » paru en 2017 et qui montrait déjà de sérieuses prédispositions pour un doom généreusement nourri au heavy et au sludge. Rebelote sur « Lightless » qui, lui, évolue vers un son un brin plus accessible qui le rapprocherait des instants les plus sombres du sublime « Emperor Of Sand » de MASTODON. Le chant, superbe, signé J.D. Gobeil n’est certainement pas étranger à cette filiation subjective tout comme la section rythmique, heavy en diable, épique à souhait, qui constitue l’une des pièces maîtresses de cette réussite. Une réussite, franche, qui tire son inspiration à plusieurs milliers de kilomètres de son lieu de résidence puisque LOVIATAR est considérée comme la déesse de la mort et de la maladie dans la mythologie finnoise. Une belle illustration du choc des cultures !

Une réussite, donc, incarnée avant tout par deux morceaux pourtant aux antipodes l’un de l’autre dans l’approche rythmique, que sont "Cave In" et "Lightless". Le premier, gorgé de riffs puissants, envoie son lot d’embardées rythmiques qui jonglent avec des breaks judicieux avant de repartir pour une explosion finale de toute beauté. Le deuxième, qui vient boucler l’album, traîne sa mélancolie tenace pendant plus de dix minutes au service d’un metal progressif qui en laissera plus d’un sur le carreau. C’est d’ailleurs la marque de fabrique du groupe, toujours à l'équilibre entre mélodies inspirées, parties plus sombres et envolées épiques. Le reste de l’album est également du même acabit : "Silca" procure sa dose de frissons aux amoureux des ambiances ténébreuses pendant que l’instrumental "All The Witches You Failed To Burn" vise lui en plein coeur, tout en retenue.

Mais tout cela n’aurait pas la force de frappe qu’il mérite sans cette production aux petits oignons signés par le bassiste du groupe, Mike Bond, qui sait y faire quand il s’agit de délivrer un son efficace et respectueux, injectant ce qu’il faut de puissance à ces guitares explosives, de nuances aux parties les plus méticuleuses. L’artwork magnifique signé par le peintre contemporain Lesley Oldaker parachève ce petit chef d’œuvre en lui apportant la touche de noirceur et de mystère qui lui fallait. Sorti de (presque) nulle part, LOVIATAR frappe un grand coup avec « Lightless », un album tout aussi inattendu... que réussi !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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