4 mai 2020, 18:10

THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA

• "Aeromantic"

Album : Aeromantic

On en avait entendu parlé depuis quelques années, mais par flemme ou autre chose, on n’était jamais allé écouté ce que ça donnait. On aurait peut-être dû. Mais ce n’est pas grave, tout vient à point.

Poursuivant son voyage dans l’espace et le temps, THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA nous donne des nouvelles, moins de deux ans après « Sometimes The World Ain't Enough ».
On n’est plus dans l’espace, l’album commence avec un bruit d’avion, une voix de femme en français, des synthés en cascade, un peu de guitare, une basse qui appuie tout ça avec la batterie. Les instruments s’empilent, un gros break et c’est parti, on pousse les gaz, décollage immédiat. Le tempo est enlevé. La voix du commandant de bord Björn "Speed" Strid balance le premier couplet. La voix est claire et mélodieuse. La grosse caisse se fait double pour annoncer un refrain plus lyrique, appuyé par les chœurs féminins des Airline Anna.
C’est fluide et mélodique, ça passe bien. La guitare répond au synthé. Ca dure 6 mn 30, mais ça passe tout seul.

C’est comme ça pour le reste des titres de « Aeromantic », le 5e album de THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA.
Le chanteur a monté ce projet parallèle avec son pote de SOILWORK David Andersson à la guitare et Sharlee D'Angelo de ARCH ENEMY en 2007, pour rendre hommage au stadium rock grandiloquent des années 1970 et au classic-rock des années 1980. Ca doit tellement leur plaire qu’ils enregistrent plus maintenant avec avec THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA qu’avec SOILWORK et son death mélodique.
Ceux qui ne sont pas des perdreaux de l’année reconnaîtront des sons, des styles entendus il y a des lustres et des lustres chez KANSAS, STYX, ASIA ou Hugues & Thrall, en matant MTV avant la déferlante grunge qui a dégonflé toutes les permanentes des groupes US, sur les radios FM quand elles passaient du rock ou sur RTL quand elle passait le groupe ABBA, d’autres Suédois.
ABBA, un quatuor qui a gagné l’Eurovision dans les années 1970 pour devenir un des plus gros vendeurs de disques de l’époque, multipliant des hits pop, mettant le pays en lumière pour autre chose que son cinéma sans chemise et sans pantalon.

« Aeromantic » est dans la lignée du précédent album, avec une recette enrichie en synthés aux sons très années 1980 qui ajoutent du sirop à des mélodies déjà bien sucrées.
On y trouve pêle-mêle des morceaux sautillants, dansant même, comme "Divinyls", des tempos enlevés, des guitares énervées, ou moins, comme pour le solo de "Curves", qu’on sent inspiré par TOTO. Sur les titres les moins dansants, on pourrait entendre EUROPE comme sur l’intro de "If Tonight Is Our Only Chance", les mélodies sont toujours là et bien là, dans le chant, les guitares ou les synthés. Comme dans la pop, toutes les chansons de cet album sont construites et bien construites, normal, c’est suédois. GHOST fait la même chose avec des guitares plus fortes, les formidables H.E.A.T aussi avec beaucoup d’énergie.
Tout ici est au service des mélodies et des refrains qu’on retient vite, comme celui de l’épique et mélancolique "Transmissions" et son solo de synthé. Si ce n’est pas joyeux, c’est joli tout plein.
Mais ce n’est pas parce que ça sonne bien que NFO fait dans la facilité. Ici, on entend des bongos, là des cordes, il y a des breaks, un peu de prog même dans "Dead Of Winter". Il y a même un peu de disco avant le refrain sur le titre qui a donné son nom à l’album, mais juste assez pour ne pas agacer l’auditeur à poil long.

« Aeromantic », c’est un paquet de tubes et un voyage vers le pays des chansons d’amour, l’amour qui apporte de la joie ou du chagrin, un thème qui revient sur presque tous les titres, omniprésent depuis les débuts du rock’n’roll. Strid chante un amour parti ou rêvé, chacun l’interprète comme il se sent.
La musique de THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA réveille les plaisirs coupables, ceux qui font danser sur "I Was Made For Loving You" sans guitare en carton ou chanter à tue-tête Céline Dion à la fin d’un concert de DRAGONFORCE.
Certains prendront ça pour de la soupe. Pourquoi pas, mais elle est excellente et on en reprend une autre assiette avec plaisir, en volant vautré dans un fauteuil VIP.

Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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