19 mai 2020, 19:00

LABELS ET LES BETES

• "Le coté obscur de la force métallique - épisode 34"

Blogger : Clément
par Clément


Ah, savourer ces petits bonheurs printaniers après huit semaines de confinement, plus qu’un programme… c’est un véritable devoir pour la fine équipe de "Labels et les Bêtes" ! Echanger avec ses vieux amis ou sa chère famille autour d’une grande tablée (à bonne distance les uns des autres hein !) à parler d’un avenir que l’on imagine meilleur, forcément, ou évoquer sa « vie d’avant », la larmiche à l’oeil. Oui bien sûr, mais aussi pour partager un karaoké sauvage sur des disques droits sortis de l’enfer qui font planer un vent de folie en provenance d’Italie, d’Allemagne, du Danemark, d’Ukraine ou encore d’Ecosse ! Embarquez sans plus attendre pour un tour d’Europe à vitesse grand V et envoyez-vous dans les esgourdes une bonne plâtrée de metal qui tâche : burps !
 

GRAVE CIRCLES : « Tome II »  (Les Acteurs de l’Ombre)

Reconnaissable entre mille, le fameux « son ukrainien », drapé dans les mélodies épiques typiques des productions d'Europe de l’Est, saute ici aux oreilles.
Le mystérieux quatuor GRAVE CIRCLES, originaire de l’ouest du pays, possède bien dans son ADN cette patte unique qui fait des merveilles lorsqu’il s’agit de brosser des atmosphères mélancoliques et trousser des riffs poignants.

Une marque de fabrique perpétuée en leur temps par ses glorieux aînés, DRUDKH, KRODA ou HATE FOREST, que GRAVE CIRCLES reprend ici à son compte en y ajoutant quelques structures plus expérimentales et de sombres dissonances semblant sortir tout droit des derniers albums de MAYHEM.
Un mariage heureux qui confère une force de frappe indéniable à l’ensemble qui ne rechigne pas aussi à aligner blasts à profusion, section rythmique déchaînée et vocalises écorchées. Tout ce qui fait le charme de ces fameuses productions ukrainiennes sommes toutes, le son rugueux et puissant qui va bien en bonus.

Sobres et efficaces donc, les sept morceaux proposés ici mettent à l’honneur un savoir-faire nourri de mélodies vengeresses que le groupe distille avec une classe typiquement slave.
(Clément)


 

BAIT : « Revelation of the Pure » (Les Acteurs de l’Ombre)

Le trio allemand BAIT a été formé par Nicolas Ziska (bassiste actuel de DER WEG EINER FREIHEIT) en 2013 et ce « Revelation Of The Pure » est le premier album du groupe, faisant suite à la parution de deux EPs du meilleur effet.

Affilié « Post-black metal », comme nombre de groupes ayant posé leurs valises chez Les Acteurs de l’Ombre, c’est plutôt vers la scène hardcore metal chaotique qu’il lorgne finalement.
"Nothing is Sacred", qui ouvre l'album, en est un vibrant témoignage avec ses accents déjantés qui évoquent les tous premiers méfaits de NORMA JEAN ou THE CHARIOT. Pas ou bien peu de black metal ici, si ce n’est sur "Odium" et son intro bardée de tremolos inquiétants et le monstrueux "Forlorn Souls" et ses mélodies entêtantes mais peu importe le flacon pourvu que l’on en ait l’ivresse !
C’est d’ailleurs une succession de taquets, gnons et autres mandales que BAIT garantit ici sur mesure pour les fans des groupes précités avec au programme dissonance, bordel, dissonance, casse-tête, dissonance, groove.

Mettez cela dans l’ordre que vous voulez, au final l’effet escompté est bien là : ça fait mal, très mal même !
(Clément) 


 

SODOMISERY : « The Great Demise » (Testimony Records)

On peut raisonnablement penser que les membres de SODOMISERY, de grands suédois virils qui ont fait leur trou depuis plusieurs années dans divers groupuscules mais sans jamais réussir à percer (WARHEIM, SMOTHERED, UNLEASHED SOUL), semblent être en bien meilleure position cette fois.

Car il y a en effet de quoi se réjouir devant de tels arguments aussi solides que « Sacrifice » et « The Messenger », véritables ogives de black/death crachées à la face du monde. On ne peut s'empêcher de penser à AMON AMARTH parfois (« Reapers Key » qui ouvre l'album ou au vibrant « Into The Cold »), le reste de l'album demeurant correct mais malheureusement moins jouissif.

Moins "burné" serait un homonyme plus approprié en vérité pour SODOMISERY (« Until They Burn »)... Même si on reste un peu sur sa faim une fois l'écoute terminée, même si une petite reprise de derrière les fagots aurait été au poil, reste que pour un premier jet (si l'on excepte le EP 3 titres « Sodomisery » exhibé en 2017), le test s'avère plutôt concluant.

Direct et sans vaseline, voilà en résumé le premier SODOMISERY dit sans faire de jeux de mots... Il y en a déjà suffisamment dans le texte !!!
(Crapulax)


 

TENSIDE : « Glamour & Gloom » (Ivorytower Records)

Si la communication semble ne pas être le fort de certains groupes, TENSIDE est parti pour battre tous les records ! En témoignent ses choix très contestables de pochettes d'album prompts à semer sans arrêt le doute dans l'esprit des fans de metal !

Cela commence dès 2008 avec le second album « Mental Satisfaction » et sa cover death metal... Mauvaise pioche pour ce groupe qui pratique le crossover !!! En 2011 rebelotte avec « Chain Reaction » et son squelette flibustier qui se rapproche inévitablement de formations de heavy metal comme ALESTORM ou RUNNING WILD : rien de tel pour se saborder !

En 2013/2017, nouveau changement de visuel avec des motifs géométriques qui ne sont pas sans rappeler ceux de groupes de djent à la mode comme ANIMAL AS LEADERS (alors que TENSIDE, lui, amorce un virage metalcore). Mais pour 2020 les allemands sont en passe d'exposer carrément leur score avec cette image simpliste de la mort qui semble sortir tout droit d'un dessin animé de Walt Disney !!!

Du coup, nombreux sont ceux qui passeront une nouvelle fois à côté de ce petit bijou de metalcore pourtant bien pensé et parfaitement équilibré ("Glamour & Gloom", "Cannibals"). Un beau gâchis !
(Crapulax)


 

RUADH : « The Rock Of The Clyde » (Northern Silence Productions)

RUADH est un projet solo tout jeune puisqu'il est né en 2018 en Ecosse. Mais Tom Perrett a déjà été bien productif : « The Rock Of The Clyde » est le deuxième LP du groupe.

Constitué de six titres de black metal atmosphérique aux sonorités folk / pagan, c'est une belle découverte. Dès "Embers", on découvre un black metal de qualité, rapide et dynamique emmené par des growls profonds et rehaussé de passages mélodiques et de chœurs féminins très oniriques.

Les soli de guitares sont riches et les passages à la flûte sont de toute beauté. Cette atmosphère celtique campée, l'album se poursuit au gré de morceaux tantôt très folk comme "The Rock Of The Clyde" ou de titres plus épiques comme "Fields Of Heather" ou encore réellement plus bruts comme "Winter Light".

Jusqu'à "Only Distant Echoes Reign" en deux parties d'ambiant pagan, on est plongé dans un décor de lacs embrumés et de châteaux hantés où des esprits élémentaires semblent s'être installés. Un beau voyage, mystique.
(Aude)


 

THE RITE : « Liturgy Of The Black » (Iron Bonehead Productions)

Premier LP des Danois/Italiens THE RITE, « Liturgy Of The Black » est un recueil de dix titres de black / doom malsain et agressif. Ambiance de Messe Noire, guitares thrash, rythmes martelés et vocaux caverneux, THE RITE ne nous accorde aucun répit.

Les effets sonores se veulent ardemment sombres et angoissants et la lourdeur des morceaux n'a d 'égal que l'obscurantisme des thèmes abordés. Les titres d'intro et d'outro en sont des exemples marquants tant le décor qu'ils plantent est sinistre voire dérangeant.
Il y a donc des passages bruts et tranchants comme "Children Of Belial" ou "The Bornless Ones" et certains plus rythmés comme "Sinister Minister" mais ce qui frappe, c'est la puissance des riffs intensifiée par un côté doom profond.

Tout au long de « Liturgy Of The Black », on se sent comme subjugué par un appel démoniaque à la fois terrorisant et diablement tentant. Cest peut-être de la magie noire ou un message subliminal en tous cas, THE RITE est un parfait maître de cérémonie...macabre.
(Aude)


Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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