
Pour ceux d'entre vous qui ne connaîtraient pas encore AHAB, il s'agit d'un groupe de funeral doom allemand dont l'univers, comme le nom d'ailleurs, est tiré de l’œuvre de Herman Melville, Moby Dick. Depuis 2004, ils ont installé leurs riffs lourds et leurs growls profonds sur quatre albums studios et donc un album live, sujet de cette chronique.
En effet, « Live Prey » porte bien son nom puisqu'il s'agit d'un enregistrement live, non officiel au départ, d'une prestation donnée par le groupe, entièrement basée sur le premier album « The Call Of The Wretched Sea ». On y retrouve donc 5 titres pour une heure d'écoute immersive au plus profond des abysses. La production est impeccable bien que brute, ce qui est intéressant lorsque l'on parle d'albums live. Le funeral doom n'étant déjà pas un style facilement accessible, une production minable le rendrait inaudible. Mais « Live Prey » se permet de vous plonger dans une atmosphère totalement envoûtante grâce à de bons effets sonores et des samples naturalistes bien réalisés.
Les growls caverneux de Daiel Droste sont tels des cris sauvages émanant des fonds océaniques. Les riffs de guitares sont lourds, lents, parfois dissonant, jamais agressifs. Tout cette bande son emprunte d'obscures desseins se déroule sans accroches, tout en douceur. De "Below The Sun" aussi morne qu'angoissant à l'incontournable "The Hunt", tout en progressivité maîtrisée et au final apocalyptique, « Live Prey » ravira les fans d'une musique pure, authentique, sombre mais belle. Et puis, un titre comme "Old Thunder" contentera les amateurs de son plus brut, plus percutant, plus rythmé aussi. Il y a du dynamisme et de l'épique chez AHAB. Il se dissout clairement dans les eaux profondes mais on peut en entendre l'écho.
Même si les fans d'AHAB attendaient un nouvel album, « Live Prey » se veut quand même digne d'une écoute avertie en attendant une exploration plus profonde de l'obscurité sous-marine.