BLACK ORCHID EMPIRE est un trio originaire de Londres, orienté rock alternatif, dans la veine de BIFFY CLYRO, et qui a déjà sorti deux albums, « Archetype », en 2016 ainsi que « Yūgen », en 2018. « Semaphore » est donc leur troisième essai, concept-album inspiré par la science-fiction.
Autant le dire de suite : rien de révolutionnaire dans cet album, même si la recette semblait attractive sur le menu. Le disque démarre plutôt bien avec l’intro "Emissaries" suivie de la catchy "Singularity" et "Natural Selection", dotée d’un refrain popisant, mais ensuite, l’intérêt retombe un peu, comme un soufflé que l’on aurait sorti du four trop tôt. BLACK ORCHID EMPIRE propose une musique plutôt dynamique, assez alambiquée, caractérisée par des refrains et des mélodies très pop. Ce sont d’ailleurs les titres les plus orientés pop qui fonctionnent le mieux ("Natural Selection", la ballade "Winter Keeps Us Warm" et ses wohoo à répétition, "Evergreen").
Le reste n’est pas mauvais, loin s’en faut, le groupe possédant une belle technicité, et des morceaux tels "Singularity", "Death From Above", "Faces" et "Crash" s’écoutent agréablement. Le problème majeur vient du fait que l’originalité que BLACK ORCHID EMPIRE cherche à acquérir est noyée sous un flot d’idées qui partent un peu dans tous les sens et manquent de cohésion. On ne trouve pas de fil conducteur qui permettrait de relier les chansons. Etrange pour un concept-album. Le groupe a aussi une fâcheuse tendance à vouloir créer des hymnes taillés pour les stades, très radio-friendly, alors qu’il semble évident qu’écrire ce genre de chanson ne doit en aucun cas être calculé. La spontanéité et la sincérité doivent primer dans l’étape de création, et non l’envie de plaire à tout prix. Et puis, cette impression lancinante de déjà-entendu dessert le groupe cruellement. Pourtant, tout est bien exécuté, la voix, assez claire au demeurant, est agréable, les rythmes cognent et les guitares savent se faire mordantes. Mais il semblerait que le groupe n’ait pas encore trouvé sa vraie personnalité et intégré ses influences, tant on ne peut s’empêcher de faire des comparaisons.
« Semaphore » n’est ni un bon, ni un mauvais album. Il est sympa à écouter. Sauf que le terme "sympa" s’applique généralement à de la musique d’antichambre, celle que l’on écoute d’une oreille, dans la salle d’attente du médecin, en fond sonore lors des courses au supermarché ou, pire encore, la musique d’attente d’une boîte vocale vous demandant de patienter gentiment que l’on daigne s’occuper de votre appel. Il est à souhaiter qu’à l’avenir, BLACK ORCHID EMPIRE trouve sa voie et ne tente plus d’emprunter des chemins déjà balisés, car les musiciens ont tout de même un potentiel qu’il serait dommage de ne pas exploiter avec plus de finesse.