11 septembre 2020, 17:30

PUTRID OFFAL

• "Sicknesses Obsessions"

Album : Sicknesses Obsessions

PUTRID OFFAL fait partie de ces groupes nés bien trop tôt et qui nécessitent un temps de maturation. Formé il y presque 30 ans (1991) le groupe aura mis prêt de 25 ans pour trouver le niveau de putréfaction adéquat qui déboucha en 2015 sur l'enregistrement de son premier album « Mature Necropsy » qui l'emmena sur les routes d'Europe et quelques passages dans les festivals comme le Hellfest en 2015. C'est d'ailleurs cette prestation qui illustre que cette maturité dépasse l'ambiance feutrée des studios d'enregistrement car l'univers de PUTRID OFFAL est bien plus que celui de la musique death-grind. C'est un univers théâtral et morbide qui se joue sur scène. Les musiciens sont habités d'une folie contagieuse qui ne manque pas de mettre en relief la musique. Ce concert au Hellfest, que ceux qui ont acheté l'édition limitée de l'album, auront le plaisir de revivre ou de découvrir.

Au delà de ce tableau idyllique, la réalité nous montre une évidence : l'aptitude à passer le cap du premier album. Cela est encore plus vrai car après un quart de siècle, il faut démontrer que cette maturité acquise est bien réelle et qu'elle est en mesure de se projeter dans l'avenir. Et bien, c'est chose faite et de fort belle manière avec ce « Sicknesses Obsessions » qui propose 17 titres de folie pour un condensé de grind-core d'environ 35 minutes. Tout commence avec un artwork très soigné qui nous renvoie au XVIe siècle dans le laboratoire d'André Vestale, le père de l'anatomie, et un livret laissant deviner dans ses pages jaunies par la putréfaction, les gravures de cadavres du maître et des photos live du groupe. « Sicknesses Obsessions » ne pouvait souhaiter meilleure année que 2020 pour voir le jour. Année que l'histoire de l'humanité pourra enseigner au future génération comme celle de l'absolue obsession de la maladie. Celle d'une humanité hypocondriaque qui se redécouvre mortelle. Avec PUTRID OFFAL, la maladie est une obsession qui pousse à regarder la morbidité en face, comme pour mieux défier la mort, car la vie appartient à ceux qui sont dans le mouvement et dans l'action.

Ce second album est une sorte de parfum à base d'huiles essentielles dans laquelle on retrouve "Dura Mater" qui ne manquera pas de vous transmettre quelques frissons dans le dos. Avec "Heaven's Door" vous allez découvrir que les portes de l'enfer des uns peuvent se révéler être celles du paradis pour les autres, car dans les méandres de la pensée ce n'est qu'une question de point de vue. Le clip de "Let There Be Rot" paru en août pour rappeler l’imminence de la sortie prochaine, vous fera découvrir une mise en scène cauchemardesque qui montre que nos psychopathes sont loin du raffinement d'un Hannibal Lecter. Cette folie voit aussi la participation de Stéphane Buriez (LOUDBLAST, SINSANEUM) sur les choeurs, qui participe aussi aux titres "Necrotic Mutilation" et "Livor Mortis". De son coté, Arno de BLACK BOMB A contribue à "Charnel House", "A Rot's Caress" et "Skill Ritual" en compagnie de Hélène Le Deist sur les deux premières, et qui assure aussi des voix sur "Viscera" tandis que Marina Toussent se charge de l'introduction sur "Autopsy".
Si dame nature estime pouvoir continuer à cohabiter avec l'espèce humaine, nous pourrons peut être espérer revoir cette folie s'exprimer sur scène. En attendant, à la nuit tombée, nous vous invitons à vous munir de la platine du roman de Jérémie Grima Voici Venu Le Temps..., d'y poser cette galette, de vous allonger sur votre lit, de fermer les yeux et de laisser libre cours à votre imaginaire. Entre rêve et cauchemar, qu'y trouverez-vous le paradis ou l'enfer ?

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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