4 octobre 2020, 18:00

THE GATHERING

• "Heroes For Ghosts" raconté par son réalisateur Marcus Moonen


Alors que THE GATHERING s’apprête à entrer en studio en ce mois d'octobre, son avant-dernier album studio en date, « Disclosure », vient de fêter ses 8 ans le 12 septembre dernier. Si cet album est le second avec la chanteuse Silje Wergeland, c'est surtout celui qui comporte le superbe titre "Heroes For Ghosts" dont la durée de plus de 10 minutes a été l'occasion pour Marcus Moonen de réaliser un magnifique court-métrage mettant en scène Silje et son compagnon Mads Lilletvedt (SAHG, HELLISH OUTCAST, SOLSTORM, BYFROST). Le film a été réalisé en Norvège dans les environs de Bergen, capitale du comté d'Hordaland. Pour la réalisation technique, un Canon 5D MkII avec un ensemble de Canon Prime et une caméra Glidecam HD 2000 équipée d'un Dvtec ont été utilisés. Nous vous proposons une version française des commentaires de Marcus Moonen ci-dessous, avec son aimable autorisation. Ce clip, qui comptabilise plus de 500 000 vues à ce jour, est une bonne occasion de vous replonger dans l'univers de ce groupe atypique et novateur, mais aussi au cœur de l'histoire de ce clip tout aussi inhabituel dans notre univers musical.
 

Partie 1 :
« Ce premier extrait est tiré du début de la vidéo.
L'histoire du film est celle du voyage d'une femme. J'ai donc décidé de commencer et de terminer la vidéo avec des reflets et des lumières à travers une vitre de voiture, indiquant le voyage. De l'image plutôt abstraite des lumières, nous passons à une voiture sur la route. La scène se déroule à l'aube.
C'est à partir de là que tout commence. Cette scène a été tournée le long de la côte-ouest accidentée de la Norvège. C'était en fait le crépuscule, j'étais sur le siège passager d'une voiture suiveuse qui filmait la Mustang 69 de derrière, conduite par Silje. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 2 :
« Ce deuxième extrait est le point de départ de l'histoire. Nous voyons Silje conduire la mustang à l'aube avec une paire de lunettes de soleil, les couleurs sont fraîches, l'ambiance est maussade. Je fais ensuite des allers-retours entre ce plan et celui de Silje sur le siège passager la nuit, souriante, amoureuse, comme nous allons bientôt le découvrir. Les couleurs sont chaudes. Nous allons et venons entre les instants de bonheur et de tristesse. Entre les deux, il y a un plan du tableau de bord et de la route la nuit. A travers cela, l'image de Silje comme conteuse s'efface lentement en chantant « Into me... » (NDLT : "en moi").
La dernière image introduit son amour (Mads, le compagnon de Silje dans la vie), qui jouera un rôle très important tout au long de la vidéo. Pour les prises de vue avec Silje et Mads, j'étais à l'arrière de la Mustang, essayant de garder la caméra stable, alors que je les dirigeais, pendant qu'ils conduisaient ! Je pense qu'ils ont fait un travail formidable. Ce sont tous les deux des professionnels.
​Toute la vidéo a été tournée sur un Canon 5dMkII avec des objectifs Canon. Ces prises de vue ont été faites à la main avec uniquement la lumière disponible. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 3 :
« Ah cette glorieuse Mustang ! Je voulais que la Mustang soit un des personnages de l'histoire, comme le cheval courageux et loyal d'un héros d'antan. Elle méritait donc un tirage digne d'un héros. J'aime l'image du logo, la belle couleur rouge et les phares sur fond de crépuscule. Plus tard, elle emportera Silje pour l'emmener vers la liberté.
La romance entre les personnages est florissante et l'intention de cette scène était de vous laisser entrevoir un moment romantique. Au milieu de nulle part, juste les deux personnages dansent un slow et s'embrassent dans les phares. En fait, ce n'était pas du tout romantique ! Nous étions à la fin d'une longue journée de tournage, tout le monde était fatigué, il faisait froid et il était très difficile de se mettre dans l'ambiance pour ce plan.
Je sais que je l'ai déjà dit, mais je suis très fier de mes acteurs, parce que malgré ces conditions, ils ont parfaitement réussi à jouer le rôle que j'attendais d'eux. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 4 :
« Beaucoup de gens se sont interrogés sur cette photo, me demandant si j'avais utilisé un objectif tilt-shift. Les gens ont dit de la Mustang qu'elle ressemble à un jouet au moment où elle s'arrête. En fait, cette scène a été tournée avec un objectif 100 mm.
Nous avons eu de la chance avec le paysage, car l'arrière-plan était un peu incliné. Le long objectif utilisé a permis de comprimer la prise de vue, ce qui permet de rapprocher cet arrière-plan. Avec la faible profondeur de champ, cela ressemble un peu à du tilt-shift.
Conduire la Mustang dans le cadre juste à droite a été difficile, nous avons dû recommencer plusieurs fois ! Avec le recul, c'était assez drôle, alors nous l'avons inclus dans la vidéo "Behind the scenes" (segment "Parking de la Mustang" à 0:56). »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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​Partie 5 :
« Nous étions encore assez tôt dans l'année, mais nous avons eu la chance d'avoir du soleil le jour où nous avons filmé cette scène. La Mustang était magnifique sous le soleil.
Le fait que Mads prenne un rythme rapide alors que Silje s'éloigne est le premier indice que le conte de fées est en train de s'effondrer. J'aime beaucoup le changement d'angle sur ce plan de Mads alors que Silje passe en même temps devant la caméra et Mads. J'utilise ici à nouveau un long objectif pour comprimer les distances.
Le plan sur les clés de la voiture ouvre une transition destinée à indiquer un décalage temporel, en espérant que vous le garderez à l'esprit pour plus tard (c'est ce qu'on appelle le présage, cher lecteur !).
Attends, est-ce Silje qui conduit la voiture de Mads ? J'ai tourné cela depuis le siège passager de la Mustang avec un 50mm14 et une très faible profondeur de champ. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 6 :
« Au premier plan, Silje et Mads sont sur le canapé. Silje cherche à attirer l'attention, ignorée, elle se lève assez bouleversée. Ce plan a été tourné dans la même chambre d'hôtel luxueuse que celle où nous avons tourné la grande scène de dispute et d'amour qui apparaît plus tard dans la vidéo. Il était assez difficile pour Silje et Mads de faire semblant que leur relation s'effondre, puisque leur amour était bien réel. Ils ont réussi à surmonter leurs sentiments et ont fini par le jouer réellement. Ils sont totalement crédibles dans la difficulté et la rupture ! Il suffit de regarder leur visage.
La pluie qui tombe sur le lac, je l'ai filmée le dernier jour de mon séjour en Norvège, quand Maria (notre productrice) et moi sommes allés sur une des magnifiques montagnes alentour. Je cherchais à tourner un b-roll quand nous avons trouvé ce petit lac tranquille entouré d'arbres. Alors que j'installais la caméra, il s'est mis à pleuvoir. Cela avait l'air si triste et mélancolique. J'ai pensé que c'était un très beau visuel poétique pour indiquer que le temps des mauvais moments et du malheur était arrivé.
Le dernier plan a été tourné illégalement dans le hall d'un autre hôtel. Le rêve d'un réalisateur de tourner dans un endroit où il n'est pas autorisé à le faire. C'était juste un petit montage rapide, le tout est une sorte de montage pour vous montrer comment les choses se détériorent entre eux. J'adore la façon dont Mads regarde Silje, puis baisse les yeux alors que Silje se lève stoïquement et s'éloigne sans même le regarder. On peut sentir la tension qui se dégage de l'écran. Ici, la profondeur de champ est faible pour donner de l'espace à Silje et vous rapprocher de Mads. Mads obtient un peu plus de temps d'écran ici.
Je ne pense pas que nous ayons demandé la permission de filmer ici, mais grâce à mon Canon 5d MkII, nous avons pu nous en sortir. Cours et tire, bébé ! »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 7 :
« Nous avons tourné une grande partie de la vidéo dans le Scandic Hotel de Bergen, une chambre très luxueuse qui a contribué à l'ambiance à la vidéo.
Le conflit s'est développé et il éclate maintenant. Tous deux sont frustrés, se disputent et se lancent des accusations. Demander à mes acteurs de montrer des émotions négatives était beaucoup leur demander comme je l'ai dit, car c'était difficile pour eux au regard de leur relation. Si vous regardez attentivement leur visage, vous pouvez voir à quel point ils ont pleinement vécu le rôle qu'ils jouaient.
Cette scène est le premier point de rupture de l'histoire, j'ai donc décidé de lui faire exprimer quelque chose de physique, pas seulement par les cris, pour montrer qu'elle en a fini avec lui. J'ai aimé l'image de Silje en colère jetant la couette pour enterrer Mads (et la caméra) et ça a aussi fonctionné au montage.
Dans l'image suivante, on la voit debout, baignée de lumière, son reflet dans le miroir sur le mur du fond. Un regard par-dessus son épaule, vulnérable, mais forte et déterminée. Elle est décidée. J'ai aimé le cadrage de cette image, la filmer debout dans l'entrée de la salle de bains, les lumières allumées et le reste de la pièce assombri. Il fallait que ça ait l'air d'être le milieu de la nuit. Il y a beaucoup de flou dans le plan, sauf pour les yeux. La mise au point est sur le moment où vous pouvez voir dans ses yeux qu'elle décide qu'elle en a assez.
Tout au long de la scène, on peut voir Silje chanter avec beaucoup d'émotion alors qu'elle revit les souvenirs de cette nuit-là. Ces prises de vue ont en fait été réalisées beaucoup plus tard, lorsqu'elle était aux Pays-Bas. Nous avons filmé dans un emplacement de l'Honigfabriek à Nimègue, avec beaucoup de très longs rideaux noirs, qui formaient une belle toile de fond uniforme, afin que je puisse isoler Silje et aussi capturer ses mouvements lorsqu'elle se balance en chantant. Tout cela a été fait manuellement. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 8 :
« Ici, nous tournons toujours dans une chambre d'hôtel haut de gamme avec seulement la lumière disponible. C'est le matin après la grande dispute, Mads est encore endormi et avec la caméra sur un trépied, je fais un panoramique jusqu'à sa table de nuit. La chambre d'hôtel n'avait pas de réveil, alors nous avons rapidement téléchargé une application réveil sur mon iPad pour l'utiliser à la place, ce qui a plutôt bien fonctionné. Faire un film nécessite de savoir improviser ! Il est 6h du matin et une main saisit les clés de la Mustang et une paire de lunettes de soleil sur la table de nuit.
En continuant le mouvement vers la droite, la caméra capte Silje qui passe la porte de manière déterminée et triomphante, vers la liberté ! Je voulais filmer Silje littéralement en train de s'éloigner de cette relation conflictuelle. Vous pouvez juste voir qu'elle met ses lunettes de soleil avant de disparaître dans un éclair de lumière. Comme si elle savait ce que j'avais prévu au montage ! J'ai choisi d'utiliser une faible profondeur de champ pour montrer la distance qu'elle met entre elle et Mads. Elle est partie. J'adore l'aspect de sa silhouette dans ce couloir.
Rupture dans la séquence pour revenir sur la Mustang. J'ai adoré filmer cette voiture ! »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 9 :
« Il est tôt le matin, Silje est sur la route dans sa Mustang volée, des lunettes de soleil Ray-Ban sur le nez. La musique commence lentement son "crescendo triomphant", alors qu'elle s'éloigne de cette relation toxique. J'ai demandé à Silje de passer d'un regard sérieux à un sourire. Plus elle s'éloigne, plus elle est heureuse et plus forte elle est.
En conduisant le long de la côte ouest de la Norvège, si brute et sauvage, on découvre un paysage tout simplement merveilleux,. C'est une raison importante pour laquelle j'ai voulu filmer en Norvège. Les plans de la Mustang ont été réalisés avec des objectifs 24 mm, 50 mm et un Canon 100 mm, accrochés à l'arrière d'une Volkswagen, sans ceinture de sécurité. C'était dangereux, mais je voulais juste filmer. Nous avons fait trois prises, en conduisant à des vitesses différentes, de lente à assez rapide.
Il n'était pas possible d'utiliser ma Steadycam, car il n'y avait pas de place dans le coffre de la voiture. J'ai dû stabiliser une partie de la séquence par la suite. C'est pourquoi la scène semble un peu nerveuse et trébuchante ici et là, je pense que ça colle bien, mais je ferais ça différemment maintenant si je devais le refaire. Nous avons roulé pendant environ une heure jusqu'à ce que je sois satisfait de mes prises. Pendant tout ce temps, j’avais le dos contorsionné dans une position très inconfortable, ce qui m'a vraiment fait mal !
Il y a un plan clair sur la bague de Silje, alors que sa main est sur le volant. Cette image a suscité une certaine controverse et des théories intéressantes parmi les fans. Mais nous y reviendrons plus tard. A partir de maintenant, il y aura des extraits d'une minute, grâce à la nouvelle limite de temps de la vidéo sur Instagram.»

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 10 :
« J'adore ce cliché pris de l'arrière d'une Volkswagen avec Mads au volant, roulant vite. Je tiens mon Canon 5d MkII juste au-dessus de la route. La Mustang est derrière nous et le paysage accidenté tout autour. Pas besoin d'effet ou d'artifice, tout est à portée de main. Quel plaisir ! J'adore ce cliché alors que nous roulons sur le pont.
Une transition vers les nuages d'un passé à la dérive et l'obscurité de cette relation toxique qui s'efface enfin. J'ai filmé cela tout en haut d'une montagne, j'aime beaucoup la façon dont les rayons du soleil traversent les nuages.
Nous sommes presque à la fin du voyage de Silje. Le point de vue devient l'espace d'un moment subjectif, alors que nous voyons le paysage baigné de soleil. Tout cela a conduit à ce moment. Silje, baignée par la lumière du soleil, détourne le regard pour directement le plonger dans la caméra. Un regard triomphant sur son beau visage avant d'être enveloppé par une lumière pure. C'était le coup de foudre. J'ai insisté pour briser le quatrième mur ici et relier cette Silje à la Silje que l'on peut voir chanter tout au long de la vidéo. Pour le meilleur ou pour le pire, c'est l'une de mes images préférées de la vidéo.
Je termine ici la narration de l'histoire, mais ce n'est pas tout. Sa fuite n'est pas le point principal de la vidéo. Il s'agit aussi de sa lutte intérieure, de la tourmente et du doute. A partir de là, nous plongeons dans son subconscient, à travers le portail qui a été le symbole de l'inconscient pendant si longtemps, l'eau. L'image chatoyante et manipulée de la surface de l'eau nous fait signe, alors que Silje chante « Fall into me... » (NDLT : "tombe en moi…"). »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 11 :
« C'est sans aucun doute ma partie préférée de la vidéo. La musique monte crescendo jusqu'au sommet, alors que Silje se souvient de l'agitation de l'amour, de la luxure et des conflits. Elle chante « A promise at last to call back the past and finish off with you... I’m finishing off with you » (NDLT : "Une promesse de rappeler enfin le passé et d'en finir avec toi... J'en finis avec toi".)
Les images ici sont un mélange de Mads et Silje se battant, faisant l'amour et Silje chantant. Je voulais que ce soit agité, voire frénétique et violent, comme des souvenirs difficiles et intenses. J'ai pris la scène précédente de combat et je l'ai juxtaposée à la scène d'amour, que j'ai gardée pour ce moment culminant. Celles-ci sont entrecoupées d'images de Silje chantant que j'ai prises manuellement tout en secouant sauvagement la caméra et en tordant la mise au point comme un fou. Ces images de Silje ont été  filmée à mon retour de Norvège dans l'Honigfabriek de Nimègue.
Je suis en fait tombé sur un site internet russe qui avait analysé cette partie de la vidéo image par image pour voir si Silje y était nue. Désolé de vous décevoir, les gars, la dame était habillée ! C'était un peu gênant pour Silje (peut-être pas autant pour Mads) de filmer ce moment intime, mais comme je l'ai déjà dit, ils sont très professionnels et ont fait un travail fantastique. Sans eux, je n'aurais pas pu réaliser ma vision.
La toute dernière image de cette scène fait le choix du positif plutôt que du négatif en reprenant l'image d'eux deux faisant l'amour. De là, il n'y a que la liberté et après avoir traversé les derniers tumultes des eaux déchaînées, une paix profonde s'installe. Venant de la noirceur, je voulais que l'image suivante soit à l'opposé. Je voulais donc montrer le soleil. En raison des propriétés de l'objectif, on dirait qu'il y a deux soleils. Dans les commentaires sur YouTube, quelqu'un a pensé que la fusion des deux soleils est un hommage à Natasha Khan de BAT FOR LASHES, mais ce n'est pas le cas.
L'eau que vous voyez ensuite est celle de la mer du Nord. Je suis suspendu au-dessus de la proue d'un hors-bord qui va à 40 nœuds ou 74 km/h, mon appareil photo serré dans les mains, rien d'autre sous la mer que l'obscurité et les profondeurs. En y repensant, je ne sais pas pourquoi j'ai pris ce risque, mais je suis heureux de l'avoir fait ! »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 12 :
« L'histoire est terminée. Silje a enfin trouvé la paix intérieure. La première image que vous voyez est celle de Silje levant les yeux, beauté angélique sur fond de nuages, alors qu'elle s'éloigne pour la dernière fois.
Il y a un moment juste avant qu'elle ne s'efface complètement, elle regarde directement dans la caméra avec ses yeux gris-bleu perçants et les nuages en arrière plan alors qu'ils passent derrière elle dans des nuances de gris donnent l'impression d’être peints. C'est l'image que je préfère dans tout le film. Je suis très fier de ce moment unique.
J'ai réfléchi les nuages pour obtenir un effet dramatique. J'ai filmé certains des nuages en Norvège, mais quand je suis rentré chez moi, j'ai réalisé que j'avais besoin de plus, alors par un jour de tempête, j'ai filmé depuis mon salon d'autres nuages qui s'élançaient.
Dans la dernière séquence de nuages que vous voyez passer, il y a un nuage qui ressemble à une paire d'ailes (cette vidéo à 0:45, la vidéo complète vers 9:27). Dans les commentaires YouTube de cette vidéo, certains fans ont pensé que j'avais fait cela délibérément pour rappeler la bague que Silje porte en conduisant la Mustang (dans la vidéo complète à 5:17). Bien que les nuages et la bague soient étonnamment similaires, cela n'a pas été fait intentionnellement. C'est une pure coïncidence. J'aimerais être assez intelligent pour y penser !?
Si vous regardez attentivement la séquence des nuages, vous pouvez également voir quelques gouttes d'eau, quelques lignes verticales et une faible lumière orange. Alors que je filmais les nuages de derrière la fenêtre de mon salon, il s'est mis à pleuvoir, il y avait donc des gouttes d'eau sur la fenêtre. Les rayures verticales sont en fait le reflet de mes rideaux et la lumière orange est le reflet d'un lampadaire sur la fenêtre. J'espère que je n'ai pas brisé ici l'illusion ! Encore un épisode à venir ! »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Partie 13 :
« Voici le dernier épisode des commentaires du réalisateur. J'ai eu beaucoup de plaisir à revivre cette époque incroyable en Norvège avec Silje, Mads et Maria, notre formidable productrice.
Les derniers nuages se confondent avec la route à la nuit tombée. Silje a réussi à s'échapper et la journée a été longue. J'ai décidé de mettre fin à l'histoire, parce que nous avons commencé In Medias Res, au milieu de l'histoire. Le voyage de Silje est ensuite montré dans ce qui est essentiellement des flashbacks. Cela fonctionne aussi très bien avec les paroles : « I feel the past, I always look backwards » (NDLT : "Je revis le passé, je regarde toujours en arrière"). Ce sont les dernières paroles alors qu'elle s'éloigne, j'ai interprété ces mots comme une description de qui elle était, avant sa décision d'aller de l'avant.
Les cercles lumineux qui passent devant elle en flottant alors qu'elle roule dans la nuit sont une heureuse coïncidence. J'étais sur le siège passager et je filmais un rouleau B, jouant avec la mise au point alors que les lampadaires se transformaient en orbes luminescentes qui dérivaient vers le haut. Au montage, j'ai souligné ces orbes en leur ajoutant un effet de fantôme. Cela a donné le sentiment d'un rêve au début et à la fin de la vidéo.
La toute dernière image, lorsque Silje soupire « I always look backwards » (NDLT: "Je regarde toujours en arrière"), est constituée de deux de ces orbes lumineuses qui se focalisent et deviennent les phares d'une voiture qui passe devant nous. Imaginez qu'il y ait une autre personne dans la voiture qui arrive avec sa propre histoire, son petit univers de vécu, de sentiments et de pensées, que nous pourrions connaître ou que nous ne connaîtrons peut-être jamais. Pour moi, cela représente à la fois les possibilités infinies de la vie et la mélancolie profonde de la compréhension de ce que nous ne connaîtrons ou ne connaîtrons jamais.
Merci à Silje, Mads, Maria, la famille Bjaarstad, René, Hans, Marjolein, Frank, Marko, Joe et John de m'avoir aidé à donner vie à cette vision. Merci d'avoir lu ces commentaires et regardé ce court-métrage ! »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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