Derrière le sigle A.O.C, nous pourrions imaginer qu'il s'agit d'une marque déposée d'un genre instrumental post-metal doom qui sent bon le terroir. Il n'en est rien. Ce sont simplement les initiales de trois musiciens expérimentés qui ont fait leurs armes et sévissent ou ont sévi dans les groupes THROANE, OVTRENOIR ou THE LAST EMBRACE. Armés d'une guitare, d'une basse et d'une batterie, le tout saupoudré d'effets, donne le résultat d'un premier album sombre et mystérieux.
Tout a commencé en 2019, comme si ces trois là pressentaient l'année maudite qui s'annonçait sans que personne ne la voit venir. C'est dans ce contexte que ces mystérieux musiciens décident d'appeler leur collaboration MAUDITS et de réaliser un premier album éponyme. La réalisation de celui-ci aux studios Henosis (IN THE WOOD, ASPHODELE, PENSEE NOCTURNE...) semble avoir été motivée par un besoin cathartique pour ses géniteurs de libérer leurs émotions et de trouver l'équilibre entre lumière et néant.
Mi-septembre c'est la parution d'un clip de treize minutes qui illustre la piste ouvrant ce premier album qui s'intitule tout simplement "Maudit", au singulier. Treize longues minutes qui exposent avec brio l'étendue et la richesse d'un univers mélancolique qui ne laisse pas de place à la monotonie. Le superbe passage joué au violon, auquel répond le suivant joué à la guitare, ne manque pas de rappeler les compositions de la période culte de MY DYING BRIDE. Ce qui ne vous tue pas, nous rend plus fort, c'est ainsi que "Résilience" se développe avec des riffs de guitare énergétiques qui sonnent tantôt comme une rébellion, tantôt comme une libération, allant jusqu'à un passage plus calme et jazzy inspiré. "Liminal" sur lequel apparaît Dehn Sora (THROANE, TREHA SEKTORI) est une sorte de morceau expérimental qui semble chercher à émerger d'un univers brumeux et incertain. "Grain Blanc" fait écho à "Résilience" tout en étant quelque peu plus joyeux. "Solace" est plus calme et ambiant, basé sur des harmonies jouées à la guitare, sur lesquelles viennent s'ajouter des violons. "Verloren Strijd" épique et pessimiste clôture parfaitement ce superbe premier album, en espérant que la recherche de cet équilibre entre lumière et néant ne soit pas une bataille perdue d'avance.