Jason Aalon Butler, chanteur du groupe FEVER 333, en apprenant les circonstances dramatiques de la mort de Georges Floyd, est descendu dans les rues et a erré parmi les humains pendant 13 jours. Notre "Forrest Jump" (rien de péjoratif, reportez-vous à ses prestations live phénoménales autant qu’à son odyssée dans les rues à la rencontre de son prochain pour saisir la justesse du parallèle) a au matin du 14ème jour écrit d’une main enfiévrée un EP intitulé « Wrong Generation ». 8 titres en 8 jours, des pamphlets enragés contre un système qui pratique encore discrimination et politique arbitraire selon la gueule du citoyen.
"Bite Back". FEVER 333 est le porte-parole des minorités qui en ont plus qu’assez de subir et entendent bien se battre contre une démocratie Trumpeuse. Trio chant rap, guitare entêtante et batterie sèche. Un déferlement de chaos métallique et electro, qui rappelle le metalcore de CROSSFAITH, avec son côté émeute. "Block is On Fire", ou la mise en musique de la révolution.
« Table are turning
L.A. is burning »
Chaque titre est nerveux et aussi serré qu’un expresso de la place saint marre. C’est direct comme un uppercut ou un appel d’urgence.
« Listen up
You fucked with the wrong generation »
"Wrong Generation" et "You Wanted A Fight" renouent avec cet emballement RAGE AGAINST THE MACHINE, un écho d’une époque lointaine de révolte à coups de décibels, qui est au final toujours d’actualité. Comme le clame Jason, l’injustice ne date pas d’aujourd’hui. Les rimes sautillent hargneusement et interpellent l’auditoire. La batterie frappe les plaies béantes de l’Amérique et leur fait hurler leur rancœur. Quant à la guitare aiguisée, elle tranche dans le riff. Pour ceux qui s’en souviennent, FEVER 333 se livre à une "Judgement Night".
"Walked Through The Fire Together". Le metal se fait malcomien pour la génération X. De la véritable fusion rap-metal, où les riffs se superposent sur un slam qui par moment se fait aboiement. Du hardcore viscéral et ultra-speed s’invite sur "For The Record".
L'EP s’achève sur le titre "Supremacy", déclamation rap à l’ancienne d’une grande beauté. Comme un hymne palliatif pour l’Amérique des exclus. Un "Home Of The Brat (morveux)" en quelque sorte.
« Wrong Generation » a été écrit dans l’urgence ? Non, dans le talent. Un bijou de metal énervé.