4 novembre 2020, 18:38

PARADISE LOST

• Interview Nick Holmes

Pendant cette période difficile, les groupes se mettent en quatre pour garder un lien social avec leurs fans du monde entier. Pas facile de rester dans l'actualité alors que tous les concerts et tournées sont annulés ou reportés. Les Anglais PARADISE LOST ont décidé de rester en première ligne avec trois projets à venir : un concert en livestream qui s'annonce exceptionnel, la réédition de leur excellent album « Draconian Times » pour les 25 ans de sa sortie mais aussi une session de lancement en ligne de leur dernier album en date tout aussi exquis : « Obsidian ». Le chanteur Nick Holmes a bien voulu répondre à nos questions à propos de ces différents événements avec gentillesse et bonne humeur.
 

Salut Nick ! Comment vas-tu en ces temps incertains ?
Ecoute, ça va. Si j'étais un ado, je pense que la situation serait plus compliquée mais pour moi en tant qu'adulte, je ne m'en sors pas mal. Les sorties, les bars, le côté social me manquent. D'un point de vue professionnel, ce n'est pas évident mais ça ne l'est pour personne. En tous cas, moralement, je me porte bien, alors...

Ca doit être dur de ne pas pouvoir présenter votre excellent album « Obsidian » en live à vos fans ?
Oui mais je prends ça comme une pause. Je me souviens, on en parlait déjà en mai quand l'album est sorti et rien n'a vraiment changé depuis. Mais c'est un événement mondial alors on ne peut pas y faire grand chose. Ce ne serait qu'en Angleterre et que tous les autres groupes pouvaient jouer, ce serait frustrant mais là tout le monde est touché. La planète tout entière est en pause mais quand tout sera fini, la vie reprendra normalement. On a d'ailleurs déjà des concerts prévus l'an prochain. C'est bien de les prévoir, même si on ne sait pas encore s'ils vont pouvoir avoir lieu.

Oui, nous avons vu que vous étiez prévus à l'affiche de festivals comme le "Tons Of Rock" en Norvège ! C'est chouette.
Oui, même si on est britannique, nous passons beaucoup de temps à jouer hors du pays donc il va falloir que l'on s'adapte à ce qui sera décidé dans les pays qui nous accueillent mais en tout cas, si on peut y jouer, ce ne sera déjà pas si mal.

En attendant, vous avez un livestream à venir le 5 novembre. A quoi peuvent s'attendre les fans ?
Eh bien ce sera un peu comme une fenêtre ouverte sur notre local de répétition. On fera quelques nouvelles chansons que l'on n'a jamais jouées en public, c'est très intéressant et motivant. Et puis il y aura les classiques, les chansons que les gens attendent. Il y aura une interview avec le groupe aussi. Tout le monde fait ça maintenant mais je pense que comme on ne peut pas jouer en live, il faut bien qu'on présente notre nouvel album aux fans. On verra comment ça se passera.

C'est un bon moyen de garder le lien avec vos fans...
Oui, ça permet de garder une actualité qui bouge à défaut de monter sur scène, même si ce ne sera jamais pareil bien évidemment. On l'a espéré mais même si tu peux boire autant de bières que tu veux à la maison, ce ne sera pas comme un vrai concert ! L'atmosphère, les gens... c'est très humain, même pour nous. Mais au moins, ça permet de combler un peu le manque.

Pourquoi avoir choisi The Mill pour ce livestream ?
Eh bien, c'est l'endroit où nous répétons depuis 25 ans, ça nous paraissait pertinent. C'est un peu comme notre deuxième maison. On y a tout le matériel d'enregistrement, les lumières, les machines à fumée donc c'est pratique. Ce sera un peu comme en vrai ! Les gens se sentiront au cœur de notre environnement et c'est ça qui compte.

Qu'est-ce qui change techniquement par rapport à un concert sur scène ?
Eh bien, les échos ne sont pas les mêmes, donc le mixage est un peu différent. Mais question performance, c'est vraiment comme lorsque l'on répète. On n'est vraiment pas dans l'idée de jouer un vrai concert, en courant partout et en criant à la foule, ça n'a pas de sens pour moi. Ce sera plus intimiste, plus personnel.

Vous avez aussi un autre projet, le 25e anniversaire de « Draconian Times » avec sa réédition. Comment cet album a-t-il changé votre carrière ?
Il a beaucoup influencé notre carrière. On ne se portait déjà pas trop mal à l'époque. On faisait beaucoup de tournées et de concerts. Tourner avec SEPULTURA nous a fait connaître un franc succès. C'était pendant la tournée « Icon » / « Chaos A.D. », qui était un grand album pour eux aussi. On a vraiment gagné en reconnaissance. On a eu de la chance d'être au bon endroit au bon moment. Les media nous ont beaucoup suivis. Les années 90 ont été plutôt prospères pour nous !

C'est aussi parce que vous le méritez non ?
C'est gentil, mais on a eu aussi de la chance. On était très impliqués, on a beaucoup travaillé, mais nous avons aussi rencontré les bonnes personnes.

En comparaison, « Obsidian » est considéré un peu comme un retour aux sources. Le présenter en parallèle de « Draconian Times » est un bon moyen de lier les différents moments de votre carrière.
Oui, ils vont très bien ensemble. Jouer les chansons des deux albums pendant le livestream est très pertinent. Ca fonctionnera très bien.

Tu n'en as pas marre de jouer toutes ces vieilles chansons ?
Non, pas du tout. Parfois, on fait une pause avec certains morceaux, on ne les joue pas pendant une tournée. Je me suis toujours demandé si les autres groupes en avaient marre de jouer les anciens titres. Est-ce qu'IRON MAIDEN en a marre de jouer "Run To The Hills" ? Je ne crois pas qu'ils y réfléchissent. Il faut le faire. Mais les gens sont tellement réactifs quand tu joues ce genre de chansons que c'est génial !
 


« Draconian Times » va être réédité en plusieurs formats avec des bonus hyper intéressants. Ce sont un peu comme des cadeaux de Noël pour vos fans qui vont forcément apprécier.
Oui, c'est incroyable tout ce que l'on va proposer ! Il y aura des démos de certaines chansons qui ne sont jamais sorties auparavant et dont je ne me souvenais même plus à vrai dire ! C'est vraiment bizarre de te dire que tu oublies ce que tu as fait il y a 25 ans !

Est-ce que les gens achètent différemment qu'il y a 25 ans ? D'autres types de merchandising ?
Pas tant que ça, car les vinyles ont toujours été populaires. C'était déjà le cas quand j'étais ado et ça continue. J'aime bien les vinyles, je suis un peu nostalgique même si je n'ai pas cette habitude de collectionner tous les objets d'un groupe que j'aime. Mais je comprends que les fans puissent avoir envie d'avoir entre les mains les 15 versions différentes d'un album bien que ce ne soit pas mon cas.

La session de lancement de l'album « Obsidian » a été décalée au 21 mai. Ce n'est pas trop perturbant de le présenter un an après sa sortie ?
Oui et non car on est vraiment contents de le présenter, on a toujours le même enthousiasme.

De toute façon, il est déjà reconnu par les fans et les media comme un incontournable de votre carrière. Tu dois en être très fier.
Oui, je suis très reconnaissant. Je suis frustré de ne pas pouvoir ressentir cet engouement en live mais bon, comme je te le disais, je prends ça comme une pause.

C'est difficile pour une groupe comme PARADISE LOST de survivre à cette crise ?
Eh bien, comme nous travaillons toute l'année et que nous avons toujours été prudents en tant que groupe, on l'a toujours géré comme une affaire et non comme une passade donc on a un peu de réserve. Mais quand je pense à tous ces gens qui travaillent autour de nous dans les concerts, les techniciens, les ingénieurs du son, les conducteurs des bus... je me fais du souci pour eux. Ca doit être dur de voir toute ton activité stoppée du jour au lendemain. En plus, au Royaume-Uni, nous n'avons aucun soutien pour l'industrie musicale, c'est vraiment dur. Car elle n'est pas vraiment considérée comme importante, elle est plutôt vue comme un passe-temps, ce qui est catastrophique. Je pense que dans les pays scandinaves, ils considèrent plus la musique comme une culture importante. Ce n'est pas le cas chez nous, même si elle rapporte des millions de pounds !

Pourtant la culture est essentielle...
Oui, mais je pense que le gouvernement doit considérer que l'on peut se reconvertir, ce qui est ridicule. Remarque je pourrai devenir astronaute tiens !

Avant d'aller sur la Lune on espère vous voir en concert très vite !
Oui et merci pour le soutien et on croise les doigts pour que l'on puisse venir vous voir bientôt ! Mais en attendant, je vous donne rendez-vous le 5 novembre pour le livestream ! Je compte sur vous !
 


 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications

1 commentaire

User
SonicFafa
le 09 janv. 2021 à 23:15
Obsidian est un album magnifique, un des plus beaux de 2020, mon préféré quant à moi. Des titres comme Ghosts, darker thoughts, fall from grace ou Hope dies young sont d'une puissance rare.
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