HATEBREED est un rouleau compresseur. Aucun compromis. Du message percutant sur du hardcore-metal qui te défonce tous les organes. Les textes écrits par Jamey Jasta reflètent la réalité du monde et une dualité psychanalytique de la vie. Si, si, je vous assure ! L’écriture est profonde, et les riffs vous enfoncent dans cette profondeur.
« Weight Of The False Self » est le huitième album du groupe du Connecticut, produit par leur bro' Zeuss. Il devait sortir au printemps dernier mais ce fichu virus a décalé les choses. L’artwork mystique a été réalisé par Eliran Kantor (SOULFLY, TESTAMENT, ICED EARTH, SODOM...)
Chaque chanson va à l’essentiel et cela ne dépasse pas les 3 minutes et quelques par titre. Jasta and Co. avaient sorti la chanson-titre comme mise en bouche il y a quelques semaines. Le chanteur y exhorte les auditeurs à regarder le monde différemment et ne pas laisser le poids du faux soi prendre le dessus. L’architecture mid-tempo hyper heavy du titre est efficace comme il faut. "Instinctive (Slaughterlust)" ouvre les hostilités, suivi par les bulldozers "Let Them All Rot" et "Set It Right (Start With Yourself)". C’est intense, speed, brutal, bourré d’adrénaline. L’homogénéité de l’album en fait un recueil de classiques dans le genre. Tous les ingrédients du style et du savoir-faire y sont. "Cling To Life" nous surprend avec son solo de guitare old-school ! "A Stroke Of Red" est bien heavy à l’ancienne avec une approche de son moderne. "Wings Of The Vulture" a cette texture ANTHRAX/S.O.D. des belles années.
Matt Byrne, le batteur, fait un travail phénoménal sur l’ensemble des titres. Ecoutez, par exemple, "The Herd Will Scatter", une vrai masterclass dans le genre. Ce dernier déclare d’ailleurs, à propos de ce nouvel album qu'il est fier d'annoncerque... « nous fournissons ici une bande-son sur laquelle vous pourrez vous déplacer dans votre salon et détruire votre appartement ». Il a totalement raison que ce soit avec "Dig Your Way Out", "This I Earned" ou encore avec "From Gold To Gray". La dernière chanson "Invoking Dominance" trompe l’auditeur avec son intro heavy mid-tempo cool. Jasta nous achève en enfer. Ce dernier est phénoménal, ses guitaristes Wayne Lozinak et Frank Novinec riffent comme des pistolets mitrailleurs automatiques, la section rythmique menée par Chris Beattie à la basse et Matt Byrne pour la batterie est apocalyptique. Aucun compromis.
Dans « Weight Of The False Self », vous avez un ange sur une épaule et le diable sur l’autre et il n’y a aucune ambivalence, les deux headbanguent en rythme, à se briser les cervicales, sur ce hardcore teinté de thrash et de heavy metal. Bon sang ! Que ça fait du bien dans ce monde pandémique !
