22 janvier 2021, 18:00

THE DEAD DAISIES

• Interview Glenn Hughes & Doug Aldrich

Se retrouver en tête à tête avec un musicien reste toujours un moment exceptionnel, intense, captivant. Aussi, lorsque la possibilité de s’entretenir par téléphone se présente, la magie n’est rarement la même et la satisfaction pour le journaliste passionné, moindre. Mais, situation oblige, lorsqu’on nous propose un entretien d’une demi-heure par Zoom avec deux de nos héros, Doug Aldrich et Glenn Hughes, aucune hésitation possible : c’est bien avec ces deux légendes du hard-rock que nous avons l’opportunité de converser - et au-delà de nos espérances, ENSEMBLE. Et pour cause : Glenn Hughes est - et ce fut une sacré surprise au moment de son annonce -, dorénavant le nouveau frontman du groupe cinq étoiles de son bien discret fondateur/guitariste rythmique David Lowy. Après avoir été le chanteur et bassiste star de TRAPEZE, DEEP PURPLE, Gary Moore, HTP, Hughes/Thrall, BLACK SABBATH, BLACK COUNTRY COMMUNION et assuré d’innombrables albums en solo ou au sein d’aussi innombrables autres projets, le charismatique gentleman britannique s’est trouvé une nouvelle jeunesse en acceptant un poste inespéré. Mieux, il vient de porter les DEAD DAISIES à un tout autre niveau : de qualité tout d’abord, tant « Holy Ground » est de loin le meilleur album du collectif récréatif - et, n’en doutons pas, en notoriété à venir. Mais attention, honte à celui qui oserait ne voir dans ce MK27 (si si !!!) du groupe qu'un énième projet écrasé par l'imposante stature de Glenn Hughes : il n’en est rien, c’est bien d’un quatuor équilibré, cohérent, bosseur et motivé, où règne une camaraderie de jeunes loups, à qui l’on a affaire ici.

Nous ne sommes qu’en janvier ? Peu importe : et si « Holy Ground » était déjà l’album classic-rock de l’année ?


Glenn, Doug, avant tout merci infiniment pour partager un peu de votre temps ensemble, donc, pour nous accorder cette interview très spéciale. Doug, nous nous sommes vus la dernière fois à Paris lorsque vous avez joué un showcase acoustique pour HEAVY1, dans le sous-sol du bar restaurant le Dr. Feelgood à Paris, un concert privé et exclusif diffusé pour l’un des programmes de la radio autour du groupe ; et Glenn, nous nous sommes rencontrés au showroom Gibson pour la promo du dernier BLACK COUNTRY COMMUNION… Quant à la dernière fois où nous vous avons vus ensemble, c’était bien sur scène au Divan du Monde à Paris en octobre 2015 ! Cela a dû être un moment fort excitant que de vous retrouver des années après, tous les deux, au sein d’un groupe, non ?
Glenn : Oui ! Doug et moi avions déjà discuté de l’idée de prolonger notre travail ensemble à l’époque... et nous voilà à nouveau cinq ans plus tard !

Vous n’aviez jamais enregistré ensemble : est-ce finalement une sorte de soulagement d’être enfin de solides partenaires sur un album studio ? Après tout Doug, tu as joué pendant des années auprès de Ronnie James Dio ainsi qu’avec David Coverdale, qui avaient tous deux de fortes connexions avec Glenn ! C’est un peu boucler la boucle pour toi, n’est-ce pas ? Une sorte de sainte trinité enfin achevée !
Doug : Mais oui carrément ! Glenn était la dernière pièce manquante ! Je me sens tellement honoré et privilégié d’avoir Glenn comme ami, comme frère et de pouvoir travailler avec lui... C’est incroyable !
Glenn : Et je ressens exactement la même chose.
Doug : A l’époque j’avais pris un peu de temps pour moi et lorsque Glenn m’a appelé pour le rejoindre alors que son guitariste l’avait lâché, et alors qu’il s’apprêtait à repartir en tournée : « j’ai vraiment besoin de quelqu’un en qui j’ai confiance » et je lui ai répondu « mec je suis prêt allons-y ! ». Et je me suis éclaté.
Glenn : Ouais c’était fantastique !

Même si nous savions que THE DEAD DAISIES était un groupe des plus versatiles et protéiformes, un peu à l’image de ce qu’a voulu définir Josh Homme pour ses propres QUEENS OF THE STONE AGE, et même s’il y a eu un tel turnover de musiciens pendant ses sept années d’existence, les fans ont été très fidèles et habitués à la présence de Marco Mendoza et de John Corabi au sein du groupe : ils y étaient très populaires et assuraient à eux deux toute la promo et les interviews. Ces changements constants dans le line-up ont peut-être gêné les fans hardcore - d’autant qu’on sait très bien que les fans de hard-rock et de metal sont plutôt conservateurs, non ?
Doug : Oui c’est pas faux, mais c’est aussi l’un de ces trucs merveilleux avec notre groupe : c’est un tout nouveau chapitre et un redémarrage bien frais ! Il y a un mec que je connais bien qui m’a dit qu’il essaierait de nous redonner une chance et visiblement ils n’a pas pu s’empêcher d’adorer ! C’est pourtant un super pote de John Corabi et il était plutôt triste de le voir partir... La musique parle pour elle-même et nous on est complètement d’accord avec ça.
 

"Quand j’ai eu la chance de rencontrer les DEAD DAISIES, nous avons immédiatement évoqué un album et l’idée de tourner" - Glenn Hughes



Glenn est-ce que tu connaissais bien le groupe et qu’est-ce que tu en pensais alors ?
Glenn : Je ne connaissais pas grand chose à vrai dire, seulement une ou deux chansons ; je savais que c’était du classic-rock, et donc que ça ne serait pas insurmontable pour moi ! Je voulais surtout savoir si on allait tous pouvoir s’entendre d’un point de vue humain : Doug et moi sommes déjà très proches mais je voulais savoir si je pourrais devenir pote avec David et Deen. On s’est donc réunis dans le courant de l’été 2019 pour savoir si ça allait pouvoir fonctionner.

Alors comment s’est opéré ce changement ? On sait que l’idée d’avoir le légendaire Glenn Hughes comme le nouveau bassiste ET le nouveau frontman des DEAD DAISIES était une suggestion de votre manager - mais pourquoi t’a-t-il ainsi choisi ?
Glenn : Je ne sais pas trop. Je crois qu’ils aimaient ma manière de composer. Et je crois aussi qu’ils voulaient toucher une plus large audience. Au bout du compte, il s’agit avant tout des chansons, et je pense bien qu’on ait bâti de super nouvelles fondations avec cet album « Holy Ground ».

Glenn, j’imagine que tu as dû ressentir énormément de frustration avec tes expériences précédentes au sein de groupes : même si tu es un homme sage et peu amer, tu as dû te sentir néanmoins quelque peu trahi et déçu par le chapitre CALIFORNIA BREED, qui était lui-même une tentative de palier au manque flagrant de concerts et de l’organisation difficile au sein de BLACK COUNTRY COMMUNION...
Glenn : Ah ah ah !!!

...alors que tu avais de grands espoirs avec ce groupe auprès de Joe Bonamassa... As-tu vu les DEAD DAISIES comme une opportunité fort opportune de travailler avec un groupe aussi solide, soudé et bosseur ? Les DEAD DAISIES sont connus pour être constamment sur la route, et sortent un album tous les 18 mois, à l’ancienne, telle que tu l’as connu dans les années 70, une façon de faire ce qui te tient toujours aussi vif et excité je crois...
Glenn : Oui c’est exactement ce que je voulais faire : comme tu le sais, j’adore jouer avec Joe, j’adore BLACK COUNTRY, mais c’est absolument impossible de tourner ensemble. Quand j’ai eu la chance de rencontrer les DEAD DAISIES, nous avons immédiatement évoqué un album et l’idée de tourner : je leur ai dit que c’était exactement ce que je voulais faire. Il me tarde vraiment de partir sur les routes pour défendre ce nouvel album.
 

"Quand on s’est retrouvés, et je connais Glenn depuis très longtemps, eh bien en réalité ça ne semblait pas étrange du tout ! C’était on ne peut plus naturel !" - Doug Aldrich

 

Heureusement pour nous, vous avez décidé d’enregistrer « Holy Ground » dans le sud-est de la France, à Saint-Rémy-de-Provence, aux studios La Fabrique, qui ont entre autres hébergé RAMMSTEIN dernièrement. Qu’est-ce qui vous a conduit jusque là ?
Glenn : D’abord on avait pensé aller enregistrer l’album aux Bahamas...
Doug : Ah ah ah !
Glenn : ...et ensuite quelqu’un a suggéré la France et là j’ai tout de suite pensé aux ROLLING STONES ! J’ai de suite été séduit à l’idée de partager le même environnement que Doug, David et Deen et de littéralement vivre ensemble comme des hippies : prendre nos petits-déjeuners ensemble, se regarder les yeux dans les yeux et blaguer ensemble. C’est l’un des points forts de « Holy Ground » : il possède un truc familial, avec quatre mecs qui vivent ensemble.

Qu’est-ce que vous avez trouvé dans ce joli coin de Provence en terme d’atmosphère, de climat, d’inspiration ?
Doug : Eh bien c’était tout juste magnifique et question isolement c’était exactement ce que nous avions besoin. On est un tout nouveau groupe avec Glenn, c’est un nouveau départ, et ça peut prendre un peu de temps pour tout recommencer en terme de groupe, de jouer ensemble, et là ça nous a vraiment aidé à appréhender ce processus en vivant ensemble, en mangeant ensemble, en jouant ensemble... alors cet isolement dans le sud de la France ? C’était juste parfait. On avait bien démarré par un peu de pré-production à Los Angeles, mais il y avait-là trop de distractions. La famille, plein de trucs... alors que là c’était juste parfait : ça n’aurait pas pu être mieux.
Glenn : Exactement, j’ai adoré adoré adoré !!!


© The Dead Daisies | Facebook


Doug, comme tu es désormais un ''vétéran'' dans le groupe, comment était l’alchimie particulière entre vous quatre en studio alors que vous étiez en train de créer du nouveau matériel ?
Doug : C’était génial : nous avions déjà un premier tronc commun d’idées sur lesquelles nous avons basé notre travail et il a fallu bien organiser l’ensemble. Mais c’était juste magnifique d’être dans ce château, ce lieu immense et comme Glenn l’a dit, c’était magique de se retrouver tous ensemble au quotidien. Ça a vraiment fonctionné idéalement.

Cela doit te faire quand même un drôle d’effet de revenir dans ce groupe, qui est désormais le tien depuis quelques années, mais avec une configuration complètement différente, comme si c’était familier, sans l’être en même temps !
Doug : Eh bien non pas tant que ça parce que je connaissais déjà très bien Glenn ; on avait déjà passé du temps ensemble en 2019, et déjà le management était tellement excité à l’idée de pouvoir récupérer Glenn : moi je leur disais « si vous avez vraiment pu bosser là-dessus, mec, ça serait complètement DINGUE !!! ». Jusque là ça ne m’était même pas venu à l’esprit parce que Glenn était déjà très occupé à tourner avec son projet de répertoire DEEP PURPLE et sa carrière solo... alors quand j’ai commencé à y réfléchir, je me suis dit que ça allait être vraiment génial. Quand ils m’ont dit qu’ils avançaient sur le sujet, j’ai dû attendre : je voulais appeler Glenn mais il a fallu que je patiente un peu, et il fallait de toutes façons que je me tienne à l’écart de l’aspect business des tractations. Et enfin, ils ont pu me dire : « c’est bon, tu peux appeler Glenn !!! ». Ce que j’ai fait sans attendre et nous étions alors tous les deux très excités ! Quand on s’est retrouvés, et je connais Glenn depuis très longtemps, eh bien en réalité ça ne semblait pas étrange du tout ! C’était on ne peut plus naturel !

Ce qui est incroyable avec ce groupe c’est que même avec un tel flux de musiciens, chacun étant un véritable guitar-hero, ou bass-hero, ou même drum-hero (!) avec son propre style, THE DEAD DAISIES sonnent exactement comme THE DEAD DAISIES : c’est assez fou pour un groupe qui pourrait souffrir d’un sacré manque d’identité et d’unité...
Glenn : C’est le genre du groupe : c’est du pur classic-rock. Mais peut-être les DAISIES pouvaient-ils sonner un peu plus ''années 80'' avant que je les rejoigne, alors que dorénavant c’est bien plus 70’s, et c’est ce que j’aime. Mais ça reste bien du classic-rock : c’est pas du jazz ou du metal ; juste du pur classic-rock.
Doug : Je dirais la même chose : dans une large latitude, il s’agit ici d’un nouveau son car dès lors que tu changes de chanteur, c’est ce qu’il se produit. La clé selon laquelle THE DEAD DAISIES restent ce qu’ils sont, c’est David ! Et c’est donc la guitare de David Lowy : il possède une approche simple et honnête de son instrument, et c’est ce qui apporte ce grain bien particulier. Mais je suis très excité par le rafraîchissement du groupe avec l’arrivée de Glenn, d’un point de vue du son, de la musique, des paroles

Le temps n’a décidément aucune prise sur toi Glenn...
Glenn : Ah ah ah ah !!!

...avec toi en tête de proue, j’imagine que THE DEAD DAISIES ne vont devenir que plus forts et puissants encore : « Holy Ground » est un album particulièrement musculeux et vif...
Glenn : Je pense aussi, oui. Il est riche et profond en mélodie, en groove ; il y a définitivement un facteur groove ici. Pour moi, un groupe possède un groove : chaque groupe doit posséder cette sorte de ''mouvement''. Notre groupe l’a désormais : et c’est exactement ce dont il avait besoin.
Doug : Je suis entièrement d’accord : il y avait ainsi de nouvelles opportunités avec l’arrivée de Glenn en travaillant sur des choses qui allaient reposer sur ce groove ; peut-être qu’auparavant, avec d’autres producteurs, cela n’avait pas été vraiment possible. Tandis qu’avec Glenn, oui !

Avec un tel héritage et une telle expérience à ton actif, cela est-il facile pour toi Glenn de rentrer dans ce groupe comme le ''nouveau'', et de prendre soin de ne pas s’accaparer toute la place ?
Glenn : Ah-aaah ! Excellente question. Le truc numéro un dont je voulais m’assurer était que les chansons que j’allais apporter seraient les bonnes, et surtout les bonnes pour le groupe. Et nous pensons, oui, que ces chansons représentent le chapitre suivant. Ça aurait été stupide de ma part d’écrire des choses qui existaient déjà avant dans DEEP PURPLE par exemple : quand j’y étais avec David Coverdale, nos chansons ne sonnaient pas du tout comme le groupe de Ian Gillan et Roger Glover. Alors avec mon arrivée, remplaçant ainsi John et Marco... encore une fois, il s’agit de classic-rock. Et en tant que fan de classic-rock il y a de grandes chances que tu puisses aimer ce disque.

Il semblerait que les paroles soient bien plus personnelles qu’à l’accoutumée et que l’empreinte Glenn Hughes à ce sujet soit quand même des plus présente... Je pense notamment à un morceau comme ''Saving Grace'' ici...
Glenn : Tout est question de la condition humaine : nous tous, il ne s’agit pas que de moi, mais de tout ce que nous traversons. Il s’agit de te sauver toi-même, de te transformer et d’atteindre une certaine conscience. Tout ce à propos de quoi j’écris a pour but d’aider les gens à survivre dans cette époque complètement dingue.

Et l’album s’achève avec un chef d’œuvre épique et impérial, ''Far Away''... qu’est-ce que vous pouvez nous dire à son sujet ?
Glenn : Merci, merci... Eh bien le 1er décembre 2019, j’avais juste terminé une tournée en Grande Bretagne, la veille le 30 novembre, et j’étais à Londres, avec une guitare acoustique et je me suis dit à moi-même « bon, on a pas de chanson calme », et ce soir-là, avant que je ne prenne l’avion le lendemain pour Paris, j’ai écrit ''Far Away'' ; et lorsque je suis retourné à Saint-Rémy-de-Provence, le 2, j’ai demandé à Doug s’il pouvait me rejoindre dans ma chambre pour que je lui fasse écouter et il avait l’air très très enthousiaste. Et ensuite, tous les deux, on l’a jouée à Deen et David et on l’a enregistrée. On en est très heureux.
Doug : A ce moment là elle n’était pas encore arrangée, alors on l’a fait ensemble, notamment sur la fin lorsqu’elle prend toute son ampleur. Elle n’a pas été très facile à enregistrer, et c’était même une sorte de challenge, avec toutes ces variations de tempo qui étaient requises ; et on a enfin réussi une prise où elle s’agençait parfaitement - les parties calmes, les parties tempétueuses, les gros riffs, les accalmies, et enfin ce final complètement chaotique : un vrai challenge à mettre en place, mais on a travaillé dur... J’avais déjà entrepris un tel travail avec « Forevermore » de WHITESNAKE, c’est tout à fait le même genre de concept selon moi, et il fallait à nouveau trouver le bon son et le bon traitement ; mais grâce au groupe, on a pu graver ce qu’avait initié Glenn à l’origine.
Glenn : Et puis cette chanson achève ainsi l’album d’une manière très épique : le groupe n’avait jamais eu une chanson comme ça auparavant, et je suis vraiment vraiment heureux que tout le monde ait éprouvé les mêmes choses que moi à son égard. Encore une fois, on ne fera jamais la musique qui ne sera pas appropriée pour le groupe. C’est ici un style tout neuf pour le groupe, et je pense que cette chanson est très profonde en terme de mélodies, elle est une célébration triste et épique autour du fait de rentrer chez soi, complètement perdu, de se retrouver soi-même et de revenir ainsi à la vie. Je chante sur le fait de ''revenir à la vie'' sur cet album, de revenir littéralement de l’enfer, et l’album se termine donc dans une forme de célébration.
 

"Non, non, non... Crois moi sur parole, je n’ai jamais rejoint THE DEAD DAISIES pour des raisons d’argent !" - Glenn Hughes



Franchement, comme je vous l’ai dit, il ne pouvait pas y avoir plus beau chef-d’œuvre pour clore cet album, qui du coup se termine sur une toute nouvelle ouverture pour le groupe...
Glenn : oh merci, merci beaucoup, ça nous touche.

Alors à peine aviez-vous terminé vos sessions en studio il y a tout juste un an, tout plein de projets et d’excitation à son sujet, que bam ! Confinement. La tuile, comme tout le monde. Comment avez-vous géré cette crise et la frustration qui l’accompagne ?
Doug : Ça a été un véritable challenge. Nous étions - je veux dire nous SOMMES tellement excités par cet album, qu’il nous a fallu trouver un moyen de rallonger le temps pour pouvoir nous retrouver là où nous en sommes aujourd’hui, c’est à dire parler et enfin promouvoir le disque. Un vrai challenge et en ce qui me concerne, lorsque je suis à la maison, j’y suis complètement pour écrire ou pour prendre soin de ma famille, et là pendant cette période, c’était difficile d’avoir à jongler et de continuer à travailler : en fait on n’a pas arrêté de créer de la nouvelle musique ; alors oui ça a été une épreuve mais nous sommes finalement là pour pouvoir en parler enfin.
Glenn : Ça a été difficile, mais on a traversé ça, et maintenant nous en sommes là, enfin à la veille de sa sortie, et avec un peu d’espoir qu’apporte le vaccin, cette année nous serons en mesure de nous reconnecter avec nos fans.

Certains pourraient dire que le groupe n’est que le fruit des fantasmes d’un mec par trop discret...
Glenn : ah ah ah ah !

...qui se trouve être un multi-millionnaire et qui peut s’offrir le style de vie des groupes de rock d’autrefois : des jets privés, des palaces tout autour du globe, et des positions incroyables à l’affiche des plus grosses tournées. Est-ce que THE DEAD DAISIES sont coupables d’être des enfants gâtés ? Ou bien assumez-vous complètement ce rêve de luxe offert sur un plateau par un ami musicien très généreux ?
Glenn : Non, non, non... Crois moi sur parole, je n’ai jamais rejoint THE DEAD DAISIES pour des raisons d’argent. Je dois faire de la musique qui soit authentique et que je ressente. Je vis pour faire de la musique. Et je sais que c’est la même chose pour Doug. L’argent passe en second plan pour moi: tout n’est que musique pour moi, écrire de superbes compositions. Je me casse le cul à écrire de la musique. Et évidemment je suis payé pour le faire. Et l’argent n’est pas une obsession. Oui nous voyageons en jet privé et oui nous descendons dans de superbes hôtels, et oui c’est confortable. C’est confortable mais je vis et respire la musique.

C’était une question un peu vache...
Doug : Ah ah ah ah !!!

...parce qu’on sait bien que THE DEAD DAISIES communiquent pas mal sur les réseaux sociaux à propos de ce rêve devenu réalité, ce côté très glamour et old-school du gros groupe de rock façon 70’s, de ce côté très cliché de la rock-star qui voyage comme un prince : c’est aussi une image du groupe, bien ancrée !
Doug : Tu sais, le truc c’est que ce n’est pas toujours aussi glamour. Voyager en jet privé c’est juste un moyen d’aller d’un point A à un point B, mais on prend aussi pas mal de vols commerciaux et tous les hôtels ne sont pas si géniaux, lorsqu’un hôtel n’est pas disponible dans la ville où nous devons nous rendre. Et on s’en fout ! A la base on adore faire ce que l’on fait, et tu sais, on y bosse dur ! Ce n’est pas si glamour que l’on peut le laisser croire !

Chaque album des DEAD DAISIES est honoré par une reprise d’un énorme tube du patrimoine classic-rock : cette fois, après les STONES, les BEATLES, les WHO ou CREEDENCE, vous avez choisi le fameux ''30 Days In The Hole'' de HUMBLE PIE : pourquoi ce choix ?
Glenn : Oh mon dieu, tu sais on n’en savait rien à l’avance : on était en studio et ''30 Days In The Hole'' était inscrite sur une liste ; Doug et moi n’en savions rien ! Steve Marriott était un bon pote à moi : c’est une super chanson d’un super chanteur ; alors Deen et moi avons décidé de la chanter ensemble. Après je ne sais pas si l’on fera d’autres reprises à l’avenir, parce que nous écrivons déjà de super chansons ensemble.

Comme tu le dis, vous êtes définitivement classic-rock, et vous avez toujours joué ces morceaux en hommage aux héros du genre, mais vous auriez très bien pu reprendre ''Burn'' cette fois, non ?
Glenn : Ah ah ah ! Oui on aurait pu ! Sait on jamais !


​Glenn, j’essaie désespérément de collectionner tous les disques sur lesquels tu joues ou chantes : j’ai déjà beaucoup d’albums de ta gigantesque discographie, mais celle-ci est bien trop vertigineuse, et chaque jour est une quête pour essayer d’arriver à mon but et de trouver ce qui manque. Ton travail et ton expérience sont considérables et parmi les plus impressionnants de l’histoire du rock. Alors même si c’est encore un peu top tôt pour donner ton point de vue avec recul, où se situent les DEAD DAISIES au sein d’une telle carrière ?
Glenn : Oh c’est important ; comme tu le sais j’ai été dans quelques groupes... tu sais lesquels ! Et tu sais, lorsque je suis dans un groupe, je suis vraiment dans le groupe. Et je dois sentir que je suis ami avec tout le monde. A tous les moments de ma vie, tout doit être réalisé sur la base de l’amitié. C’est si important à mes yeux : la musique est si importante pour chacun ; et THE DEAD DAISIES est un groupe important pour moi, comme c’est un groupe important pour les fans, et un groupe important pour le classic-rock.

Après une telle perte de temps et tant de retard, il y a peut-être une lueur d’espoir au bout du tunnel après tout ce merdier, et les gens se remettent à rêver à nouveau, avec ainsi beaucoup d’espoirs pour 2021. Après la sortie de l’album en ce mois de janvier, je suis sûr qu’il est en ce moment l’heure pour vous de planifier toute l’organisation adéquate pour l’année, et de fixer les détails d’une possible tournée...
Glenn : Pour l’heure, il apparaît que nous devrions être au Japon au mois de mai et ensuite nous serons en Europe pour les concerts d’été et les festivals, on devrait jouer avec JUDAS PRIEST et FOREIGNER et ensuite être en tête d’affiche. On pense être aux USA en septembre, pour ensuite revenir en Europe fin octobre... alors OUI : on va venir vous rendre visite en France ! On va le faire ! •
 


Blogger : Jean-Charles Desgroux
Au sujet de l'auteur
Jean-Charles Desgroux
Jean-Charles Desgroux est né en 1975 et a découvert le hard rock début 1989 : son destin a alors pris une tangente radicale. Méprisant le monde adulte depuis, il conserve précieusement son enthousiasme et sa passion en restant un fan, et surtout en en faisant son vrai métier : en 2002, il intègre la rédaction de Rock Sound, devient pigiste, et ne s’arrêtera plus jamais. X-Rock, Rock One, Crossroads, Plugged, Myrock, Rolling Stone ou encore Rock&Folk recueillent tous les mois ses chroniques, interviews ou reportages. Mais la presse ne suffit pas : il publie la seule biographie française consacrée à Ozzy Osbourne en 2007, enchaîne ensuite celles sur Alice Cooper, Iggy Pop, et dresse de copieuses anthologies sur le Hair Metal et le Stoner aux éditions Le Mot et le Reste. Depuis 2014, il est un collaborateur régulier à HARD FORCE, son journal d’enfance (!), et élargit sa collaboration à sa petite soeur radiophonique, HEAVY1, où il reste journaliste, animateur, et programmateur sous le nom de Jesse.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK