28 janvier 2021, 17:00

CONVICTION

• "Conviction"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Conviction

Le quatuor normand CONVICTION n’a pas fait dans la demi-mesure avec ce premier album du même nom. Du contenu, doom incantatoire et anachronique, au contenant, cette pochette ténébreuse, inquiétante signée Kax Nivore (à la manœuvre également sur le double CD hommage à CATHEDRAL, « Doom Or Be Doomed » sorti en 2019 chez Sleeping Church), tout ici fleure bon le style sur son versant canal historique. Celui-là même qui a érigé la pesanteur au rang d’art au tout début des années 90, faisant de chaque note une volée de grêlons lourds et douloureux. J’aurais d’ailleurs pu en rester là et classer illico le groupe dans le camp des repompeurs habiles, tribute-bands appliqués et besogneux, à l’aise dans l’exercice de style imposé et ainsi torcher cette chronique en quelques lignes génériques à Zaraï (RIP). Sauf qu’ici, l’identité musicale de CONVICTION est déjà belle et bien affirmée. Et ça change tout.

Il faut dire que le groupe n’est pas né de la dernière pluie. Formé en 2013 du côté de Gisors, les quatre joyeux drilles ont déjà traîné leurs guêtres (et les traînent encore pour certains) au sein de vénérables institutions hexagonales telles TEMPLE OF BAAL, ATARAXIE, BRAN BARR, FUNERALIUM, ANTAEUS et plein d’autres chantres de la joie de vivre, ça aide, oui forcément. Et cette prise de bouteille se ressent dès les premières écoutes au détour de morceaux fort bien troussés, "Outworn", "Wrong Life" ou le finisher "My Sanctuary" qui marquent les esprits par ce côté sombre, attachant qui leur colle aux basques. CONVICTION reprend à son compte les enseignements des grands anciens tout en y injectant une bonne dose de mélodies heavy à l’ancienne façon WITCHFINDER GENERAL et surtout, une énergie, une conviction inébranlable. Cette conviction se traduit ici par des lignes de basses clinquantes, des roulements de toms sec et précis, broum, des riffs vrombissant de guitares au son bien grassouillet : emballé c’est pesé. Ajoutez à l’ensemble quelques breaks bien sentis, des accélérations rares mais judicieuses et surtout les vocalises habitées d’Amduscias qui célèbrent leur office sur l’épais goudronnage en règle et vous obtiendrez une ambiance délétère, épique, distillée avec ferveur tout du long de cette heure en eaux "trouble(s)".

Le tout est soigneusement emballé dans une production aux petits oignons avec un son poisseux juste ce qu’il faut et un mastering aux doigts de fée. Le résultat est donc à la hauteur de l’investissement de chacun des acteurs dans ce projet qui remplit ici son contrat et procurera son lot de frissons à ceux et celles qui regrettent aujourd’hui une époque révolue. C’était mieux avant. Et c’est comme ça non mais !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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