20 février 2021, 17:44

LIZZARD

Interview


Le 19 février, « Eroded » s'est présenté comme une voix forte et pleine d'espoir exprimant le désir réprimé de mettre fin à cette folie que nous portons tous à l'intérieur. Formé en 2006, lorsque Katy Elwell (batterie), William Knox (basse) et Mathieu Ricou (guitare et chant) se sont rencontrés et ont découvert qu'ils partageaient une vision commune de la musique, LIZZARD s'est rapidement mis à travailler sur son identité sonore avec pour mission de trouver sa propre approche idiosyncratique de la musique rock contemporaine, une musique qui fait référence avec confiance au passé sans le romancer. A bien des égards, le nouvel album « Eroded » est un voyage dont le trio a bien voulu nous parler en janvier dernier...


Les années passent très vite et déjà un nouvel album de LIZZARD, trois singles également proposés en avant-goût, quel sont les thèmes principaux abordés sur « Eroded » ?
Mat : Pour cet album, on a voulu mettre le viseur sur plusieurs thèmes différents mais vécus. Chaque morceau est issu d’expériences, observations ou réflexions personnelles. Pour qu'au final on se rende compte que tous ces sujets dessinent une allégorie forte, autour d'un concept des plus actuel... L’érosion, qu'elle soit émotionnelle, physique, intellectuelle...

Le trio est toujours aussi soudé tout en voyageant de label en label, cette fois ce nouvel album sort chez Pelagic Records qui a bonne réputation, votre rencontre avec cette maison de disques s'est faite avant ou après la composition de l'album ?
Will : On avait déjà été en contact avec Pelagic Records pendant nos tournées de 2018, et vu que nous n'étions pas sous contrat pour un nouvel album il nous semblait logique de bosser avec un nouveau label qui colle non seulement à notre style de musique, mais aussi à toute l’esthétique autour du groupe. En Europe il n’y en a pas tant que ça finalement. Et donc en sortant du studio et avant de passer au mixage, on a choisi 3 morceaux à leur envoyer pour voir s’ils aimaient, ce qui fut le cas.

L'enregistrement s'est déroulé aux Castle Studios en Allemagne, vous vous êtes réellement enfermés pendant plusieurs semaines pour ne penser qu'au travail ?
Will : Oui, on aime bien l’idée de s’isoler au maximum du bruit extérieur, et de la vie "normale" pendant la phase d’enregistrement. Ca créé une ambiance particulière dans laquelle tout le monde se sent à l’aise pour être créatif et focalisé sur l’album. C’est un studio où habite et travail le producteur Peter Junge, et qui se trouve en plein milieu d’un petit village près de Dresden dans un ancien château transformé pour accueillir des groupes. Donc pendant un mois on a pu rester sur place sans interruption, avec quelques sorties nature seulement pour prendre l’air.

Est-ce qu'il y a des arrangements ou autres structures de morceaux qui ont été repensés pendant l'enregistrement ou tout était déjà décidé ?
Will : Généralement tout est déjà pensé avant de rentrer en studio, et pendant une phase de pré-production on travaille les morceaux avec le producteur, qui apporte une oreille extérieur et du recul sur ce qu’on fait. Mais ça ne nous empêche pas de pouvoir être créatif en studio, ou de réarranger des détails sur place quand il y a de l’idée. Pour « Eroded », je pense qu’on est resté à 95% fidèles à ces pré-productions. De mémoire quelques mélodies de chant ont bougé un peu, une ligne de basse, et des solo/leads de guitare qui restent assez free de toute façon en live.

« Eroded » est un voyage dans les meilleures parties des années 90... entendiez-vous par là le fait de faire ressortir vos influences majeures pour cette album ? Une sorte de bilan musical ?
Will : En tous cas ce n’était pas calculé de cette façon. Bien sûr on a grandi pendant les 90's et le plus gros de nos influences viennent de cette époque, mais le seul côté 90's qu’on a délibérément intégré dans l’album était le son de batterie, on adore la chaleur des batteries de cette époque, et donc on a visé ce type de son en passant la batterie sur bande. La compression naturelle de la bande donne ce son qui nous plait. Après, sur tout le reste on aime bien rester dans le présent quand même, un son assez moderne. Musicalement on ne calcule pas non plus nos influences dans la composition, on est plutôt dans l’expérimentation... et la peur de se répéter à travers les albums.

Faire que le futur soit comme le passé que nous connaissions avant la pandémie, cela peut paraître irréel mais c'est définitivement ce que tout le monde doit faire non ? Ce nouvel album va dans ce sens ?
Will : Bonne question... Cet album a été composé avant la pandémie, même si les thèmes abordés sont en plein dans le mille par rapport à ce qui se passe dans le monde depuis que la COVID est arrivée. Je pense que si on en est là, c’est que quelque part le passé que nous connaissions était justement problématique, et on doit en tirer les bonnes conclusions maintenant pour qu’on puisse prospérer et aller de l’avant... et ce, tous styles de vie confondus.

C'est la première fois que nous avons l'occasion de discuter avec vous sans avoir écouté l'album, mais seulement les 2 premiers singles au moment où nous parlons, nous savons que nous aurions pu en avoir la primeur mais d'un autre côté cela rend d'autant plus excitante l'attente de pouvoir le découvrir dans son intégralité... Peut-on s'attendre à des éléments ou territoires musicaux que le trio n'aurait jamais explorés auparavant ?
Will : Pour répondre à ta question, oui... il reste quelques surprises ! Les 2 premiers singles représentent bien l’album, mais les 2 suivants vont sûrement en dévoiler un peu plus. Le prochain single est sorti le 26 janvier, et on est vraiment très, très, contents du clip réalisé avec Jonathan Prigent !


​Une question plus courte... Qu'allez-vous faire de ces 11 chansons quand le monde redeviendra pour ainsi dire ''normal'' ?
Katy : TOURNER !!! Nous attendons avec beaucoup d'impatience de partager ces morceaux avec notre public sur scène !!!

Vous souvenez-vous du premier disques que vous avez acheté ou que l'on vous a offert quand vous étiez en âge d'écouter du très bon son ?
Katy : J'ai eu de la chance de grandir avec des parents fous de musique, donc pour ma part j'ai très vite été plongée dans du Zappa, LED ZEP, PINK FLOYD... Puis je me suis mise au metal avec METALLICA, puis DEFTONES, TOOL...
Will : Pour ma part le « Black Album » de METALLICA, un "best of" de Jimi Hendrix, puis la sortie très attendu de « The Bends » de RADIOHEAD. Je m’en rappelle bien, avec plusieurs potes on l’a écouté en boucle pendant toute une année scolaire.
Mat : J'ecoutais déjà Hendrix et DEEP PURPLE dans le ventre de ma mère... Puis arrivé à l'âge de 11 ou 12 ans, j'ai demandé à ce qu'on m'offre un album de METALLICA, et c'est « ...And Justice For All » qui à fini par tourner sur mon poste nuit et jour, littéralement... Je me couchais, l'album tournait... je me réveillais, il était toujours en route...

Quel artiste ou groupe vous auriez le plus envie de rencontrer ou avec qui vous aimeriez tourner par exemple ?
Mat : NINE INCH NAILS, PUSCIFER, HELMET et Rihanna parce que je suis sûre que ça doit être fun...
Katy : TOOL !
Will : Je pense que la tournée la plus fun qu’on ait faite jusqu’à présent était avec l'ADRIAN BELEW POWER TRIO, et j’aimerais bien pouvoir la refaire ! En plus sur cette tournée la majorité des dates étaient en mode "public assis", ce qui risque d’arriver au moins pendant un an après la reprise je pense.

Pour terminer, « Eroded » signifie-t-il que certaines de nos valeurs sont usées, abîmées, et qu'il faut passer à autre chose et se renouveler pour aller de l'avant ?
Mat : J'ai envie de te dire oui, et en même temps ce serait prétentieux d'acquiescer... Je trouve personnellement ça facile le « y'à qu'a... faut qu'on... ». Avec cet album nous ne sommes pas dans la critique mais dans le questionnement. On énumère des expériences, des faits. « Eroded » serait plus l'adjectif d'un mode de vie. Le notre, celui des autres. La planète est belle et bien "grippée" aujourd'hui...

Bonne continuation à vous 3 et on se retrouve bientôt sur scène vers l'automne 2021 avec des dates déjà planifiées ?
Will : Merci ! Alors pour l’instant on a des points d’interrogation sur quelques dates planifiées, mais ça s’annonce très compliqué pour une vraie tournée européenne comme on a l’habitude de faire. Non seulement chaque pays a ses règles par rapport à la distanciation, les couvre-feux et les confinements, mais le jour où une tournée sera faisable tous les groupes du monde vont vouloir tourner en même temps, et les salles seront "bookées" par les plus gros groupes logiquement...
Il va falloir guetter l’horizon et croiser les doigts !
 

Blogger : Christophe Droit
Au sujet de l'auteur
Christophe Droit
Animateur radio chevronné de la région toulousaine, fidèle partenaire de HARD FORCE depuis toujours, Christophe, alias "Godzilla", a participé à l'élaboration du projet Radio Force (CD & Musique) encarté dans le magazine jusqu'en 2000. Depuis 2008, il supervise l'équipe et l'actualité dans HARD FORCE et sur Facebook et anime de très nombreuses émissions sur HEAVY1, notamment NOISEWEEK tous les vendredis soirs, consacrée à l'actualité discographique de la semaine.
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