Nul n’est prophète en son pays. Voilà un adage que les Parisiens GHUSA ont dû ruminer pendant quelques temps ce 1er mars 2017 lorsque son deuxième album voit le jour dans une grande partie de l’Europe... mais pas en France. Le groupe avait pris en effet le pari de sortir « Öswedeme » sur une nouvelle structure, White Square Music, mais pour des raisons diverses il lui faudra attendre deux mois supplémentaires avant de le voir distribué par Dooweet Records dans l'Hexagone. Mais il en faut plus pour freiner les ardeurs metalliques de Chuck et ses acolytes qui partent malgré tout dès le 3 mars pour un "Öswedeme Tour" qui passera par la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, la Hongrie, la Roumanie et la Serbie pour assurer la promotion de l’album à grand coup de live ! Et nos amis slaves ont dû se régaler au vu du potentiel destructeur de ce disque...
Car cet "Old SWedish DEath MEtal" est sans ambiguïtés, et, s’il démarre en douceur sur quelques notes de guitares mélodieuses, ses intentions n’ont rien de pacifiques, la furie death débridée qu’il porte dans ses gènes explose d'ailleurs sans tarder sur un "H" aux allures de panzer ! Et ce morceau sonne le départ de quarante minutes de bastonnage auditif dont personne ne sort indemne : les guitares tronçonnent avec amour, les rythmiques giclent dans chaque recoin, basse et batterie renvoient des parpaings sans faillir : ce chantier repose sur des fondations solides, pour sûr. GHUSA se montre redoutable en écrasant les cochlées sur "Project 9", "Epitaph" ou le terrifiant "Death Or Glory", reprise du "Rewind it All" des teutons flingueurs DISBELIEF. Le death metal canal historique, lourdement lesté de thrash et de doom, fait ici des merveilles avec son groove à briser les nuques en live. L’exécution est elle aussi limpide, même dans les passages plus rapides comme sur "Carve Up", et les mélodies sont omniprésentes, distillées çà et là avec une classe monstre, le tout calé entre deux assauts rythmiques fracassants.
GHUSA s’est également donné les moyens de retranscrire son univers à l’aide d’une superbe pochette signée Marco Hasmann, au niveau de détail proche d’un Dan Seagrave. Aucun hasard n’a aussi été laissé à l’enrobage puisque la production massive et sans bavures de Jipouille de Saint Loup fait ici son petit effet. Malgré ses quatre années au compteur, « Öswedeme » n’a pas pris une ride et ceux qui l’ont raté à sa sortie feraient bien d’y jeter une oreille... sans plus tarder !