5 mars 2021, 11:37

PRINCESSES LEYA

"L'Histoire Sans Fond"

Album : L'Histoire Sans Fond

PRINCESSES LEYA, pour nommer un groupe de metal, ça interpelle. Mais quel est cette bizarrerie qui sonne comme un gag ? Cette aventure qualifiée de rock metal alternatif, a germé dans la tête de deux couteaux suisses aux parcours et histoires différents qui un beau jour se rencontrent et le résultat débouche sur une blague qui tourne bien. Rejoint par Cléo Bigontina (basse, chant) et Xavier Gauduel (batterie), Dedo (chant) et Antoine Schoumsky (guitare, chant), cette blague commence sur une péniche et se retrouve, après une quinzaine de dates, sélectionnée par le Hellfest pour assurer son Warm-up Tour 2019. C'est de ce succès, après avoir retourné la France d'avant, qu'est née l’idée de « L'Histoire Sans Fond », une histoire folle et absurde qui sort dans un présent qui l'est tout autant, mais bien plus dramatique. Par conséquent, un peu de légèreté ne fait pas de mal pour oublier, l'espace d'un instant, ce présent sombre et pesant que l'on souhaiterait propulser loin derrière nous.

Cette « Histoire Sans Fonds » se présente donc comme une aventure parodique de l’univers heroic-fantasy qui alterne sketchs et morceaux metal. Après avoir été "adoubés" par la scène metal, il fallait que l’exigence musicale soit à la hauteur de leurs ambitions, c’est pourquoi PRINCESSES LEYA a fait appel à Pierre Danel, le guitariste de KADINJA pour réaliser cet album.

Tout commence par une narration "La Malédiction Viking" qui laisse entendre que l'abus de jeux de mots pourrait projeter ses auteurs dans un monde parallèle. Absurde me direz-vous ? Et bien, c'est pourtant ce qui arrive à nos quatre acolytes qui se retrouvent sur l'étrange "Planète Chlamydia 4'. Leur épopée commence par une rencontre avec "Le Type Chelou en Capuche" qui leur explique que cette étrange planète est un monde contrôlé par Joffrey Bisous, un magnat des médias qui n’a qu’un seul but : l’ultra consommation des masses. "La Mission" de nos protagonistes au goût prononcé pour l’absurde est de retrouver une légendaire partition secrète sans laquelle pas de libération des esprits ni de retour sur Terre. L'aventure commence par une reprise sur-vitaminée du titre "Makeba" de Jain.
Leur premier défit est une histoire de "Ziggurat" qui débouche sur l'improbable "Balls, Balls, Balls" qui mélange le tube "Boys, Boys, Boys" de Sabrina et le "Du Hast" de RAMMSTEIN. Dans "La Salle Sans Intrus" ils y trouvent des "Ustensiles" qui se transforment en instruments et nous racontent l'avantage évolutif du pouce opposable. "Les Shitty Producteurs Zombie" nous font découvrir une vision à la Walking Dead de la relation des musiciens et des producteurs. On découvre aussi le côté femme dominante, un tantinet castratrice de Cléo, qu'elle nous raconte dans "Single Lady Killer" (ne te laisse pas faire Antoine).
La rencontre avec "La Goule Jazz" les emmènera vers "The Twenty Seven Club" où ils rencontreront "Le Club Des 27" composé de ces artistes décédés à l'âge de 27 ans. Dans la "Vieillesse', l'auditeur découvre les improbables avantages de l'âge sur un air de Brassens. Après une chute dans une trappe qui se dérobe sous leurs pieds, les quatre compères atterrissent dans la "Bibliothèque PAF" où se trouvent toutes les paroles des grandes chansons du rock. En musicien avertis, ils ne manquent pas de produire une chanson d'une rare subtilité que laisse entrevoir son titre "Ouais Ouais Ouais". A trop intellectualiser, nos quatre aventuriers ne voient pas le piège mortel qui leur est tendu. "Décédés", il vont vivre une surprenante "Renaissance" dans laquelle Antoine raconte avec une mélancolie chargée d'une certaine tristesse la "Destruction Vaginale" de Cléo suite à la naissance de leur enfant. Renaissance plutôt alcoolisée puisque leur première action est de composer des "Princesses Cocktails" et de conter ce que l'on peut faire "Grâce à l'Alcool" sur un air de "Love Is All". Leur rencontre avec "Eric Baudelaire" les emmène à chercher une partition. Vous savez ? Celles qui ont été évoquées plus haut. Cette fameuse partition légendaire secrète qui doit leur permettre de rentrer sur Terre. Après l'avoir brûlée de manière totalement idiote et avoir détruit le temple de leur hôte, nos héros composent la partition ultime : "Je vous Emmerde et je Rentre à ma Maison". Heureux de se retrouver dans leur "Home, Sweet Home" ils découvrent qu'en leur absence une pandémie s'est installée dans ce monde chéri. Ceci leur inspire un ultime message qui ne manquera pas de faire bondir les adultes qui par le manque d'humour pourraient se sentir menacés dans leur parentalité. "Tue Tes Parents" sonne comme un dernier délire qui ne va pas réconcilier les détracteurs de la musique metal avec le genre.

Au final, il est assez clair que réaliser ce type de projet sur un support physique est plutôt risqué. Bien évidemment, la force est ici de se produire devant un public et d’interagir avec lui. C'est comme un One Man Show ou une pièce de théâtre. Une sortie DVD aurait pu combler en partie ce manque. Mais encore aurait-il fallu l'anticiper et surtout en avoir les moyens et dans le contexte pandémique où seule une certaine forme de culture peut s'exprimer dans la culture-box, c'est simplement mission impossible. Donc en dehors du format traditionnel de l'album audio, point de salut. Finalement, on se laisse prendre au jeu et se créer un univers plaisant à l'écoute de leur aventure absurde en forme d'escape game. 

PRINCESSES LEYA n'a peut-être pas le niveau de maturité d'un ULTRA VOMIT, mais en fait on s'en fout, l'objectif est de passer un moment agréable et c'est ici le cas. En espérant que le monde d'après, qui reste à ce jour ancré dans le futur, puisse nous donner la chance de croiser ces quatre jeunes gens complètement barrés.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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