DORDEDUH, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, est un groupe de black metal atmosphérique et folk qui existe depuis 2010. Deux de ses membres, Sol Faur et Hupogrammos officiaient dans NEGURA BUNGET avant les dissensions qu'ils ont connues. Mais voilà, depuis cette date, ils n'ont sorti qu'un EP et un album en 2012 alors autant dire que ce nouveau « Har » est un réel cadeau attendu par les fans du son si particulier des roumains.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'offrande est belle : 8 titres aussi majestueux qu'inspirés pour une écoute d'une heure qui paraît bien trop courte. Chacun des morceaux possède une âme bien particulière et même si le black atmosphérique reste le fil rouge tout au long de l'album, chaque chanson contient des subtilités très à propos. Les fans d'ENSLAVED ou même d'AMORPHIS ne devraient pas être déçus à l'écoute de ce petit joyau de technicité.
"Timpul Intâilor" commence comme un chant chamanique avant de faire hurler des guitares suraiguës sur des rythmes imposants. Des chœurs à la voix claire prennent le relais avant les growls profonds et la déferlante de blast beats. Entre passages éthérés et black metal agressif, le titre se veut original et varié. "În Vieliștea Uitării" est beaucoup plus lent, plus progressif et atmosphérique., avec une fin tout de même très costaude."Descânt", beaucoup plus moderne, rock, voire électro, commence par des claviers surmontés de riffs de guitare groovy. Mais que l'auditeur se rassure, de bons growls viennent ensuite renforcer une musique tout de même très metal. La très folk "Calea Magilor" avec ses chœurs masculins et sa voix scandée, à nouveau digne d'un chaman initié, fait la part belle aux ambiances pagan des pays de l'Est. Court mais intense. "Vraci De Nord" est plutôt effrayante et commence comme une bande son de film d'horreur avec un riff répétitif sur des sons de la traditionnelle toacă polonaise. Le titre se déroule ensuite au rythme de guitares hyper lourdes et de growls tout en jouant sur la solennité de passages plus éthérés, donc plus lumineux. Rien n'est jamais noir ou blanc avec DORDEDUH, tout est en nuances tellement appréciables. "Desferecat" est le morceau le plus guerrier mais cette fois, une grande place est donnée aux claviers et à l'ambiance, comme un voyage sur un champ de bataille dévasté où seules les âmes erreraient dans la brume encore chaude des combats. "De Neam Vergur" fait appel au traditionnel avec le dulcimer et la mandoline mais ce titre allie un côté très rock et aussi très psyché, pour moitié instrumental. La suite et fin est bien plus black avec growls et guitares saturées en plus. "Văznesit" referme l'album tout en beauté avec des chœurs clairs sur une musique oniriques aux claviers pour ramener doucement l'auditeur au monde réel.
« Har » est un album aussi riche en émotions qu'intense musicalement. Le black metal atmosphérique de DORDEDUH possède quelque chose d'indicible qui le rend unique mais que tout les fans d'une musique sans frontières devraient se procurer sans attendre.
