IMPALED NAZARENE. Deux mots qui résonnent comme une institution, que dis-je, un mètre-étalon en matière de metal extrême depuis ses tout premiers agissements quelque part du côté d’Oulu, en Finlande, au début des années 90. Toujours animé par l’infatigable activiste Mikka Luttinen ici secondé par trois larrons tout aussi hostiles, le quatuor revient sur le devant de la scène avec une recette qui n'a pas bougé d'un ongle incarné depuis sa conception. Sans surprise, « Eight Headed Serpent » contient treize missiles lâchés en trente-deux minutes où les bougres n'ont qu'une obsession : remettre une nouvelle fois le couvert sur la marmite bouillonnante du black metal le plus vil.
Le tatanage en règle qui faisait le charme des premières ogives du clan nordique est toujours de mise. Une fois de plus, Mika n’a pas fait dans la dentelle : son raclage de gorge mettra à l’amende n’importe quel hooligan aviné au meilleur de sa forme. Et ses camarades d’infanterie ne sont pas en reste. Reima Kellokoski martèle et pilonne ses fûts tel un canon d’artillerie, les guitares de Tomi Ullgren sont cinglantes et dévastatrices, quant au bassiste Mikka Arnkil celui-ci cogne sans ménagement sur une basse revancharde. Cette unité d’assaut annonce la couleur sans ambages, un rouge vif, écarlate, guerrier. Où seule une poignée de secondes suffit au morceau d’ouverture, "Goat Of Mendes", et son introduction possédée pour s’assurer de son potentiel de destruction. Et la suite n’est que sinistre ravage, incarnée par douze vils brûlots destinés à nourrir ce feu meurtrier.
La recette est donc connue sur « Eight Headed Serpent », IMPALED NAZARENE ne dévie pas d’un iota de ce qui a fait sa renommée au fil des années en assénant ce fameux nuclear metal qui charrie du blast par pack de douze et des embardées punk à l'envi. Celui-là même qui ravit depuis ses balbutiements les fans de riffs directs-coups de boules. Ajoutez à cette affaire une production d'une puissance diabolique, un superbe artwork signé Ritual et des textes dont l'animosité envers la chrétienté transpire dans chaque mot et vous aurez une petite idée du topo. Et pourtant, il vous faudra réserver une fois de plus à ce treizième album une place à part dans votre discothèque touffue. Parce que dans le genre teigneux et obstiné, il se pose là sans le moindre doute. Et cela fait trente ans que ça dure !