1 juin 2021, 16:32

KING BUFFALO

"The Burden Of Restlessness"

Album : The Burden Of Restlessness

KING BUFFALO n'aura pas chaumé pendant que la pandémie ravageait le continent nord américain. Dans sa retraite, il ne se s'est pas contenté de publier quatre mini-concerts intitulés "Quarantine Sessions" sur sa chaîne YouTube. Il a aussi énormément composé puisque « The Burden Of Restlessness » est non seulement son troisième album, mais aussi et surtout le premier d'une série de trois albums qui sortiront cette année. Oui ! Vous avez bien lu. Rien de moins que trois albums.

Avec « The Burden Of Restlessness », KING BUFFALO explore les contrées progressives de son univers musical qu'il qualifie de heavy psych rock. Nous pouvons donc affirmer aux vues de la qualité des compositions que cet album est progressif et le plus abouti du groupe à ce jour. Basé sur la répétition, le groupe ne tombe pourtant jamais dans la monotonie. Le chant monocorde et dépressif de Sean McVay accompagne l'auditeur dans un voyage hypnotique fait de riffs de guitare incisifs, de mélodies de basse envoûtantes, de synthétiseurs proposant des ambiances psychédéliques et d'une batterie qui donne superbement le tempo à l'ensemble.

C'est à Rochester au Main Street Armony, dans le nord de l'état de New York que le groupe s'est retranché pour enregistrer cette œuvre majeure en décembre 2020 et janvier 2021. Si les compositions sont le résultat d'un travail collaboratif en trio, c'est le chanteur/guitariste Sean McVay qui s'est chargé de produire, enregistrer et mixer cette pépite. S'il est pour certains artistes difficile d'avoir une vision claire sur son propre travail, McVay démontre ici une clairvoyance d'une précision impressionnante. Le résultat est tout simplement d'une incroyable perfection ! Comme à l'accoutumée Bernie Matthews s'est chargé du mastering et semble bien faire office de quatrième membre du groupe. Scott Donaldson, batteur, s'est quant à lui, chargé de la structure de l'album.

Le visuel a été réalisé par Zdzisław Beksiński, peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais et les polices de caractères de cette pochette ont été conçues par Mike Turzanski. Cette peinture symbolique et surréaliste illustre parfaitement l'esprit de ce magnifique album, en particulier le bleu pâle qui fait écho à la froideur du chant. Quant à la tête, qui pourrait être celle d'un gourou d'une secte quelconque, elle fait écho à l'ambiance musicale. Cette matière grise rouge sang qui s'échappe de ce mystérieux crane forme une espèce de tapis de rhizomes, qui comme les idées d'un gourou cherche à pénétrer votre esprit pour vous envoûter. 

"Burning" ouvre superbement ce premier volet d'une série de trois albums en commençant par un bruit sourd venu de loin avant de laisser place à une rythmique mid-tempo entêtante. "Hebetation" démarre sur un rythme de batterie qui donne un tempo plus dynamique à l'ensemble. On retrouve le chant monocorde qui caractérise cet album sans pour autant le rendre ennuyeux. "Locusts" poursuit dans cette aventure auditive entêtante pour déboucher sur un solo de guitare qui envoie le morceau dans une stratosphère heavy et psychédélique. Lent et lancinant, "Silverfish" est fait de synthé psyché et de riffs râpeux dont le grésillement qui s'en échappe semble sortir d'une enceinte des années 70 qui a vécu. "Grifter" qui commence sur un riff de basse entraînant donnant le tempo, se développe sur deux couplets entrecoupés par une ambiance au synthé avant de déboucher sur un riff ravageur. Introduit par la batterie, "The Knocks" se développe crescendo vers un superbe solo de guitare noisy et endiablé sur fond de martelage à la batterie. "Loam" termine cet excellent album sur une note aérienne et paisible. Une ambiance de mélancolie apaisante propice au bien être, et libératrice.  

Une expérience de méditation en pleine conscience. C'est un peu ce que l'auditeur pourra trouver au travers de ces sept nouvellres chansons de KING BUFFALO sans temps mort où l'ennuie viendrait à lui donner envie de passer à la suite. Addictif dans tout ce que le terme a de positif c'est ce qui caractérise cet album dont la pochette invite à une espèce de séance de sophrologie diabolique.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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