Je dois reconnaître que j’ai eu quelques frissons à l’idée de chroniquer un disque en provenance de WormHoleDeath Records, label italien réputé pour ses groupes de gothic/heavy metal à claviers qu'il a signé à tour de bras il y a quelques années (AZYLYA, AGHARTI, CRYSALYS, RAINOVER pour citer les plus illustres). Mais plus de peur que de mal au bout du compte puisque TREYHARSH, quartet originaire de Lille, n’évolue pas dans les mêmes eaux, loin de là ! C’est en effet de death/thrash metal dont il est question sur « Eternal Cycles », troisième album du groupe. Plutôt mid-tempo dans l’ensemble, bien grassouillet, nourri aussi aux sonorités hardcore metal, celui-ci s’apprécie avec délectation tout du long de la quarantaine de minutes durant lesquelles il traîne sa lourde carcasse sur la platine.
Mais il n’oublie pas pour autant les mélodies bien senties ("Lonewolf", l’un des grands moments du disque, mettra tout le monde d’accord sur ce point), tout en poussant au premier plan un groove meurtrier et des rythmiques foudroyantes (le doublé d’ouverture "The King's Name" / "The Fur, The Reign, The Fall" est à ce titre imparable !). La recette est bien connue, oui, mais elle fait mouche sur chacun des onze titres. Le tour de force réalisé sur « Eternal Cycles » est qu’il conserve d'ailleurs une homogénéité surprenante de la première à la dernière seconde, avec des structures rythmiques classiques et d'autres breaks plus audacieux qui font merveille l'un dans et derrière l'autre. Est-ce la durée de l'album qui facilite aussi son appropriation ? Ou la production puissante, équilibrée, de Gwen Kerjan du Slab Sound Studio de Lorient, qui permet de rentrer sans mal dans cet univers viril ? Les deux mon capitaine !
Aucun doute à ce sujet, le groupe montre d’indéniables qualités sur ce nouvel album et mon petit doigt me dit que le tout doit prendre une toute autre dimension en live, où la musique de TREYHARSH se prêtera idéalement aux mosh-pits débridés et autres headbangings furieux. En attendant de pouvoir tester tout cela un peu plus tard (je l’espère) dans l’année, je ne peux que vous inviter à jeter sans hésitation vos deux esgourdes sur cette galette riche en sensations fortes...