17 juin 2021, 20:00

FEAR FACTORY

"Aggression Continuum"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Aggression Continuum

La signature de FEAR FACTORY chez le mastodonte teuton Nuclear Blast Records en 2015 a insufflé une dynamique que le groupe avait laissé sur le bas-côté quelques années avant. Pas compliqué serait-on tenté de dire après un « The Industralist » bien peu inspiré et qui manquait cruellement de saveur. Il faut dire que le line-up, resserré autour de son duo noyau dur Dino Cazares/Burton C. Bell, avait expédié l’affaire sans vraiment y croire. Son successeur, « Genexus », avait quant à lui laissé entrevoir le retour aux affaires d’un groupe désireux de sortir de son cadre de référence. Non, FEAR FACTORY ne s’était pas découvert une vocation pour le metal prog’ mais l’arrivée de Mike Heller derrière les fûts et la présence de plusieurs invités, Damien Rainaud et Giuseppe Bassi aux claviers, a donné un sérieux coup de fouet à la formation de Los Angeles.

Six ans plus tard, revoilà l’usine de la peur avec un dixième album dans sa besace, toujours pour le compte de Nuclear Blast Records. Un long temps de pause marqué par une guerre juridique sur fond de bisbilles liées à la propriété du nom du groupe, Dino Cazares ayant remporté la mise au final. Une décision compliquée à comprendre puisque Burton C. Bell a enregistré l’ensemble des lignes de chant sur ce nouvel album... avant de quitter le navire l’année dernière une bonne fois pour toutes. Le groupe évolue donc aujourd’hui dans un format trio composé de Dino Cazares, Mike Heller et Tony Campos à la basse. Et tout ce beau monde s’est réuni sous la houlette de Damien Rainaud et Andy Sneap pour accoucher d’un « Aggression Continuum » dans la droite lignée de son prédécesseur, c’est-à-dire porté sur les mélodies et les claviers. Ces derniers sont ici bien plus présents qu’à l’accoutumée, exécutés de main de maître par Igor Khoroshev (qui a officié au sein du groupe de rock progressif YES entre 1997 et 2000).

Cela n’empêche pas FEAR FACTORY d’attaquer en territoire connu avec un "Recode" bien troussé pour ouvrir les hostilités. Quelques claviers et une voix menaçante pour l'intro futuriste, un riff mastodonte pour l'enrobage et Burton C. Bell qui s'en donne toujours à coeur joie sur ses chants clairs dont il nous gratifie sans discontinuer depuis les débuts du groupe. Pas de surprise non plus du côté de Dino Cazares, qui cisèle toujours avec doigté ses riffs massifs et d'une précision redoutable. "Disruptor", premier single tiré du nouvel album, enfonce le clou pendant que la grande majorité des morceaux sont gravés dans le même marbre, classiques dans l’exécution et musclés dans la production. On retiendra tout de même le doublé "Fuel Injected Suicide Machine" et "Cognitive Dissonance" sur lesquels viennent se greffer des rythmiques fort savoureuses. Deux morceaux sortent quant à eux du lot : "Monolith" et surtout "Purity" qui s’aventurent dans des territoires tout en atmosphères qui rappellent les expérimentations du groupe sur « Obsolete ».

Sans grande surprise ce dixième album reprend donc à son compte des ficelles déjà éprouvées, notamment sur « Genexus » dont il est le frère jumeau tout désigné. Il lui insuffle néanmoins juste ce qu'il faut de fraîcheur pour redonner quelques perspectives quant au futur du groupe. « Aggression Continuum » peut se résumer assez simplement : FEAR FACTORY fait toujours du FEAR FACTORY. Et il le fait bien.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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1 commentaire

User
Jean-marie Périgaud
le 20 juin 2021 à 10:14
Un bon album, dans lignée de "Mechanize" et "Genexus".
Une prod un peu plus incisive que sur "Genexus" qui rappelle Demanufacture par moment.
Il y'a des éléments nouveaux niveau arrangements, c'est bien foutu..Juste le chant mélodique de Burton qui revient un peu trop souvent, mais pour ma part, c'est un bon cru.
Mike Heller apporte vraiment un plus...Parce que franchement "Industrialist" avec la boite à rythme était indigeste. Je trouve que Dino apporte plus de pèche dans ces riffs, je sais pas , ya un truc différent, ptet sa nouvelle guitare signature Ormsby...En tant que fan, j'ai adoré
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