25 juin 2021, 23:59

TAGADA JONES

@ Strasbourg (La Laiterie)

Vendredi 25 juin 2021, le voile du confinement se lève timidement. Rendez-vous est pris à la Laiterie de Strasbourg pour le 1er concert depuis 18 mois, avec TAGADA JONES. Le groupe, l’un de ceux chéris par la rédac’ a enfin l’occasion de défendre son bébé, « A Feu et à Sang », sorti il y à six mois, en plein Covidalypse. Deux raisons de ne pas rater son grand retour. J‘ai lu pas mal de pinailleurs ces dernières semaines, le concert nous imposant masques et chaises de distanciation sociale : « Un concert punk assis est un scandale », « On n’ira pas, on n’accepte pas les règles du système »... Bénis soient ceux qui croient que la liberté n'est pas dans le canapé, moi TAGADA JONES je meurs d’envie de les revoir, alors j’y cours, accompagné de ma fille... HARD FORCE, c’est vraiment une affaire de famille.
 


La salle est aménagée dans les règles. Le COVID a du bon, on nous sert les boissons à table. C’est d’ailleurs l’occasion de déguster la chanson du dernier album en écoutant (ou est-ce l’inverse ?) les bières bio du groupe "A Feu" (blonde) et "A Sang" (ambrée). La classe... mais avec modération.

20:30. Hop ! On se précipite dans la salle, tellement soucieux des règles de distanciation que je termine ma boisson en enfilant mon masque... j’ai passé le concert à respirer l’odeur de l’ale ambrée "A Sang" !

 Après un Hellfest From Home en streaming en guise de préchauffe il y a une semaine, nous sentons vibrer les planches de la scène. Je ressens à nouveau l’excitation des basses chatouillant mon petit bidou. TAGADA JONES est de retour, bien que les culs soient vissés sur leur siège les esprits sont chauds comme la braise, c’est parti pour une heure trente de punk-hardcore !

Niko et ses compadres nous balancent en ouverture "A Feu et à Sang" et "Nous avons la Rage", excellents choix, car ils réveillent les plus endormis et révèlent la qualité du dernier album. La réaction du public ? A défaut de pit et de nuages de poussière, les refrains sont repris avec chaleur sur un "Je suis Démocratie" lourd d’émotion symbolique. Groupe et spectateurs, tous affichent le bonheur de ces retrouvailles en dépit des contraintes sanitaires, c’est l’esprit Punkoptimiste. Les albums les plus récents, « A Feu et à Sang » et « La Peste et le Choléra », sont largement représentés avec 7 et 5 chansons.

Le set est un véritable festival de bonne humeur et d’hymnes fédérateurs. "De l’Amour et du Sang", "De Rires et de Larmes", des titres qui résument à eux seuls l’histoire d’amour d’un groupe avec son public. Mention spéciale à "Le Dernier Baril", titre hardcore qui prend toute son ampleur en live, comme l’a démontrée la fougue énervée de ma fille de 9 ans à mon côté. TAGADA JONES, avec ses refrains repris à grand coup de « la la laaa », garantit un lendemain de soirée aphone !

Entre nouveautés déjà adoptées et classiques plébiscités ("Cargo", "Le Feu aux Poudres"), nous avons quelques raretés et inédits, tels "Plus de Son, Plus d’Image" ou "Nation To Nation". TAGADA JONES alterne ses styles fétiches pour notre plus grand plaisir. Nous passons du metal au punk, du punk au hardcore. Franchement, retrouver cet esprit de communion électrique fait oublier les restrictions. On sent le plaisir dans les yeux de chacun, on sent aussi les fessiers mourant d’envie de se dévisser de leur siège.

Vient un premier final chargé en intensité. "Vendredi 13" nous rend tout autant émotifs qu’émo-riffs. Puis résonne LE titre de TAGADA JONES qui porte haut ses couleurs et son message : "Morts aux Cons". Là, on ne tient plus sur notre chaise. Là c’est les rugissements de joie... Nous reprenons à l’unisson le refrain et, à n’en plus pouvoir, laissons jaillir notre joie ! Le concert aurait pu s’arrêter là, comme lors de la prestation du Hellfest From Home. Et bien non... Il est l’heure de redécouvrir les rappels. On se prend un "Zéro de Conduite" de l’ancienne école, "Tout va Bien" ovationné, et un moment surprise, la reprise passionnée de "Cayenne" de PARABELLUM, hommage au regretté Schultz. La salle exulte. "Cayenne", c’est le "Mort aux Cons" de son temps. Un bain de metalcoeur.

Nous sortons de la Laiterie des étoiles plein les yeux. Ca valait la peine de quitter son canapé ? Oui.  C’était mieux que rien ? Non. C’était mieux que bien !
 

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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