28 juin 2021, 19:18

NEMOREUS

"Arnea"

Album : Arnea

NEMOREUS est un tout jeune groupe formé en 2017 et provenant de Vienne. Après une démo et l'EP « Silent Watcher », les Autrichiens débloquent leur compteur d'album studio avec « Arnea », leur premier. NEMOREUS fait dans le folk metal aux orchestrations épiques et rondement menées. Si musicalement, on reste dans les cordes d'un folk metal mainstream, ce qui surprend le plus, c'est au niveau vocal.

Là où d'habitude dans le genre, on opte pour du guttural death ou dans le chant black, là non seulement une grande partie des morceaux sont chantés en anglais mais en plus avec un chant clair lorgnant plutôt vers le hard rock brut de décoffrage, en dépit de quelques moments où le frontman (également guitariste acoustique et joueur de bouzouki et flute) Fabian Zechmeister part dans le chant de gorge tribal ("The Watcher's Gift"), voire dans un growl classique mais qui fait son petit effet ("Mountain High", "Pain", "Bring The Demons To The Hall"). Un vocaliste qui en fait parfois trop et peut se montrer comme dans le refrain de "Your Honor Will Prevail" un brin caricatural, ce qui est dommage quand on voit la qualité du morceau, un brin agressif et très agressif dans ses parties de fiddle. A l'opposé, "Des Berges Spitze", ballade en langue germanique (un des deux morceaux en allemand de l'album) que n'aurait pas renié IN EXTREMO, mélodique en diable, montre comme la langue de Goethe peut être mélodieuse. Un morceau qui s'emballe de la plus belle manière quand le bouzouki de Zechmeister, le fiddle de Maike Fink et les guitares de Kai Auer et Stefan Hochegger se font un petit dialogue à 4 avant qu'Adrian Weiss actionne le mode "double pédale" pour enclencher une sorte de gigue à l'irlandaise mais sauce metal, le tout avec un refrain immédiat, de ceux qui donnent envie d'apprendre l'allemand pour pouvoir la chanter sous la douche.

« Arnea » oscille entre moments épiques ("Arnea", le hard-rockisant "Eluna" "The Watcher's Gift" et son orchestration martiale, ou le final fleuve "Sucus Nemoreus"), morceaux rageurs (le massif "Pain", le menaçant "Mountain High" et son sublime solo de gratte à l'ancienne, le ténébreux "Bring The Demons To The Hall", du pur folk-death aux refrains fédérateurs) et instants de transitions comme l'instrumental "The Miller" qui donne une furieuse envie de danser sur les tables chopine de cervoise à la main.

En somme NEMOREUS ne prétend pas s'inscrire dans les schémas classiques du groupe de folk metal pagan jusque dans l'intro obligatoire avec son d'orage ou la pochette. On navigue sur des terrains exploités par des formations comme ELUVEITIE, mais avec cette petite touche d'originalité au niveau du chant. Pour le reste, c'est maîtrisé de bout en bout, jouissant d'un mastering plutôt propre qui aidera sans problème l'auditeur à s'immerger dans l'univers de cette formation autrichienne qui, sans chercher à révolutionner son genre, apporte un premier effort solide au potentiel scénique fort.

Blogger : Nikkö Larsson
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