14 juillet 2021, 20:30

DEAR MOTHER

Interview Merel Bechtold & David "Pear" Hruska.


Après son départ de DELAIN et l'annonce de son nouveau groupe DEAR MOTHER, il était important de faire le point avec Merel Bechtold, à quelques jours de la sortie du premier album « Bulletproof », prévue le 16 juillet. A cette occasion, la guitariste a accepté de répondre à nos questions et a invité David "Pear" Hruska à se joindre à la discussion, ce qui vous donnera l'occasion de faire connaissance avec le chanteur.
 

Salut à vous deux, comment allez-vous ?
Merel : Très bien ! Nous sommes très excités car l'album sors bientôt. Nous sommes rentrés de République Tchèque où nous avions rejoint David afin de lui faire signer le stock de CD de « Bulletproof ». Nous sommes maintenant dans la dernière ligne droite. Nous finissons les dédicaces et la préparation des commandes et il ne restera plus qu'à les envoyer.
David : Je vais très bien aussi. De mon côté, je suis resté en République Tchèque où mes parents tiennent un hôtel avant de rentrer à Londres où je vis actuellement.

Pour commencer Merel, revenons aux origines, peux-tu nous raconter comment est né DEAR MOTHER ?
Merel : Tout a commencé en jouant un titre de DAYSHELL que j'apprécie beaucoup. Je me suis sentie revivre de me reconnecter à la musique. J'ai donc immédiatement appelé Joey (de Boer), car j'adore son jeu de batterie. Après notre collaboration sur « Solipsis », l'album de PUREST OF PAIN et tout ce temps passé ensemble dans DELAIN, une vrai complicité artistique s'est développée entre nous car nous partageons les même goûts musicaux. Nous nous sommes mis en quête d'un chanteur et ce fût compliqué car nous avions beaucoup d'exigences. Finalement, c'est un peu comme dans une loterie que nous sommes tombé sur David qui est un type merveilleux.
David : En effet, Merel avait posté un message sur les réseaux sociaux et un de mes amis qui la suivait m'a tagué en disant que j'étais le gars qu'elle cherchait. C'est comme cela qu'à commencé l'histoire.
Merel : "Vertigo" était le titre d'audition de David et le résultat a été incroyable. Nous avons eu le sentiment qu'il comprenait la musique. Aujourd'hui, DEAR MOTHER n'est ni mon groupe, celui de Joey ou David. DEAR MOTHER c'est nous trois.

Pas seulement semble-t-il, vous avez fait appel à d'autres musiciens pour enregistrer cet album...
Merel : Oui tout à fait. Werner Erkelens a réellement fait du bon boulot pour l'enregistrement de la basse. Côté guitare, j'ai fait appel à Ferry "Punto" Duijsens qui pour moi était une évidence. Nous nous sommes rencontrés pour la tournée avec THE GENTLE STORM et nous nous sommes tout suite très bien entendus.
 


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Justement David, tu es l'inconnu du trio. Peux-tu te présenter, afin que nous puissions mieux te connaître ?
David : Absolument ! Je m'appelle David "Pear" Hruska, je suis né à Moscou et j'ai grandi en République Tchèque où j'ai commencé à étudier la musique et appris la guitare. Ce n'est que lorsque j'ai obtenu une bourse d'étude pour l'ICMP (Institute of Contempory Music Performance) de Londres que j'ai commencé le chant. En parallèle, j'ai joué dans quelques groupes comme guitariste et assuré les chœurs. C'est avec DEADLY CIRCUS FIRE que j'ai abandonné ma guitare pour le poste de chanteur. Malheureusement, le groupe a connu des problèmes de personnels et nous avons fini par nous séparer. Depuis, le groupe s'est reformé et je leur souhaite de réussir. J'ai ensuite rejoint le groupe SAVAGE MESSIAH avec qui je jouais depuis un an comme guitariste et c'est à ce moment là que j'ai pris conscience que le chant était mon instrument de prédilection.

« Bulletproof » est donc ta première expérience en tant que chanteur/compositeur.
David : Oui totalement ! C'est la première fois que je suis libre de pouvoir chanter mes propres paroles et explorer mes capacités vocales. Avec « Bulletproof », Merel et Joey m'ont donné l'opportunité de pouvoir grandir et me révéler en tant que chanteur.

Merel, si nous te connaissons pour tes prestations au sein de DELAIN, MAYAN ou encore THE GENTLE STORM, peux-tu nous raconter ce qui t'a décidé à devenir musicienne professionnelle ?
Merel : Tout cela à commencé lorsque j'avais 15 ans. J'écoutais déjà du metal et avec des amis, nous sommes allés voir un concert de SLAYER, IN FLAMES et CHILDREN OF BODOM. Cela a été une révélation pour moi. Au collège, nous avions quelques cours de musique et un gars m'a appris à jouer le titre que tout le monde connaît de THE WHITE STRIPES, "Seven Nation Army". J'ai rapidement acheté ma première guitare et créé mon premier groupe PUREST OF PAIN. A l'époque, j'aurai aimé prendre des cours de guitare avec Mark Jansen, mais il habitait trop loin pour que ça puisse se faire. Plus tard, PUREST OF PAIN a pu ouvrir pour EPICA. C'est comme cela que nous avons sympathisé et qu'il m'a contacté plus tard pour rejoindre MAYAN quand il a eu besoin d'un guitariste. Pour DELAIN, c'est en appelant Martin Westerholt pour lui proposer de faire la première partie avec PUREST OF PAIN qu'il m'a proposé d'auditionner et ensuite de rejoindre le groupe.

A l'époque tu jouais aussi dans THE GENTLE STORM. Pourquoi n'as-tu pas continué l'aventure avec VUUR ?
Merel : En fait, à la fin de la tournée avec THE GENTLE STORM en 2016, VUUR n'était même pas évoqué alors que DELAIN me proposait un planning bien rempli pour 2017. Donc, partir en tournée avec DELAIN était l'évidence.

A l'annonce de ton départ de DELAIN, nous aurions pu nous attendre à ce que tu donnes une suite à PUREST OF PAIN. Hors, non seulement tu annonces la dissolution du groupe et la création d'un nouveau projet. Pourquoi ?
Merel : La décision de quitter DELAIN n'a pas été simple. Je sentais que le moment était venu pour moi de me recentrer sur mes projets et suivre mon propre chemin. En 10 ans, mes goûts musicaux ont aussi évolués et si tu compares « Solipsis » et « Bulletproof », il est évident qu'ils sont très différents. Il était donc logique pour moi d'écrire une nouvelle page.

Pour revenir à DEAR MOTHER, peux-tu nous dire comment est venu l'idée de ce nom ?
Merel : Cela vient d'une expérience très personnelle. Alors que j'étais seule dans un endroit très sombre et dans lequel je déprimais, j'ai décidé d'écrire une lettre en anglais à ma mère, car il m'est plus facile de m'exprimer en anglais qu'en néerlandais. C'est en repensant à cela que m'est venu l'idée de DEAR MOTHER. Je l'ai proposée aux garçons qui l'ont immédiatement acceptée. Ma mère est très concernée dans ce que je fais. Elle est ma première fan. C'est donc important pour moi qu'elle se sente connectée à ce projet.

En écoutant le titre "Symbiose", le riff d'introduction et ton chant David, font immédiatement penser à JINJER et en particulier à Tatiana Shmailyuk. Est-elle une source d'inspiration pour toi ?
David : Tatiana est une chanteuse incroyable, une femme passionnée avec une voix diabolique. Je l'apprécie et la respecte en tant que chanteuse. Le fait qu'elle soit ukrainienne ne me laisse pas indifférent non plus, car ma famille, du côté de ma mère vit en Ukraine. Néanmoins, je n'ai pas chanté « Symbiose » en pensant à elle. Elle ne ma donc pas directement inspirée. Je n'ai d'ailleurs pas pour habitude de chanter en pensant à tel chanteur ou telle chanteuse, mais inconsciemment, il n'est pas impossible que ce soit le cas car elle fait partie de mon univers musical. Je serais d'ailleurs honorée qu'elle m'appelle après avoir écouté le titre pour me dire : « Hey David ! Arrête de me copier ! » (rires).
 


Au delà de cette similitude avec Tatiana, l'écoute de « Bulletproof » révèle que ton chant est très varié, alternant chant clair et chant screamé. Quels sont tes sources d'inspirations ?
David : J'ai fortement été inspiré par des chanteurs incroyables qui ont cette capacité à chanter aussi bien en clair qu'en saturé. Cela va de LINKIN PARK à BRING ME THE HORIZON.

Le fait de reconnaître que Tatiana Shmailyuk puisse être une source d'inspiration pour toi tend à montrer l'importance du chemin parcouru depuis le début de la féminisation dans le metal. D'après toi, quel est leur apport à la musique ?
David : Je ne pense pas que le metal, comme n'importe quel genre de musique d'ailleurs soit spécifique à un genre en particulier. Dans le cas de DEAR MOTHER, Merel me terrifie parfois par sa capacité à déplacer des montagnes. Son énergie est incroyable. De ce fait, que ce soit derrière un micro ou avec une guitare ou tout autre instrument, je ne pense pas que le metal puisse être un frein à la représentation féminine, c'est juste une question de feeling. En tout cas, je suis très fier que DEAR MOTHER puisse avoir en son sein quelqu'un comme Merel.
Merel : Je ne vois pas en quoi le fait d'être une femme, plutôt qu'un mec, puisse changer quelque chose. Pour ma part, je fais juste ce que j'ai envie de faire tout comme David le fait. Seule la musique compte. Je ne vois pas pourquoi le fait d'être une fille puisse en faire quelque chose de spécial. Maintenant, qu'il y ait plus de mecs, je ne me l'explique pas.

Ce qui est remarquable dans tes prestations scéniques, c'est l'absence d'artifice. Juste monter sur scène et prendre du plaisir. Cette simplicité apporte une certaine fraîcheur qui n'est pas sans rappeler l'attitude des groupes de speed/thrash au milieu des années 80. Ces groupes dont METALLICA était le fer de lance montaient sur scène juste pour jouer leur musique et prendre du bon temps...
Merel : Merci, cela me fait très plaisir. Pour ma part, j'ai toujours détesté devoir porter un tenue particulière pour jouer dans un groupe. Cela me met mal à l'aise et je ne comprends pas pourquoi je ne pourrais pas monter sur scène juste comme je suis. Maintenant, certaines personnes ont besoin de se créer un personnage pour se produire devant un public. Peut-être que ça leur permet de se sentir plus libre... En tout cas, mon besoin est simplement de monter sur scène telle que je suis et prendre du plaisir à jouer la musique qui me plaît.

Comment est venue l'idée de coupler le clip de "A Soul For Hire" à une nouvelle graphique ?
Merel : C'est David qui a réalisé le clip comme tous les autres d'ailleurs. Il en a eu l'idée et a travaillé avec Kayla Raney pour sa réalisation. Comme d'habitude, il nous a juste dit qu'il avait une idée et qu'il nous la montrerait. Quand j'ai vu le résultat, j'ai trouvé cela incroyable et je me suis dit pourquoi ne pas en faire une nouvelle ?
David : Absolument, nous avions fait un brainstorming et nous nous étions dit que nous voulions faire un clip animé. Kayla a fait un boulot exceptionnel pour en tirer cette nouvelle. Dans ma jeunesse, j'ai lu tellement de bandes dessinées que lorsque j'ai eu le résultat entre les mains, j'avais l'impression d'avoir 10 ans.

Maintenant que l'avenir semble se dégager sur le front du COVID-19, quels sont les projets de DEAR MOTHER ? 
David : Tout d'abord, l'objectif est de faire que « Bulletproof » ait le succès le plus large possible et c'est ce pourquoi nous sommes investis pour le moment.
Merel : Il n'y a actuellement rien d'officiel concernant les concerts. J'ai reçu des courriels pendant la campagne de crowdfunding montrant un intérêt à nous programmer le moment venu. Donc oui, dès que possible nous nous produirons sur scène. Mais d'abord, nous cherchons surtout à tourner en première partie.

Pour terminer Merel, Frédéric Leclercq et toi êtes amis, connais-tu le groupe français LOUDBLAST dont il est aussi le bassiste ?
Merel : Non, je ne connais pas LOUDBLAST, mais je suis curieuse de découvrir. J'ai rencontré Frédéric au cours d'un concert d'EPICA et DRAGONFORCE. J'étais dans le moshpit à délirer avec des amis. Nous avons fait le pari de monter sur scène et nous nous sommes fait attraper fermement par la sécurité. Frédéric est alors intervenu pour les calmer en leur disant que tout allez bien. C'est comme ça que nous avons fini ensemble backstage.

Merci à vous deux pour cet échange en espérant qu'une prestation live nous donnera l'occasion de vous découvrir sur scène...
Merel : Merci beaucoup !
David : Merci et oui nous espérons pouvoir remonter sur scène très bientôt !




Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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