Quand on pense à Besançon (d'un oeil extérieur), on pense à Victor Hugo ou encore à la concoillotte, un mets bien franc-comtois rendu célèbre par Hubert-Félix Thiéfaine et... c'est tout en fait. Quand on regarde de plus près, on se rend compte que la ville est le berceau d'un scène metal de bonne qualité avec des groupes comme CARCARIASS ou encore la formation brutal death lovecraftienne ABYSSAL ASCENDANT. C'est aussi le lieu de La Rodia, salle de concert qui programme des groupes de metal de renom. Gravitant autour de cette scène, Lionel Marquez (ex-BROKEN EDGE) et Yves Balandret ont décidé de joindre leurs forces en 2018 pour former EXHORTED. Trois ans après sort « Old Bastards Never Die », leur premier album. Le groupe ne joue pas petit bras en s'adjoignant les services de rien de moins que Kevin Paradis (BENIGHTED, ex-SVART CROWN, au CV gargantuesque) comme batteur de session et pour le mixage et le mastering Oli Beaudoin (ex-KATAKLYSM & EX DEO). Résultat des courses : « Old Bastards Never Die » est un album massif, rugueux, explosif et sans fioriture, collant à merveille à un groupe qui évolue dans un registre death-thrash qui évoque VADER, DECAPITED, BOLT THROWER, porté par la voix d'un Yves Balendret qui semble se gargariser au whisky coupé au Destop tous les matins après s'être lavé les dents à l'huile de vidange, un chant rugueux qui rappelle celui de Stéphane Buriez de LOUDBLAST.
Pas ou peu de temps mort et ce dès le furibard "Help Me". "Haunted House" ose entrecouper une batterie qui tabasse sec et des riffs plus aériens, quand "God Is Mine" porte un texte volontiers provocateur et blasphémateur avec un chant et une orchestration tout en puissance. "Open Your Eyes" placé en milieu d'album joue un autre contrepied avec une intro lancinante à la guitare acoustique sur laquelle Yves Balandret pose sa voix gravissime et une diction lugubre avant le retour d'une brutalité réjouissante. L'album se termine sur un "You're My World" où le caractère intimiste des paroles tranche avec la férocité de leur mise en musique. En tout, ce sont 9 titres et autant de parpaings dans la tronche, oscillant entre mid-tempo massif et blast beat de furieux, blindés de riffs qui tabassent et porté par une voix d'ogre. Alliant la simplicité apparente de la vieille école et la qualité de production de la nouvelle, « Old Bastards Never Die » est un premier album sec et nerveux, puissant et fier. Maintenant que le groupe s'est doté d'un batteur en la personne du sicilien Eduardo Panepinto depuis 2020, il ne restera plus qu'à savourer EXHORTED en live. Les nuques en transpirent d'avance.
