26 octobre 2021, 18:38

Till Lindemann

Les collaborations du chanteur de RAMMSTEIN


Voilà trois ans que les fans de RAMMSTEIN attendaient (non sans une certaine anxiété, il faut le reconnaître) de découvrir la chanson que Till Lindemann a enregistrée en duo avec Zaz. "Le Jardin des Larmes" est désormais à l'écoute et une vidéo, filmée cet été en Ouzbékistan, ne devrait pas tarder. L'occasion de revisiter les collaborations du chanteur allemand aux multiples facettes...
 

HANZEL UND GRETYL : "Intermission" (« Über alles » - 2003)

Malgré son nom à consonnances germaniques et le titre de ses albums, HANZEL UND GRETYL est un duo de metal indus américain qui a ouvert pour la toute première tournée US de RAMMSTEIN en avril et mai 1998. Les New-Yorkais sont d'ailleurs interviewés dans le DVD Rammstein In Amerika sorti en 2015. Il ne s'agit pas d'un morceau à proprement parler, mais plutôt d'un délire, puisque Till, le claviériste Christian "Flake" Lorenz et le guitariste Paul Landers leur chantaient tout le temps cette berceuse, baptisée ici "Intermission" (entracte), pendant leurs dates en commun. D'où l'idée des Américains de l'immortaliser sur leur quatrième album après l'avoir enregistré à l'arrache backstage. Anecdotique, on vous l'accorde, mais marrant car décalé...


APOCALYPTICA : "Helden" feat. Till Lindemann (« When Worlds Collide » 2007)

C'est une des chansons les plus connues et les plus souvent reprises de David Bowie (même MOTÖRHEAD a proposé sa version sur « Motörizer » sorti en 2008, qui a d'ailleurs dépassé les 50 millions de vues sur YouTube début octobre). Pourtant, peu de gens savent qu'à l'époque, le Londonien a également enregistré une version en allemand ("Helden") et une en français ("Héros") de "Heroes", premier single extrait de l'album du même nom arrivé dans les bacs en 1977. 
Alors quand, deux ans après avoir assuré la première partie de RAMMSTEIN sur une sélection de dates européennes du "Reise, Reise World Tour", APOCALYPTICA invite Till Lindemann à apparaître sur leur reprise qui clôt leur sixième album, c'est tout naturellement dans la langue de Goethe qu'il l'interprète. A noter que Richard Z Kruspe, guitariste en rouge et noir de RAMMSTEIN, est également de la partie.


Russ & THE VELVETS : "That's Me" (« Lady Revolver », 2010)

Douze ans après "Stripped", reprise de DEPECHE MODE et premier enregistrement en langue anglaise pour Till sur « For The Masses », album hommage aux stars britannique de la new wave auquel RAMMSTEIN a participé, le chanteur apparaît sur un titre de ses compatriotes allemands qui pratiquent l'electro punk avec des textes barrés et non dénués d'humour.


EMIGRATE : "Let's Go" feat. Till Lindemann (« A Million Degrees » - 2018)

A l'origine, "Let's Go", qui portait alors le titre de "We Two (Buddy)", est né en 2006, quand Richard Kruspe a créé EMIGRATE, son projet parallèle, et qu'il a coécrit la chanson avec Till. Au grand dam des autres membres de RAMMSTEIN qui voyaient d'un si mauvais œil de ne pas faire partie de l'aventure que le guitariste, qui tient également le micro dans son side project, a attendu son troisième album en solitaire pour l'intégrer. Tandis que Kruspe adopte l'anglais, Lindemann chante en allemand sur un couplet.


DEICHKIND : "1000 Jahre Bier" (« Wer sagt denn das? » - 2019)

Rapide apparition du chanteur sur un titre du groupe hambourgeois de hip-hop/electro-punk à la gloire de la bière… Eh ouais, y'a pas qu'ALESTORM qui vénère le divin breuvage ! 


EMIGRATE : "Always On My Mind" (« The Persistence Of Memory » - 2021)

On ignore si cette fois, les autres membres de RAMMSTEIN ont mieux vécu le featuring de leur chanteur sur la quatrième réalisation d'un de leurs guitaristes, mais le fait est qu'il apparaît sur "Always On My Mind", chanson enregistrée en 1972 par Gwen McRae et déjà reprise, entre autres, par Elvis Presley et Willie Nelson. Là encore, on découvre Till sous un jour que l'on ne connaissait pas. L'album sera dans les bacs le 12 novembre.


Zaz : "Le Jardin des larmes" (« Isa », 2021) 

Ce qui nous amène à sa collaboration la plus surprenante à ce jour, avec Zaz, star de la chanson française. Ce n'est pas la première fois que l'on entend Till s'essayer à la langue natale de GOJIRA, même si jusque-là, il s'était limité au timide « Oh non, rien de rien, Oh non, je ne regrette rien », un clin d'œil à Edith Piaf dans "Frühling in Paris" sur « Liebe ist für alle da » (2009), où un soldat allemand se souvient de sa liaison avec une Française sous l'Occupation. Ainsi qu'aux très modestes « Mi amor, mon chéri… Mon amour » dans le refrain de "Ausländer", où un gros relou drague tout ce qui bouge en sabir. Mais là, on peut apprécier son registre grave dans cette ballade portée par un texte à deux voix aussi poétique que mélancolique.
Till n'est en effet pas insensible à notre culture, comme en attestait la présence de DUO JATTEKOK, des pianistes classiques françaises qui ont assuré la première partie de RAMMSTEIN en Europe. C'est en 2018, dans les coulisses d'un des deux concerts du groupe à La Défense Arena, à Paris, que Zaz a fait la connaissance de Lindemann qui les avait invités, son pianiste et elle, dans sa loge. « C'était surréaliste de le voir danser sur "Je veux" » confiait-elle à l'époque. Le duo, qui partage l'amour du feu et de la poésie, dit-elle, a terminé l'enregistrement du "Jardin des larmes" en mars dernier. Un registre pas si surprenant que ça, RAMMSTEIN ayant plusieurs titres lents à son actif, mais magnifié par sa voix de basse qui double celle de la chanteuse en français, avant un bref passage en allemand. Quant à la vidéo à venir, elle a été tournée en juillet avec le réalisateur Zoran Bihac, collaborateur de longue date de RAMMSTEIN et LINDEMANN. 

Et, puisqu'il est question de poésie, sachez que In stillen Nächten, le second recueil de poèmes de Till sorti en 2013, a enfin bénéficié d'une traduction en français – une première pour ses écrits. Il est sorti début octobre sous le nom Nuits silencieuses aux éditions L'Iconoclaste.


Addenda : la vidéo, sortie le 5 novembre…

Enfin, même si l'on frôle le hors-sujet, puisqu'il est au départ question des apparitions de Till en dehors de RAMMSTEIN, il est intéressant de se rappeler qu'avec le groupe, le frontman avait déjà deux autres chansons en duo à son actif avec des chanteuses de nationalités différentes, qui avaient en commun de chanter dans leur langue natale respective et d'être issues de mondes musicaux aux antipodes de celui de la machine de guerre teutonne.


"Moskau" feat. Viktoria Fersh (« Reise, Reise » - 2004)

Estonienne qui chante en russe, Viktoria Fersh se charge des refrains sur "Moskau". Ainsi, la chanson, qui parle de la capitale russe, oppose sa beauté et sa culture à la corruption qui la grangène. A l'époque, il était paraît-il question que ce soit Julia Volkova, moitié du duo russe t.A.T.u. qui connaissait alors un grand succès en Europe, qui partage le chant avec Till.


RAMMSTEIN : "Stirb nicht vor mir (Don't Die Before I Do)" feat. Sharleen Spiteri (« Rosenrot » - 2005)

Ça n'est donc pas Till qui est allé à Sharleen Spiteri de TEXAS, devenue une star mondiale en 1989 en révélant au monde entier qu'elle ne voulait pas d'un amant, juste d'un ami. C'est elle qui est venue à RAMMSTEIN – une idée que l'on doit au producteur Jacob Hellner. Une version avec Zazie a également été mise en boîte, si l'on en croit l'info en provenance d'Universal France qui avait filtré en 2005, mais c'est celle avec l'Ecossaise qui a été préférée à celle avec la Française qui avait pourtant écrit "Allumer le feu" pour Johnny – un titre qui aurait dû parler à RAMMSTEIN… Richard Kruspe aurait d'ailleurs confié qu'il préférait sa version. 
A l'origine, le morceau, composé pendant les sessions de « Mutter », sorti en 2001, n'était chanté que par Till. Avant que le groupe ne le retravaille pendant celles de « Reise, Reise » pour un duo tout en allemand avec Bobo, chanteuse que l'on entend sur "Engel". Puis que ça ne soit finalement Sharleen qui ait le dernier mot, certainement en raison de sa notoriété. Un choix qui fait sens puisque le texte parle de deux âmes sœurs qui ne se connaissent pas et vivent loin l'une de l'autre, mais qui se retrouvent dans leurs rêves, la barrière de la langue n'étant pas un obstacle.

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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