Que peut donner le viking/black metal de HELHEIM après 29 ans de carrière et onze albums studio ? Eh bien le moins que l’on puisse dire, c’est que les Norvégiens ont toujours l’envie d’en découdre comme des Berserkers sur un champ de bataille. Même si quelques changements se sont opérés dans leur appréciation de la musique depuis leurs débuts, il semble que pour « WoduridaR », l’alliance du son old-school et de la modernité épique ait été de rigueur.
L’album commence sèchement avec un black metal rapide, aux riffs distordus et à la voix hurlée. Du true-black aux quelques passages de guitares claires mais surtout avec des chœurs masculins de belle facture, apportant le côté épique qui caractérise HELHEIM. Nous sommes bien en présence des belliqueux vikings de Bergen, c’est indéniable. C’est un titre assez surprenant pour le groupe qui ne nous avait pas proposé tant d’agressivité depuis quelques années. Les neuf titres de « WoduridaR » font vivre une véritable épopée où combats sanglants côtoient spiritualité et panthéon scandinaves.
HELHEIM propose un black metal viking bien sûr mais leur son, leur production et la structure de leurs morceaux les placent parmi les maîtres incontestables du genre, en plus d’être parmi les pionniers de la scène. A ne citer qu’un exemple, nous pourrions aisément citer le morceau "WorudirdaR" qui regroupe tous les éléments d’un black metal épique parfait : des riffs puissants, des mélodies imposantes, des rythmes blastés et une alternance de voix claires et hurlées. Tout cela pour 6’30 minutes d’un déferlement musical sans concessions, comme le blizzard qui s’abattrait soudainement sur les paysages enneigés norvégiens.
Il existe de nombreux passages totalement accrocheurs sur « WoduridaR » : l’intro acoustique de "Andsfilosofen", le break mélodique de "Ni S Soli Sot" et sa basse magistrale, le côté très old-school de "Litil Vis Madr" avec ses riffs répétitifs, ou la voix claire chantée de "Tankesmed". HELHEIM va de surprise en surprise et ne laisse jamais ses auditeurs sur leur faim tant ils brillent par leur ingéniosité et leur inspiration.
Et la surprise est réelle lorsque l’album se termine par "Hasard", une reprise de la chanson de Richard Marx. Ce titre des années 80 semble pourtant hors propos et pas seulement parce qu’il est le seul en anglais sur l’album. Le côté pop ne peut que surprendre, bien évidemment, mais finalement, cette version froide, presque cold-wave/gothique se veut hypnotisante et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle marquera les esprits.
Bon, il est clair que l’on préfère le son originel de HELHEIM et son côté viking mais "Hasard" prouve que la conquête de nouveaux horizons reste le fer de lance de la carrière d’un groupe qui n’a plus rien à prouver de toute façon.