31 octobre 2021, 17:38

EXISTANCE

Interview Julian Izard & Antoine Poiret

 
© Existanceband.com


EXISTANCE sont les héritiers d'une tradition metal perpétuée depuis quatre décennies en France. Et puis, ici, la musique est dans les gênes… Fondé en 2008 par Julian, chanteur-guitariste, fils d'une figure emblématique de la scène hexagonale, le regretté chanteur de H-BOMB Didier Izard, EXISTANCE accomplit aujourd'hui un quatrième album studio plébiscité à son écoute par l'ensemble des médias nationaux. "Wolf Attack", c'est le fruit de cinq années de péripéties depuis "Breaking The Rock" qui paraît ce 29 octobre et HARD FORCE a rencontré pour l'occasion Julian, accompagné du guitariste Antoine Poiret, pour l'une de ces encore trop rares rencontres… en chair et en os.


Ça faisait un bail que vous n'aviez pas défendu un album. Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?
Antoine Poiret : On est très excités de pouvoir enfin proposer ce nouveau disque. Quand tu dis "ça fait un bail", cinq ans se sont écoulés depuis le précédent et il s'est passé beaucoup de choses. Nous avons notamment eu un changement de batteur. Et puis, on ne voulait pas proposer de nouvel album tant que nous n'étions pas partis en tournée pour défendre le précédent. Et une fois que cela a été possible, nous avons pu commencer à travailler sur les nouveaux morceaux. Le temps de faire l'enregistrement, de partir en studio, cela prend quand même pas mal de temps. Et puis, il y a eu 2020… Et nous voilà en 2021 : on peut enfin le présenter, donc c'est l'excitation. 
Julian Izard : 2020, ça a été une année entre parenthèses pour tout le monde. En théorie, il aurait dû sortir un an plus tôt. Mais avec tout ce qu'il y a eu, nous avons préféré attendre de pouvoir le défendre correctement et qu'il sorte dans de bonnes conditions. 

Rétrospectivement parlant, le confinement s'est-il révélé positif pour vous ?
A.P.
: Cela nous a permis de faire d'autres choses. Début 2020, on a proposé des reprises hommages… 
J.I. : …sur le thème "Legends Never Die". 
A.P. : Des reprises de groupes qui nous tiennent à cœur. Cela nous a au moins permis de tenter une nouvelle expérience : bosser chacun chez soi et voir malgré tout comment aboutir à un rendu ensemble. C'est particulier !
J.I. : C'est la musique version XXIe siècle, alors que nous, on travaille plus à l'ancienne, d'habitude. C'était quand même une bonne expérience, car on a bossé des choses auxquelles nous n'étions pas forcément habitués. Essayer de faire des reprises de groupes et d'artistes qu'on adore, mais de les faire vraiment bien. Et puis, surtout, ça a tué la frustration. Elles nous ont permis de rester en contact avec le public, de bosser et ne pas rester enfermés à ne rien faire.
A.P. : C'était différent, tout en restant dans le contexte du groupe, ça nous a appris à travailler autre chose que nos propres morceaux. C'était sympa, au moins pour ça. Et puis, c'est un mal pour un bien : l'album sort, on va enchaîner. Nous sommes en train de travailler sur une tournée l'année prochaine, sans parler du Hellfest. Donc nous sommes dans une bonne dynamique. 

Je reviens un instant sur "Legends Never Die". Est ce que ça vous a donné des idées pour la suite ou pourquoi pas des reprises en live ? 
J.I. : On a vraiment eu de bons retours. Même nous, au final, entre nous, nous étions contents du résultat parce que, vu le contexte, tant que ce n'était pas mixé, on ne se rendait pas compte. Les retours ont été très bons. Les gens nous en parlent justement, mais pour l'instant, on le met en stand by, on se focalise sur "Wolf Attack", mais on n'a pas mis un point définitif à cette expérience. Peut-être qu'on en fera d'autres ou qu'un jour, nous sortirons ces morceaux-là… 
A.P. : Après, est-ce qu'on les jouera sur scène ? Je pense qu'on se prend tellement la tête à choisir quels morceaux de notre répertoire jouer en concert…
J.I. : C'est vrai qu'on commence à en avoir pas mal et pour assembler une bonne set-list, c'est compliqué.
A.P. : Oui, je pense que ces reprises correspondaient surtout à un cas de figure particulier, pour une période particulière.
 


François Merle, le guitariste de MANIGANCE, s'est occupé de l'enregistrement de l'album. Parlez-moi de cette collaboration…
J.I. : Nous avons fait un festival où l'on partageait la scène avec MANIGANCE et c'est là que nous nous sommes rencontrés. Mais c'était un bref échange. Ensuite, quand nous sommes partis en tournée, nous avions une date à Bilbao et il a demandé à nous rencontrer. C'est lui qui est venu à nous en nous proposant de produire l'album, d'enregistrer chez lui, dans son studio. C'est ce qu'on a fait ; on a même effectué un essai au départ. C'était vraiment une expérience enrichissante parce que, humainement, musicalement, nous avons appris plein de choses, même dans les arrangements. 
A.P. : Il y a eu un gros travail de producteur. Il nous a sortis de nos habitudes de studio. Nous avions une méthode de travail qui revenait toujours la même sur les autres réalisations. Là, sur "Wolf Attack", il nous a dit : "non, vous allez faire comme ça !" Ah bon ? D'accord… Pour nous, le principal, c'était qu'il faut que ça sonne. Il nous a dit : "faites-moi confiance". Pas de problème, c'est ce qu'on a fait. Et nous sommes super contents. Même humainement, on s'est trouvé, quoi ! Nous avons les mêmes influences.
J.I. : Avec lui, on a vraiment fait des recherches. Même sur le son, ce que nous ne faisions jamais. On voulait que ce nouvel album soit plus punchy, avec un son plus moderne, plus actuel. On a vraiment passé du temps à étudier le son, tester plusieurs amplis…
A.P. : Une expérience enrichissante… et à refaire, bien sûr. 

Vous parliez de travailler "à l'ancienne", c'est quoi votre processus entre vous ?
A.P. : Alors, en général, ça part de répétitions, tout simplement. Après, compte tenu que nous sommes dans un style de musique qui est axé sur la guitare, c'est souvent un riff qui va amener tout le morceau. Ça vient souvent de Julian, un petit peu de moi aussi, de temps en temps. Mais après, c'est toujours un travail d'équipe en répètes. Ça peut aussi arriver d'avoir des idées durant une balance avant les concerts. Il est en train de tester un truc ; je trouve que c'est bien…
J.I. : … et il est capable de le garder, l'enregistrer, puis de me le ressortir trois mois après. (rires)
A.P. : Sinon, c'est beaucoup en condition "live". On répète, on essaye de tourner autour. On va faire la musique avant les paroles, avant la ligne de chant. Selon comment le morceau va sonner, on va essayer de trouver un thème qui correspond.
J.I. : Pour cet album, on a eu une approche différente. Avant, on plaçait la voix dès qu'on avait le riff. On jouait un riff, une idée de couplet au chant, puis on plaçait la voix, mais on ne cherchait pas la bonne tonalité qui aurait été la plus adaptée à la voix, comme ce fut le cas ici.
A.P. : Oui, parce qu'il ne suffit pas que ça sonne sur album, encore faut-il que ça suive en live aussi.

Julian, as-tu l'exclusivité de l'écriture des paroles ?
J.I. : Non, non. C'est plus souvent moi qui écris que les autres, mais il arrive qu'Antoine propose des morceaux. 
A.P. : Je suis plus à corriger, quand même. C'est toi qui vas chanter le texte. Normal que ce soit toi …
J.I. : C'est sûr, le texte doit être cohérent par rapport à ce que dégage la musique. Tu vois, pour que j'arrive à bien le vivre, le ressentir en le jouant. C'est important de vivre le morceau, je trouve, quand tu chantes, que les paroles te fassent quelque chose. C'est donc plus simple quand j'écris ou trouve le thème. 
A.P. : Après, les sujets sont divers. Dans le groupe, nous sommes tous passionnés d'Histoire, donc on va aller se documenter. Il y a tellement de choses vraies qui sont arrivées, qui sont folles, qu'on ne va même pas essayer d'écrire nos propres histoires. On va aller puiser dans l'Histoire, les faits divers aussi, comme c'est le cas pour le premier morceau de l'album, "Highgate Vampire", tiré d'une affaire un peu obscure au début des années 70 à Londres. Une légende urbaine sur un vampire. Des thèmes comme celui-ci donnent envie de composer.
J.I. : Oui, ça donne une ambiance, un peu sombre par exemple, qui permet de prolonger l'idée musicalement.
 

BONUS INTERVIEW VIDEO : LES CLIPS DE "WOLF ATTACK"


​Et voici donc "Wolf Attack" plébiscité par les médias. Vous vous y attendiez ?
A.P. : Non, pas du tout, parce qu'en plus, c'est toujours difficile pour nous, même si on a un peu de recul maintenant, mais ce n'est pas objectif du tout, l'avis qu'on porte sur notre propre travail. 
J.I. : C'est vraiment flatteur. C'est une fierté et une récompense du travail qu'on a pu donner.

Dans le heavy, il y a des pères fondateurs et beaucoup de représentants. De quelles influences vous réclamez-vous le plus ?
A.P.
 : C'est un énorme mélange.
J.I. : Il y a des évidences : JUDAS PRIEST, SAXON, ACCEPT et IRON MAIDEN, forcément. Ce qui fait un bon noyau solide (rires).
A.P. : Généralement, on s'arrête là, parce que après, la liste est longue.
J.I. : Oui, parce que nous avons tous respectivement nos groupes de prédilection. Par exemple, moi, ça va être WHITESNAKE, SKID ROW, THIN LIZZY, PRETTY MAIDS…
A.P. : Géry est plus power metal, tandis que moi, j'aurais tendance à aller sur le hard rock ou encore Julien qui irait… comment dire ?
J.I. : …dans les musiques extrêmes.
A.P. : Voilà ! Ça fait un sacré mélange, mais on a tous nos favoris.

Pour "Legends Never Die", vous ne vous êtes pas trop disputé entre vous le choix des reprises ?
A.P.
 : Alors l'avantage, c'est qu'on était chacun chez soi (rires).
J.I. : En fait, même pas…
A.P. :On a bataillé pour le choix des titres moins que sur celui des groupes. Les groupes, c'était une évidence. VAN HALEN en premier lieu. Pour un hommage, c'était encore tout récent. THIN LIZZY parce que ça a toujours été une influence.
J.I. : On a essayé de partir sur des titres pas trop repris, même si "Kill The King" de RAINBOW l'a été plusieurs fois. 
A.P. : Mais c'est tellement LE morceau heavy metal par excellence.
J.I. : On avait la pression : est-ce que ça allait tenir la route ou pas ? Et on ne le saurait qu'à la fin… Mais quel bon souvenir !
 


Votre mode de fonctionnement est un peu à part. Vous êtes indépendants, vous commercialisez votre album physique, sauf exceptions triées sur le volet, mais avez un deal de distribution digitale à travers Blood Blast, une division de Nuclear Blast. D'où vient cette réticence à suivre un processus plus classique ?
J.I. : Ce n'est pas vraiment une réticence. On n'a tout simplement pas trouvé de label qui nous fasse de proposition de contrat intéressante et qui nous convienne. Avec "Breaking The Rock", c'est déjà ce que nous avions fait. Comme cela avait bien fonctionné, on s'est dit pourquoi on ne le referait pas ? Forcément, cela demande plus de travail, parce qu'on doit tout gérer, mais au moins, on sait ce qu'on vend. On récupère forcément plus d'argent et cet argent-là nous permet de le réinvestir dans le groupe.
A.P. : C'est important, pour l'instant, à notre niveau de pouvoir garder cela. C'est donc dans l'immédiat la meilleure façon qu'on a trouvée pour pouvoir continuer.
J.I. : C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est plus compliqué pour les labels qu'avant, ce qui se comprend, en ventes de CD. Donc, c'est vraiment ce qui nous convient le mieux pour le moment.
A.P. : Digitalement, on travaille avec Blood Blast et c'est bien que ce soit une boite spécialisée qui s'occupe de ça, parce que c'est un autre domaine, qu'on ne maitrise pas forcément. Il y a quand même du monde et on a besoin d'être soutenus.
J.I. : Sinon, à force de vouloir être partout, tu ne fais plus de musique, tu ne t'occupes que de ça, tu ne fais plus de guitare et tu ne chantes plus. A.P. : C'est ça, faut trouver l'équilibre. A l'heure actuelle, c'est ce qui fonctionne encore le mieux pour nous.

Vous restez néanmoins ouverts aux propositions, si un label vous présente quelque chose de bien ? 
A.P. : Bien sûr, pas de souci. On sait très bien que, tôt ou tard, ça devrait arriver si on veut encore évoluer et grandir.
J.I. : Lorsqu'on voit les commandes aujourd'hui, si ça se développe comme cela a l'air d'être le cas, on n'aura plus la possibilité de gérer cela, parce que cela demande beaucoup de temps. On remercie d'ailleurs tous ceux qui ont précommandé l'album. 

Outre le fait d'y avoir un label pour votre distribution digitale, vous avez un lien fort avec l'étranger où vous avez beaucoup joué. Vous ne trouvez pas que la relation au heavy metal y est plus forte qu'ici ?
A.P.
 : Il y a un attrait en France, mais il est différent. Si je prends l'Allemagne en premier exemple, puisque nous y avons joué plusieurs fois, mais même dans les pays à l'Est, c'est très ancré dans leur culture. Chez nous, c'est un petit peu plus compliqué. Il y a un public, et il suffit de voir les festivals pour s'en convaincre mais…
J.I. : …c'est la façon dont les médias généralistes traitent ce style de musique. Ce ne sont que des clichés dessus, sans raison. Ça a du mal à se démocratiser.
A.P. : Oui, c'est vraiment différent, mais ce qu'on voit, c'est que le public qui se déplace nous réserve le même accueil, que ce soit en Bulgarie, en Allemagne, en France ou en Espagne. Cette musique, celle qu'on joue encore, c'est la musique avec laquelle on a grandi. C'est la base de pas mal de styles de metal. Ça reste donc assez universel. 
J.I. : Après, bien sûr, en Allemagne, il y a vraiment du public. C'est vrai que tu peux te rendre compte, suivant les cultures, que c'est différent, mais ce sont toujours de bons souvenirs, surtout quand on a entrepris cette tournée européenne. 
A.P. : On a découvert pas mal de pays, rencontré beaucoup de gens. Quand on a joué en Belgique, on était déjà un peu dépaysés - en bien, j'entends ! - alors que c'est pas très loin, tu vois ?
J.I. : Vivre ces expériences à travers la musique, c'est formidable. C'est ce qui nous enrichit à fond. Tu joues tous les soirs devant des gens différents, dans des pays différents. Tu ne sais même plus quel jour de la semaine tu es. Mais au final, c'est ça qui est rock 'n' roll. Tu t'en fous, tu sais que tu vas faire de la musique…
A.P. : …et basta !

Vous êtes programmés pour le Hellfest 2022. Qu'est ce que cela vous fait, justement, de partager la même scène que des gros poids lourds, en ouverture de la Main Stage 2 le samedi 25 juin ?
J.I. : C'est vraiment un rêve qui se réalise. Tu te dis que ton "travail", entre guillemets, est récompensé, que tu as bien fait d'y croire, de donner tout pour y arriver. 
A.P. : C'est une fierté, parce que c'est un des plus gros festivals metal en Europe et il est chez nous, en France. 
J.I. : On l'a déjà fait plein de fois en tant que festivaliers et là, c'est toi qui ouvres. Et puis, tu sais, ça fait tout drôle quand Ben Barbaud t'appelle chez toi. Maintenant on espère…
A.P. : …mais bien sûr que ça va le faire ! De toute façon, t'as rien de prévu d'autre ce jour-là, non ? (rires)

En parlant de live, vous avez récemment refait de la scène, la première depuis un an et demi. Comment avez-vous vécu ce retour ?
J.I. : Il y avait un peu d'appréhension au début alors que, je t'avoue, habituellement je n'ai jamais de stress ni de trac à jouer. Jamais. Mais là, comme ça faisait longtemps, j'avais peur d'être en perte de repères…
A.P. : On se posait trop de questions. 
J.I. : A me dire : est-ce que je vais encore y arriver ? C'est con, quand tu sais qu'on est plus qu'habitués… En fait, tu te dis ça 5 minutes, et puis tu commences à jouer et là…
A.P. : …tu ne sais même plus pourquoi tu t'étais posé tant de questions. 
J.I. : Tu te souviens de l'accueil quand on a joué au festival de Béthancourt-en-Vaux en août ? C'était vraiment bien.
A.P. : Mais tellement particulier de remettre les pieds sur scène…. Comme si nous démarrions le groupe. 
J.I. : Et puis retrouver les gens après les concerts. Nous on aime bien, quand on a fini de jouer, aller à notre stand pour parler avec les gens, prendre des photos avec eux, ça fait partie d'un tout. Les retrouver, après tant de temps à rester chez soi enfermé, ça faisait tellement de bien.
A.P. : Tu revis.
 

  
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Vous avez donc des dates en prévision pour l'après-sortie "Wolf Attack".
A.P. : Le 30 octobre, nous sommes au festival de Vouziers. Le 31, on est avec VICTORY à Aarschot en Belgique. Et après, ce sera en 2022, le 24 janvier à Petit Bain, en ouverture de RHAPSODY OF FIRE et NIGHTMARE, le 28 à Toulouse et le 30 à Grenoble. Entre les concerts qui ont été annulés, ceux qui ont été décalés et reportés, tout cela doit être re-fixé. Ensuite le Hellfest et en septembre, le Rising Fest à côté de Dijon. 
J.I. : Celles-là sont sûres et d'autres vont arriver, avec un objectif : trouver une tournée en support pour défendre "Wolf Attack" en Europe.

Dernière question, vous avez fêté vos dix ans de carrière il n'y a pas très longtemps. Quel bilan tirez-vous de cette décennie en quatre albums et beaucoup de scène ?
J.I. : On ne l'a même pas fêté, d'ailleurs…(rires) Eh bien, je trouve qu'on est en constante évolution et ça fait du bien parce que je ne sais pas si on aurait pu continuer comme ça, si on n'avait pas touché certains de nos rêves. 
A.P. : C'est Julien qui a créé le groupe. Je suis arrivé un petit peu après, mais ça va faire dix ans quand même. Quand tu reviens en arrière, tu as 20 ans à peine. Quand tu es en face d'une forte tête qui te dit : "moi, je veux faire ça comme ça, est-ce qu'on y va tous ou on n'y va pas ?" OK, vas-y, on y va ! Toutes ces années qui ont passé nous ont rapprochés, nous ont soudés les uns aux autres. C'est vrai qu'il y a eu des changements de bassiste, de batteur, mais c'est la vie. C'est pas facile dans cette tranche d'âge 20/30 ans, de se construire dans sa vie privée. J.I. : Ce n'est pas évident d'avoir quatre mecs qui vont dans la même direction et, surtout, qui gardent cette direction. Parce que, forcément, au bout d'un moment, l'un va avoir envie de se caser avec sa femme et ne peut plus suivre. Ça se comprend. Sauf que toi, tu veux continuer, donc il faut trouver quelqu'un d'autre. Et là, avec le line up actuel depuis 2017, on a vraiment l'équipe qu'il faut. 
A.P. : Il y a une phrase qui m'avait marqué, c'était quand on était partis en tournée avec PRIMAL FEAR. Mat Sinner, le bassiste arrive. On n'était pas dans le tour bus, on les suivait dans notre camionnette. C'était bien rock 'n' roll, comme tu dis. Et il nous dit : "franchement, les gars, si vous arrivez à faire toutes les dates comme ça et que vous n'avez pas splitté à la fin de la tournée, je ne m'inquiète pas trop pour vous".
Tu prends ça comme un conseil…
J.I. : Il nous voyait dormir dans un petit camion, un petit Ford Tourneo, trente dates comme ça… "Comment ils font les gars ?". 
A.P. : Je pense qu'à travers nous, ils se voyaient aussi 20 ans plus tôt. Mais pour en revenir à l'évolution du groupe, elle a connu ses petites questions sur le chemin, quoi… 
J.I. : Mais tu vois, on arrive à réaliser des rêves, donc la motivation est totale pour avoir envie de continuer.

 

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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