Avec ce quatrième album, on peut dire que les black metalleux belges WIEGEDOOD frappent fort, dans tous les sens du terme. Les quarante-cinq minutes de « There's Always Blood At The End Of The Road » martèlent sévèrement une haine du monde environnant et de l'entière population qui y réside. Etant donné que ces nouveaux titres viennent après le modèle d'une trilogie bien ficelée, le trio de musiciens a eu tout loisir d'explorer de nouveaux horizons. Et ceux-ci sont bien plus agressifs encore que les précédents.
Là où la noirceur et la dépression tenaient lieu de fil rouge depuis 2014, ces neuf nouveaux morceaux nous emmènent dans un univers inconfortable, décadent, pervers et violent. Et la bande son qui va avec correspond totalement à cet état d'esprit. Guitares rapides, rythmes blastés, vocaux hurlés et effets sonores chaotiques, WIEGEDOOD montre son envie d'en découdre avec la société moderne. Aucun répit n'est laissé à l'auditeur qui est pris au piège dans un tourbillon dissonant, vindicatif et ultra puissant. Des titres comme "Nuages" ravagent tout sur leur passage. Le tourment y est à la hauteur de la hargne, la structure y est torturée autant que les riffs totalement incommodants. De "FN SCAR 16" à "Carousel", on est littéralement scotché par la puissance d'une musique tonitruante. Les vocaux dans un style diphonique de "Carousel" sont d'ailleurs une vraie marque de fabrique pour le groupe. Petit aparté pour "Now Will Always Be" presque chamanique avec des riffs répétitifs et des vocaux gutturaux envoûtants.
Avec « There's Always Blood At The End Of The Road », WIEGEDOOD montre une facette non seulement très sombre mais également très misanthrope de sa personnalité. Et cela passe forcément par une brutalité notable et un déversement salvateur de riffs imposants. A ne pas mettre entre toutes les oreilles.