27 janvier 2022, 15:35

MESHUGGAH

Listening-session de l'album "Immutable" (Studio-Report)

Blogger : Clément
par Clément


C’est le 14 janvier dernier que s’est tenue une conférence de presse organisée par Atomic Fire Records pour dévoiler le contenu du nouvel album de MESHUGGAH, le neuvième si on ne compte pas le 2e version de « Nothing » en 2006. « Immutable » marque ainsi le retour des Suédois sur le devant la scène avec, dans leur besace, plus de 66 minutes de son pour 13 morceaux (!). Produit par le groupe et enregistré puis mixé par Rickard Bengtsson et Staffan Karlstrom, masterisé par Vlado Meller et une nouvelle fois illustré par Luminokaya (aux côtés du groupe sur la partie visuelle depuis une décennie), ce nouvel album s’annonce sous les meilleurs auspices. Même s’il est impossible en une seule écoute de se faire un avis objectif sur la bête, quelques tendances se dégagent de ce pavé massif dont la sortie est prévue le 1er avril prochain (vous avez bien là une bande-son idéale pour confectionner de jolis piranhas rouges vifs à coller sur le dos des petits collègues).

Côté son : la production est juste monstrueuse. Une évidence lorsque l’on revient sur l’ensemble de la discographie du groupe qui a toujours poussé l’aspect sonore de chaque album dans ses derniers retranchements. Et même si Tue Madsen avait envoyé du lourd sur « The Violent Sleep Of Reason », dernière réalisation de MESHUGGAH sortie en 2016, le duo Bengtsson/Karlstrom prend ici des gants pour caler une production riche qui fourmille de mille détails. Côté musique, pas de révolution à signaler. Tomas Haake (batterie) l’a répété à de multiples reprises pendant la conférence, le groupe reste toujours fidèle à ses racines même s’il continue d’expérimenter sans dénaturer son style, sa marque de fabrique est et restera unique. Ce qui renvoie sans détour au titre de ce disque : immuable. Et le batteur n’a pas besoin d’en dire beaucoup plus à ce sujet car à peine "Broken Cog" lancé, il ne faut que quelques secondes pour reconnaître la patte de MESHUGGAH : rythmiques syncopées, cordes vocales du père Kidman en fusion, parties de batterie hallucinantes et basse aux abois. Cinq minutes plus tard, le verdict tombe, sans appel : nous sommes entre de bonnes mains. Tout comme sur les deux chansons suivantes, "The Abysmal Eye" et "Light The Shortening Fuse" qui sont dans la droite lignée de cet apéritif avec des riffs implacables et un soupçon de mélodies spatiales qui vient aérer le tout avec justesse.
 


© Meshuggah - DR


Frederik Thordendal est d'ailleurs une nouvelle fois bluffant sur ses parties de guitares et certains de ses solos en laisseront plus d’un sur leur fessier. Point commun de ces trois premiers missiles : la lourdeur, la puissance en mode bulldozer qui devrait faire frissonner les oreilles qui réclament du rab de « Chaosphere ». "Kaleidoscope" et "I Am That Thirst" complètent cette suite "brutale" à souhait. La suite est plus variée avec des titres tels "Phantoms" et  "Ligature Marks" ou le finisher "Past Tense" qui s’aventurent sur un terrain mid-tempo... qui fait mouche cependant. Moment fort de cette première écoute, l’instrumental "They Move Below" qui pourrait s’apparenter à un véritbale grand huit rythmique sur lequel l’opérateur aurait abandonné toute tentative de freinage. Massif, violent, il y a ici une fibre épique dans cette envolée dont seul le clan de Västerbotten a le secret : hallucinant ! Son petit frère "Black Cathedral" , lui aussi instrumental et bien vicelard, qui surgit un peu plus loin en constitue d’ailleurs l’appendice idéal. Ces Suédois ont du talent, incontestablement.

Le changement d’air, l’album ayant été enregistré en rase campagne suédoise aux Sweet Spot Studios avec deux nouveaux producteurs derrière la console, a apporté de la fraîcheur à l’ensemble. Les six ans qui séparent « A Violent Sleep Of Reason » et « Immutable » ont également permis aux musiciens de travailler en profondeur la direction musicale de cet album. Un délai inhabituellement long pour MESHUGGAH mais ici mis à profit avec au programme un bloc compact, homogène de la première à la dernière seconde qui s’avèrera cependant délicat à digérer en une seule écoute. Combien en faudra-t-il d'ailleurs pour percer tous les mystères des 66 minutes que dure « Immutable » ? La réponse est attendue pour début avril mais ce qui est certain, c’est que MESHUGGAH n’est pas un groupe qui se laisse facilement apprivoiser. Et cela fait trente-cinq ans que ça dure !

Tracklisting de « Immutable » :
01. Broken Cog
02. The Abysmal Eye
03. Light The Shortening Fuse
04. Phantoms
05. Ligature Marks
06. God He Sees In Mirrors
07. They Move Below
08. Kaleidoscope
09. Black Cathedral
10. I Am That Thirst
11. The Faultless
12. Armies Of The Preposterous
13. Past Tense

Line-up :
Jens Kidman | chant
Dick Lövgren | basse
Tomas Haake | batterie
Mårten Hagström | guitare
Fredrik Thordendal | guitare


Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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