CELESTE est, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, un groupe français de metal extrême qui évolue à l’international depuis quinze ans maintenant mais qui, en effet, reste assez confidentiel dans notre pays. Pour une raison indéterminée d’ailleurs puisqu’il suffit de se plonger dans son sixième et nouvel album « Assassine(s) » pour se rendre compte que le quatuor lyonnais a tout pour fédérer les foules.
Une imagerie sombre et mystérieuse, une musique rythmée, lourde et mélodique à la fois, des paroles incisives et engagées et surtout une vraie identité. Si son metal reste inclassable, entre post-hardcore, black metal et sludge, c’est clairement l’atmosphère qui est mise en avant chez CELESTE. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, « Assassine(s) » propose huit titres d’un metal bourré d’émotions contradictoires et de messages subliminaux, de passages brutaux et d’ambiances galvanisantes. Du premier single "Des Torrents de Coups" qui manie avec dextérité des rythmes balancés, des riffs tonitruants et des growls agressifs au récemment dévoilé "Le Cœur Noir Charbon" où règne une tension palpable sous couvert d’atmosphères éthérées, on découvre toute la dualité qui anime le groupe.
Là où "Nonchalantes de Beauté" nous secoue les méninges avec des riffs bien gras, "(A)" marque la surprise par son côté ambiant/electro. Ce morceau instrumental parvient à monopoliser toute notre attention avec une rythmique envoûtante et une basse largement entretenue par des riffs post-black hypnotiques. Une vraie mise en perspective de tout le spectre musical maîtrisé par CELESTE. Il est fascinant de constater que chacun peut se trouver touché par « Assassine(s) ». C’est un album à la fois fédérateur et intimiste, accessible mais ambitieux, agressif et plein de douceur. Un peu comme la pochette de l’album finalement. Tout y est. En fait, CELESTE ne produit pas seulement une musique qui s’écoute : c’est une véritable expérience qui se vit, un voyage qui demande l’engagement de tous les sens mais qui promet une découverte intense d’un univers où la beauté est sombre et la fureur féconde.
« Assassine(s) » sera clairement pour CELESTE une pierre angulaire pour une carrière déjà bien entamée mais qui n’en a pas fini de nous étonner. Cet album est un essentiel pour l’année à venir, ou plutôt pour les années futures, mais aussi pour la scène française puisque l’international nous l’a déjà volé. Plongez-vous y à cœur et âme perdus, vous n’en sortirez qu’époustoufler, quel que soit votre metal de prédilection.