Février 2022. Des ombres grises sillonnent les rues étroites de la capitale gauloise... Des nappes de synthé s’allongeant sur une voix féminine lointaine qui elle-même s’étire à l’infini. Dark-rock post-apocalyptique, tels sont les habits sonores de "Los Ojos De Un Cielo Sin Luz" qui ouvre l'album « Volaverunt » de BANK MYNA. Sombre et fascinant.
Usant d’une progressivité musicale floydienne où le temps devient abstraction, "The Open Door" s’ouvre sur notre perception, tous les sens aiguisés par une multitude d’instruments et objets : guitare minimaliste violons, horloge, rythmique d’outre-tombe chaude et profonde. Le tout met en valeur cette voix extatique qui rappelle parfois celle de Liza Gerhard sur la B.O. de Gladiator. Déroutant mais loin d’être inintéressant, nous voletons autour de cet enchainement de titres homogènes tels de noirs papillons fascinés autour d’une lampe incandescente.
"Aurora" est la pièce maîtresse de cette ode musicale. Des riffs viennent électriser et griffer l’épais brouillard d’hiver, le chant se sublime sur des percussions cyber-folk, la ville lumière se mue en une cité lacustre du fin fond des âges obscurs, nous voyons défiler des processions sonores païennes dignes des compositions de HEILUNG ou DANHEIM.
C’est avec un réel plaisir que cet album de 5 mouvements nous imprègne et nous fait voyager, à la façon d’une séance d’hypnose en pleine conscience de nos sens... musicaux. "The Sleep Reason" nous apaise avec des gouttelettes électriques et légères qui s’étiolent sur nos épaules. Et toujours cette voix claire et diaphane, ainsi que ces grondements, qui nous tirent vers un équilibre parfait. Le voyage s’achève comme il a débuté, avec "Des Mains, des Yeux", résonnent les tintements de cloches lointaines dans le brouillard des sons. C’était BANK MYNA et son « Volaverunt ».