Cela faisait presque une décennie que l'on n'avait pas entendu parler d'AGATHODAIMON. « In Darkness » datant de 2013, le groupe allemand de gothic/black symphonique n'avait plus donné signe de vie depuis. Mais l'envie d'en découdre avec les profondeurs obscures étant plus forte que toutes les convenances personnelles, les membres du groupe se sont ressaisis de leurs instruments pour donner naissance à leur septième album sobrement intitulé « The Seven ». Et ce que l'on peut dire c'est que les dix titres qui le composent sont d'une magistrale beauté, grandiloquente, théâtrale, imposante, bref totalement hypnotisante.
"La Haine", dont seul le titre est en français, nous plonge directement dans un black metal glaçant aux voix hurlées et aux guitares old-school, au break lent, mélodique et aux passages de voix claire chantée. Dark et puissant à la fois. "Ain't Death Grand" est impressionnant et symphonique, rapide et saisissant, tout comme le blasté "Wolf Within" aux claviers intenses et aux jeux de voix variés qui fait également la part belle à des passages très lourds, gothiques. "Ghosts Of Greed" est quant à lui beaucoup plus dissonant et interpelle par une composition alambiquée et peu intuitive. "Mother Of All Gods" est le titre le plus charismatique de l'album avec des rythmes martiaux, et l'alternance de voix parlées et hurlées avec la prestation de l'ancien chanteur d'AGATHODAIMON : Vlad Dracul.
"Estrangement" est un des titres les plus sombres, les plus profonds mais aussi les plus solides de « The Seven » avec une atmosphère enivrante et des riffs ciselés. Les deux parties de "In My Dreams" oscille entre début hyper mélodique, mid-tempo, long moment instrumental éthéré et fin heavy, rapide, aux envolées de guitare très à propos. "Kyrie/Gloria" reste dans le côté heavy de la force mais plutôt tendance doom aux cris désespérés, surmontés de l'interprétation du frontman de BENIGHTED, Julien Truchan. Galvanisant. Enfin, "The Divine" vient clôturer ce nouvel album aussi théâtralement qu'il avait débuté, avec des claviers omniprésents et une ambiance orchestrale, symphonique. Le divin est là, ne cherchez plus.
Il aura fallu de la patience pour voir sortir le septième album d'AGATHODAIMON mais le jeu en vaut la chandelle : « The Seven » est la démonstration que le groupe a toute sa place dans le domaine du black metal symphonique, catégorie seniors qui n'ont plus rien à prouver et qui sont capables d'en mettre plein la vue mais aussi d'envoûter les foules. Les sept péchés capitaux sont réunis ici, pour notre plus grand bonheur diabolique.