24 mars 2022, 20:04

Michael Romeo

"War Of The Worlds, Pt. 2"

Album : War Of The Worlds, Pt. 2

En 2018, Michael Romeo, le guitariste et tête pensante de SYMPHONY X, avait sorti son deuxième album solo après plus de 20 ans de carrière « War Of The Worlds, Pt. 1 », après avoir publié « The Dark Chapter » en 1994. Lyriquement et musicalement basé sur le livre du même nom de H.G. Wells, Romeo avait livré un album heavy, varié dans son approche artistique, avec une touche neo-classique et cinématographique. Avec ce second tome, il poursuit ce qu’il a précédemment entrepris musicalement en rendant encore plus hommage aux compositeurs Bernard Herrmann, John Williams, Danny Elfman ou encore Hans Zimmer et à ses héros guitaristes.

Introduction magistrale, théâtrale, cinématographique, ambiance Star Wars croisée à celle du Seigneur des Anneaux sur ce « War Of The Worlds, Pt. 2 ». Les arrangements couplés aux lignes de guitare sont grandioses. "Divide & Conquer" est un titre bien heavy avec cette patte Romeo bien identifiée. La voix de Dino Jelusik est surtout en osmose parfaite avec la colonne vertébrale de ce projet. Romeo est un véritable maestro de la six-cordes, son duel avec le clavier est somptueux. Un final avec le rappel de celui de l’introduction de l’album. Un excellent titre pour ouvrir le disque.

"Destroyer" a cette guitare très lourde façon KORN, une section rythmique guerrière fidèle avec John "JD" DeServio à la basse et John Macaluso, à la batterie... et un refrain catchy. A la moitié de la chanson, il se passe quelque chose qui fait voyager l’auditeur. Romeo a un talent de composition qui va au-delà du heavy metal même s’il répète bien en interview être un fan absolu de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, RUSH... D’ailleurs, le second single "Metamorphosis" a ce côté progressif et certainement un hommage au trio canadien.
"Mothership" continue de nous emporter dans l’aventure cinématographique instrumentale du guitariste. Cette transition nous conduit à la belle ballade "Just Before The Dawn". Jelusick brille de mille feux sur les mélodies et sur ce refrain très A.O.R. Cette esprit VAN HALEN sur certaines structures du solo de Romeo est un bel hommage à la légende disparue. "Hybrids" est percutant avec son riff introductif, ses rythmes tribaux, sa construction globale qui rappelle SYMPHONY X. Les nuances mélodiques et instrumentales sinistres ajoutent vraiment une dynamique supplémentaire à ce titre. La puissance de la voix de Jelusik est époustouflante, le break très progressif, couplé à une approche heavy, amène à un solo mesuré de shredder complètement dingue.

"Hunted" nous remet en selle pour cette odyssée cinématographique. C’est à la fois dramatique, envoutant, et captivant. Michael Romeo fait parler ses émotions avec sa guitare. Une minute trente avant la fin, l’atmosphère change avec des mélodies apaisantes. "Maschinenmensch", le morceau le plus long de l’album, est guerrier, plus agressif, plus menaçant. Jelusick entre dans le morceau comme un Rob Halford adrénaliné. Cette collaboration avec Romeo est vraiment une très belle combinaison artistique. Le guitariste nous rappelle à l’ensemble de la thématique neo-classique centrale de l’album. John Macaluso dévoile toute sa créativité au niveau des percussions. "Parasite" a ce côté thrash metal niveau riffs sur des lignes de guitare très mélodico-heavy. Le chanteur est menaçant dans ses lignes de chants. Un titre classique dans le genre, qui va directement à l’essentiel avec par moment un rappel épique aux thèmes de l’album. L'outro "Brave New World" referme magistralement cet album filmographique. Le côté théâtral des chœurs est enivrant sur un riff répétitif et le final avec ce solo de Romeo est dantesque !

Le guitariste nous offre deux titres bonus. "The Perfect Weapon", un titre de metal progressif insensé avec des riffs syncopés, des plages instrumentales épiques orchestrées par le guitariste. Dino Jelusick module son registre vocal de manière improbable, et "Alien DeathRay", une variante instrumentale dans la plus pure lignée de ce qu’a composé le guitariste de SYMPHONY X. La nouvelle musique de Romeo, plus heavy que sur son prédecesseur comme il le précise lui-même, est un régal. « War Of The Worlds, Pt. 2 » s’écoute comme on regarde un film. L’album s’apprivoise, les thèmes deviennent rapidement familiers et vous emportent. Le guitariste a ce souci du détail inégalé et cela s'entend dans tous les aspects de sa musique, de la composition à la production. Cette guerre des mondes est une véritable ode poétique et métallique.

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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