29 mars 2022, 17:48

WOLVES AT THE GATE

"Eulogies"

Album : Eulogies

Cinquième album pour WOLVES AT THE GATE, « Eulogies » est un disque roboratif contenant pas moins de 13 chansons. Le groupe de post-hardcore/metalcore originaire de Cedarville dans l’Ohio ne réinvente pas la poudre sur cette nouvelle livraison mais ce qu’il fait, il le fait bien. Formé de Steve Cobucci (chant clair et guitare rythmique), Ben Summers (basse et chœurs), Nick Detty (chant saturé et piano), Joey Alarcon (guitare-lead) et Abishai Collingsworth (batterie), le groupe propose un metalcore moderne et hautement mélodique, mélangeant des influences pop guillerettes avec des éléments bien plus bourrins issus du punk ou du hardcore, avec une alternance chant clair / chant saturé typique de ce genre musical. Presque trop systématique, oserais-je dire, de même que la construction des chansons, avec un pont arrivant à chaque fois au trois-quarts du morceau.

Mais avec un talent de composition certain, le groupe propose tout de même des chansons bien foutues, dans lesquelles on se laisse embarquer sans trop de résistance. Comme disait un ami : « Certains appellent cela de la soupe mais c’est bon la soupe quand elle est bien faite », et cela colle parfaitement à l’esprit de WOLVES AT THE GATE. En effet, impossible de ne pas tortiller du cul sur des titres tels que "Stop The Bleeding", "Kiss The Waves" et "White Flag" avec leurs relents pop sucrée à la BRING ME THE HORIZON, ou bien de se dégourdir les cervicales sur des chansons metalcore pur jus comme "Deadweight", "Shadows", "Eulogies", "Weight Of Glory" (qui rappelle AS I LAY DYING, ce qui n’est pas étonnant, vu que le groupe a travaillé précédemment avec le frontman, Tim Lambesis), ou bien des touches nu-metal avec "Peace That Starts The War". Le propos du groupe se situe dans un metal chrétien à la SKILLET, dont on retrouve les influences sur "Lights & Fire" ou encore des ballades convenues mais efficaces comme "No Tomorrow", sans la voix féminine, mais avec la même conviction naïve mais sincère. Cependant, loin de nous l’idée de juger les textes des chansons, la foi et les convictions religieuses étant des choix intimes et personnels, nous préférons plus nous attarder sur la musique du groupe.  

L’album se referme sur le presque progressif "Silent Anthem", qui possède un pont fort agréable et un final orchestral sympathique. Refrains entêtants, mélodies musclées, rythmes pêchus, WOLVES AT THE GATE a trouvé la recette imparable, et hormis deux titres qui font plus office de remplissage et manque cruellement de piment ("Out Of Sight" et "Embracing Accusation", les deux avec un taux de saccharose bien trop élevé pour nos oreilles de métalleux – à déconseiller aux diabétiques !), « Eulogies » est un album qui tient la route. Certes, il ne va pas refriser les allergiques au metalcore dont le poil se hérisse à la vue de ce simple mot, et les convertir à ce type de musique. Il ne va pas non plus remporter la Palme d’Or de l’originalité, mais il contient suffisamment de substance pour nous faire passer un bon moment. Sans réfléchir. En gros, de quoi se vider la tête après une journée stressante avec les collègues qui nous emmerdent, le boss qui nous presse comme un citron ou les marmots qui braillent à tue-tête, maintenant qu’ils ne sont plus obligés de porter un masque (qui avait tout de même la bonne idée d’étouffer un peu les sons !). Si les mots "metalcore" ou "post-hardcore" ne vous rebutent pas au point d’aller vomir votre diner sur les genoux de votre conjoint, surtout ne vous privez pas d’aller jeter une oreille sur cet album bien foutu.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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