15 avril 2022, 17:18

MÅNEGARM

"Ynglingaättens Öde"

Album : Ynglingaättens Öde

Ce début d’année a été riche en sorties folk et viking metal. Je propose de rester dans le move avec les nouvelles compositions d’un des piliers du genre, les Suédois MÅNEGARM. Ils viennent juste de sortir « Ynglingaättens Öde ». Alors jeunes gens, on se met à l’Ase, euh... à l’aise, on enfile nos braies rayées et nos boucliers pour partir brailler dans les broussailles !

Pour nous conter la chute d’une grande dynastie nordique MÅNEGARM lance des galops de riffs sur nous avec "Freyrs blod". Basse, batterie et instruments folkloriques sont frénétiques, nous sommes happés par la chevauchée et entrainés vers des temps de légende. Amenés aux abords d’un feu rougeoyant qui dévore les ténèbres autour, la double voix claire et grave nous narre les aventures de la maison d’Ynglinga, de son destin exceptionnel jusqu’à sa chute. Le tout avec un rendu metal des plus à propos. Atmosphère guerrière, rageuse et nostalgique, le titre "Ulvhjärtat" nous pousse à dévorer le cœur encore chaud d’un loup (oui, dans le temps ça se faisait). Nous n’en acquérons pas uniquement la force, mais également l’apparence. Consumés par une folie pagan-metal sans limite nous devenons des Macbeth scandinaves, écrasant sous nos bottes nos rivaux le temps d’un règne brutal que n’adoucira pas les violons mélancoliques des refrains.

Le morceau "Adils fall" a une rythmique tel le roulis d’un drakkar, et des riffs offensifs pour une bataille rangée. Le growl d’Erik est de l’hydromel tiède et douceâtre que l’on boit goulûment avec nos oreilles. MÅNEGARM c’est l’épopée sauvage et mélodique. Le dépaysement est total. Introduction acoustique pour "En snara av guld", un morceau de viking-metal progressif à la gloire de la voix de la fée partageant le chant avec Erik Grawsiö, sa fille Lea Grawsiö Lindström.

Nous trottons joyeusement avec "Stridsgalten", en hurlant dans les bois mythiques, au son de violons et tambourins martelés, nos compagnons pour cette guerre pagan ne sont autres que les illustres membres de KORPIKLAANI, ENSIFERUM et RATBIER (ouais, la classe que représente leur présence conjointe). Champions désignés par les Dieux nous livrons un affrontement héroïque à la gloire d’Odin (en face ils ne font pas les malins). Mémorable et folle aventure. Toujours plus vifs sont les riffs, toujours plus gras est le growl sur "Auns söner". Les martèlements du puissant Thor et mélodies séculaires nous suivent de près vers "Vitta Véttr", un morceau qui se fraie un chemin barbare au sein des frondaisons. Pagan power.

"Hågkomst av ett liv" et Ellinor Videfors fait résonner sa douce voix pour le repos des braves tombés au combat (ça c'est nous...). Touchante mélancolie acoustique. Le voyage est terminé. Il s’achève sur le surpuissant "The Wolfheart", déclinaison de "Ulvhjärtat" dans la langue de Shakespeare.

MÅNEGARM nous a de nouveau offert un magnifique festin digne du Hall des Héros, avec son « Ynglingaättens Öde ». Riffs et instruments païens, rythmes endiablés et chants épiques. J'en ai raffolé. Il va être difficile après ça de retirer nos peaux de loups et de descendre des navires dragons !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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