"For fans of VENOM, GISM, CELTIC FROST, MIDNIGHT, DISCHARGE and CHRISTIAN DEATH"
Voilà, selon son label Relapse Records, à qui s'adresse le deuxième album de ses vigoureux poulains DEVIL MASTER, sorte de rejeton illégitime de toutes ces formations un brin cultes sur les bords. En examinant d’un peu plus près ce bestiau, il est clair que l'on retrouve bien ci et là quelques éléments qui rappellent la noirceur minimaliste de VENOM ou CELTIC FROST et un côté bas du front propre aux légendaires DISCHARGE. Mais c’est bel et bien MIDNIGHT qui pourrait s’avérer la comparaison la plus adaptée sur le côté plus "moderne" de cette impeccable livraison en provenance de Philadelphie. Et oui, DEVIL MASTER partage de nombreux points communs avec le one-man band de Cleveland qui a redonné un coup de fouet ces dernières années à ce black/speed épique hanté par de vils relents hardcore/punk et un zeste de NWOBHM que ses aînés affectionnaient tant.
Et tout du long de ces dix titres passionnés qui prennent leur source dans un metal antédiluvien, le groupe se plaît à ponctuer d'une apparente simplicité les assauts d’une section rythmique de nombreux mid-tempos et d'accélérations plus thrash qui fonctionnent à merveille ! La basse est ici audible : ça cogne, et plutôt bien ! Le reste... n'est pas en reste : carré, propre avec juste ce qu'il faut de saleté histoire de rester dans les clous. Mais c’est finalement lorsqu’il s’éloigne du chemin tracé que DEVIL MASTER dévoile sa noire quintessence. Le groupe tire en effet son épingle du jeu en ajoutant à ses ambiances crépusculaires un côté délicieusement mélodique comme sur la doublette "Abyss In Vision" / "Shrines In Cinder" ou l’excellent "Never Ending Night" qui vient clore l’album avec classe.
Produit, mixé et masterisé avec minutie par Pete DeBoer (à la manœuvre sur les derniers méfaits de WAYFARER et SPECTRAL VOICE) qui lui façonne ici un son sauvage et alléchant, « Ecstasies Of Never Ending Night » est un pur délice qui ne sombre pas pour autant dans la simple redite ou l’admiration sans bornes de ses illustres prédécesseurs. Comme en témoigne cette patte à la fois kitsch, hédoniste et ésotérique à souhait, qui se fait guide tout au long de ces quarante minutes. Et qui témoigne sans détour d'un seul mot d'ordre à l'écoute de DEVIL MASTER : rock’n’roll !