C’est l’esprit curieux que je me rends à la Laiterie le 24 mai au soir. J’avais un peu lâché VOLBEAT en 2016, un peu déçu par des titres au son de moins en moins heavy. Le dernier album a bien réveillé mon intérêt pour le groupe danois, par son côté très relevé. Et un concert de VOLBEAT dans une salle est à lui seul un événement devenu rare.
Pas de bol, la queue immense me fait manquer la moitié du court set de THE RAVEN AGE. Je savoure trois des six chansons. Le groupe envoie un heavy metal bien pêchu. Une découverte pour moi. Si musicalement j’adhère directement, la voix a des variations parfois un peu aiguës. Non pas que je n’ai aimé, mais disons plutôt que cela m’a laissé circonspect. Je me suis promis de me pencher plus avant sur la discographie du groupe pour avoir plus de recul. A retenir, une salle comble qui vibre très bien au son de THE RAVEN AGE.
21h. Debout et serrés dans le pit, nous saluons l’arrivée de Michael Poulsen et de ses trois compagnons. "The Devil’s Bleeding Crown" enflamme les planches avec des riffs bien lourds. Excellente surprise. J'entends le VOLBEAT que j’adore. Bien plus de puissance que sur les albums. Dans la fosse comme dans les gradins, c’est l’effervescence, personne ne va faire la sieste pendant l’heure et demie qui va suivre. Ça sent la fièvre du mardi soir.
VOLBEAT nous a préparé une set-list qui fait la part belle aux quatre dernières productions. Six titres du dernier et excellent « Servant Of The Mind », ce qui n’est pas pour nous déplaire, et trois de chaque album précédent, qui vont se révéler très impressionnants en live. J'avais eu tort de m'éloigner du groupe il semblerait. "Pelvis On Fire" fait son effet sur le public et fout la banane avec son heavy psychobilly, puis arrive l’extrait tout frais "Temple Of Ekur". Michael lâche du gros riff rythmique tandis que Rob Caggiano, tout sourire, prend magnifiquement la pose en livrant des soli de guitar-hero. "Lola Montez", véritable chouchou de la foule, est ovationné. Arrive le passage incontournable, "Ring Of Fire/Sad Man's Tongue", couplé avec "A Warrior's Call/I Only Wanna Be With You" qui hausse la température d’une salle déjà aussi brûlante que le front de Lucifer.
"Dead But Rising" et "Say No More" sont l’occasion du retour d’un heavy thrash qui défrise nos belles moustaches de Wyatt Earp, on en vient à ressentir le feeling des premiers albums. Après l’excellent "Last Day Under The Sun" repris en chœur, voilà que VOLBEAT rend un vibrant hommage au rock'n'roll de Little Richard et Huey Lewis avec "Wait A Minute My Girl". Deux barbus en casquette se pointent avec piano et saxophone. Le plaisir est à son paroxysme. C’est également l’occasion d’apprécier le jeu de batterie de Jon Larsen, ainsi que la basse vrombissante de Kaspar Boye Larsen. Ça swingue dans le pit, back to the boogie woogie time.
S’ensuit une ligne droite bien metal. Le hit-single "Shotgun Blues" décoiffe les bananes avec ses riffs bien lourds. "Seal The Deal" et "The Devil Rages On" ne laissent à personne le temps de souffler. Le final est le mémorable "Doc Holliday", lui aussi chouchou de tout bon métalleux connaisseur. Un petit bambin blondinet gagne le droit de monter sur scène pour venir s’éclater avec le groupe sur scène, la classe.
En voulons-nous encore ? C’est une évidence. Entre deux extraits "metalliquesque", VOLBEAT nous balance "The Sacred Stones" et "Die To Live". Les barbus reviennent faire leur show rock’n’roll. Nous dégustons chaque éclat, chaque émotion musicale, jusqu’au décompte final de "Still Counting". Le groupe est salué, il a livré une prestation de très haut niveau et affiché le plaisir inégalable d’être venu à notre rencontre dans l’intimité d’une salle à taille humaine.
Nous sortons de la salle l’esprit guilleret et le sourire aux lèvres, mais également vidés après cette débauche d’énergie heavy metal. Car oui, sur scène, Michael Poulsen a su avec ses compères, au-delà de l’habillage psychobilly, envoyer du riff puissant et démesuré. Une déclaration d’amour au metal.
C’était VOLBEAT. C’était énorme •