10 juin 2022, 15:59

ASHEN

Interview Clém Richard, Niels Tozer & Antoine Zimer


Rendez-vous était pris depuis fort longtemps avec trois des membres d’ASHEN, tout jeune groupe parisien de metal moderne, alliant technicité et musicalité, formé en 2021. Tombée sous le charme de leurs trois premières compositions il nous était impossible de passer sous silence le talent prometteur de ces cinq musiciens surdoués. Composé de Clem Richard (chant), Niels Tozer (guitares), Antoine Zimer (guitares), Thibault Poully (basse) et enfin de Tristan Broggia (THE BUTCHER’S RODEO - batterie), ASHEN a déjà publié trois singles, comme autant de petites bombes et c’est à l’occasion de la sortie du quatrième, "Nowhere", ce 10 juin 2022, que nous vous proposons de faire connaissance avec le groupe si ce n'est déjà fait... Le 31 janvier dernier, nous avons la possibilité de converser avec Clem, Niels et Antoine, trois jeunes gens passionnés et passionnants, dotés d’une vraie conscience et d’une belle sincérité. Un entretien émouvant, comme nous aimerions en avoir plus souvent...
 

Pouvez-vous vous présenter, et nous dire quel a été votre parcours et formations respectifs ?
Antoine : Je suis guitariste et quand j’étais au collège, je me suis mis à écouter du rock, du metal. Je me suis tourné vers ce style parce que ça me parlait plus, ça m’intéressait plus. C’est à cet âge-là que tout a démarré.
Niels : Moi, je suis le second guitariste. J’ai commencé la musique à 6 ans en jouant du luth.

Ah c’est original, ça !
Niels : C’est assez original, oui. J’ai fait ça pendant 5/6 ans puis je suis passé à la guitare électrique. Et ensuite, j’ai fait la MAI de Nancy (NDJ : Music Academy International, l’école de musiques actuelles la plus célèbre et réputée de France), et me voilà ici aujourd’hui.
Clem : Moi, c’est Clément, mais je préfère qu’on m’appelle Clem. J’ai commencé à chanter autour de 10/11 ans, lorsque j’ai découvert "Les Choristes". J’ai adoré et j’ai commencé à chanter comme ça, puis, un an plus tard, on m’a filé l’album de LINKIN PARK, « Meteora », qui a changé complètement ma vie et m’a fait approcher un chant beaucoup plus rock/metal. Et j’ai commencé la musique véritablement à 20 ans. Je suis rentré dans un groupe de metal, arrivé le dernier, mais on a tout de suite pris le pli de faire quelque chose plus ou moins sérieux, et ça s’est arrêté quand j’ai eu 25 ans. Et depuis, je suis dans ASHEN. Voilà comment je suis arrivé à faire de la musique avec eux.

Comment est né le groupe ? Qui en a donné la première impulsion ?
Niels : Ça s’est fait un peu étape par étape, mais sur pas mal de temps. J’ai personnellement rencontré le bassiste (NDJ : Thibault Poully) quand j’avais 15 ans, donc il y a 8 ans maintenant, et 2 ans après, j’ai rencontré Antoine dans un magasin de guitares. Je jouais du PERIPHERY et comme nous étions fans tous les deux, nous avons commencé à échanger. Puis, deux ans après, quand je suis allé à la MAI, j’ai rencontré Tristan, et encore presque deux ans après, on a rencontré Clem. Donc, ça s’est vraiment fait petit à petit. Et c’est lorsque nous avons rencontré Clément que nous avons décidé de faire quelque chose de concret. On a trouvé le nom du groupe à ce moment-là. Et on s’est mis concrètement à travailler ensemble.

Et le premier single, "Hidden", est sorti l’an dernier, en 2021 ?
Niels : Oui.

Justement, pour en revenir au nom du groupe, ASHEN signifie "cendré". Que représente ce nom de groupe pour vous ? Pourquoi l'avoir choisi ?
Antoine : On cherchait un nom catchy, qui se démarquait bien. Pourquoi ASHEN ? Parce que la couleur émotionnelle de nos morceaux et de nos textes, de ce que l’on veut raconter, correspond à une couleur sombre, grisée, des choses souvent reliées à des aspects personnels. De l’implication personnelle à travers nos textes. Quels que soient les sujets, on essaie de les représenter d’une façon ou d’une autre par rapport à du vécu, quelque chose qui nous concerne.
Clem : Pour l’instant, ASHEN, pour tout le monde plus ou moins, sur différents aspects, c’est un peu cathartique. On essaie d’extérioriser des choses, et sans être des gothiques suicidaires, mais c’est vrai qu’en ce qui concerne les textes des premiers morceaux, on racontait des choses qui étaient de l’ordre des défis passés, des choses qui nous ont marqués, une volonté d’extérioriser des traumas. Ou traiter des sujets qui nous tiennent à cœur, qui extériorisent une certaine tension qui est en nous. C’est sûr qu’on n’allait pas s’appeler ARC-EN-CIEL, si tu vois ce que je veux dire (rires)

Surtout que c’est déjà pris, RAINBOW ! (rires)
Clem : C’est vrai. Donc, en fait, il y a ce côté nom court, qui est facile à retenir, et qui permet de mettre en image l’esthétique de la philosophie du groupe.


Justement, je vais rebondir là-dessus car il y a une véritable recherche esthétique dans vos vidéos. Et des codes couleur très parlants : le rouge dans "Hidden", qui peut représenter la rage, mais aussi la passion, le gris et le blanc pour "Outlier", un aspect assez froid et clinique, comme le brouillard induit par les médicaments, et le vert façon extra-terrestre sur "Sapiens", mais aussi la couleur de l’espoir. Est-ce que ces codes couleur représentent quelque chose pour vous, est-ce que c’est voulu, cette esthétique-là ?
Niels : En gros, dans le concept du premier ensemble de morceaux que l’on sort - il en reste encore deux à venir - on parlait souvent de la manière dont on les voyait, de quelle couleur ils nous apparaissaient. Sur les pochettes des singles, il y a chacun des membres du groupe, à tour de rôle, avec chacun sa couleur et son symbole, de manière à représenter l’identité multiple d’ASHEN. Et donc nous avons convenu de créer une identité et définir une couleur par morceau.
Clem : Mais cela a été créé, comme tu le disais Sly, en fonction de ce que les morceaux nous faisaient ressentir. Par exemple, on a voulu choisir le rouge sur "Hidden", parce qu’à cette époque-là où nous avons commencé à produire le clip et à écrire la suite - tout n’avait pas été encore écrit à la sortie de "Hidden" - c’était notre morceau le plus nerveux, et qui était le plus axé sur cette rage-là. Sans pour autant parler uniquement de rage, cela évoque aussi la pression qu’exerce le regard des autres sur nous, et à quel point on a du mal à être nous-même à travers le regard des autres. Et justement, le rouge exprimait très clairement cette forme de rage. Et quand on a commencé à se dire que l’on pouvait faire un concept par couleur, comme tu l’as dit - j’ai été très surpris d’ailleurs car tu es la première personne à avoir réussi à capter ce côté froid et clinique - on a réalisé que "Outlier", c’était ça. Au départ, on voulait même encore exagérer plus le blanc, trouver des espaces carrément blancs dans lesquels on puisse se représenter, mais c’était plus difficile à trouver. Alors on a essayé de grossir les traits pour rendre le décor froid, notamment grâce au côté eau + métal. Et les autres couleurs qui arrivent illustrent certains rebondissements. Par exemple, le jaune qui arrive à la fin et vient donner de la chaleur au morceau, c’est un moment où moi, je décide de me réaliser personnellement. Et ce jaune arrive un peu comme de l’espoir.

Une lumière ?
Clem : Exactement. Et pour conclure sur "Sapiens", ce vert extra-terrestre un peu toxique, à l’origine, c’est pour marquer le coup de ce personnage qui est très différent des autres, et subit la moquerie et le fait que l’on ne veuille pas qu’il soit normalisé, qu’il soit lui-même, en fait. Et donc, ce vert toxique symbolise en même temps l’autodestruction et ce côté « alien » qui évoque la différence de sa personne. Et on nous a aidés à driver l’utilisation de la couleur, de manière à ne pas être trop grossier. Tu vois, sur le « Joker » de Todd Philipps, ce qui était très bien, c’est que le vert est présent, sans que ce soit pour autant un carnaval. C’est très habilement fait dans la coloration, et on s’est servi du "Joker" pour que ce soit le plus subtil possible.

Toutes les couleurs, dans les trois clips, sont vraiment bien utilisées. Il y a un aspect très artistique, très esthétique, qui m’a vraiment touchée. J’ai plongé dedans. J’aimerais revenir sur un point de votre biographie : vous faites tout vous-mêmes, non seulement la musique, la production, mixage inclus, mais également les vidéos, le graphisme et le design du groupe. Comment se sont réparties les tâches entre vous ? Qui fait quoi ? Qui compose majoritairement ? Est-ce que vous travaillez tous ensemble, ou le travail est réparti en fonction des habilités de chacun ?
Antoine : Moi, je m’occupe principalement de la partie vidéo. Je bosse dans l’audiovisuel et j’ai cette chance d’avoir ce bagage avec moi pour le mettre à profit au sein du groupe. On écrit les clips ensemble, mais pour tout ce qui s’agit de la partie technique, c’est principalement moi qui supervise.
Niels : A noter qu’il y a quand même des gens qui nous aident. Pour les 1er et 3e clips, on a tout fait nous-même, mais pour "Outlier", on a choisi de travailler avec Pavel (NDJ : Trebukhin), qui fait beaucoup de clips de la scène française. Sinon, pour ce qui est de la production, une partie de la compo et du mix, c’est mon travail à moi. Ça s’est un peu fait comme ça. Je me suis mis à vraiment m’intéresser au fait de prendre un morceau dès sa phase initiale jusqu’à aboutir à un produit fini. Et maintenant, la production est devenue mon métier. C’est ce que je fais à côté avec d’autres groupes, c’était donc logique que je le fasse aussi pour ASHEN.
Clem : La vidéo pour Antoine et la musique pour Niels, ça s’est fait progressivement, mais on s’est dit aussi qu’en le faisant, on allait acquérir des compétences monstrueuses, et par conséquent, que nous serions plus à même, lorsque nous travaillerons avec d’autres personnes de savoir ce qu’on veut, et comment le faire aussi. Et comment l’expliquer. Je me rappelle qu’au départ, Antoine était un peu frileux à l’idée de le faire, car c’était une grosse responsabilité. Niels, pareil. Mais en fait, on a réussi à se pousser, à les pousser, en leur faisant comprendre qu’ils allaient être contents de le faire, au final. On a voulu travailler avec un autre producteur pour le premier morceau, mais j’étais très chaud pour faire bosser Niels en parallèle dessus, en me disant qu’on prendrait le meilleur. Et quand Niels a travaillé dessus, on s’est de suite dit que la direction artistique était toute trouvée. Que tout allait être plus simple. Et c’est aussi un gain d’argent colossal parce que, quand on veut travailler avec des producteurs et des mixeurs qui vont dans la direction où l’on souhaite aller, ça coûte un bras ! Pareil, pour travailler avec quelqu’un comme Antoine sur les clips, c’est très rassurant de se dire les bonnes informations, de penser les clips. Les échanges qu’on a sur l’écriture, du coup, ça va très vite. Alors, on est lents sur beaucoup de points, mais lorsqu’il s’agit de concevoir quelque chose, quand on se voit et qu’on arrive à se lancer, ça va très vite, parce que finalement, les acteurs qui vont amener à rendre réalisable cette chose sont dans cette même pièce. Et ça, pour le coup, c’est vrai que c’est très intéressant.
Antoine : Pour compléter un petit peu ça, je vais utiliser une expression qui a déjà été utilisée à notre égard et nous représente assez bien. Ce n’est pas pour se lancer des fleurs, mais dans le groupe, nous sommes 5, et nous sommes 5 cerveaux. Et j’ai déjà entendu quelqu’un le dire. Parce que tous ensemble, on contribue vraiment à s’inspirer mutuellement, se donner des idées, essayer de se renouveler. Et on a cette chance-là d’être dans un groupe où nous ne sommes pas de simples exécutants juste là pour jouer. On converge ensemble vers la création artistique comme l’a dit Clément.  


Vous êtes tous impliqués. Il y a une vraie synergie entre vous 5, au final.
Clem : Ah oui, vraiment ! Il y en a qui ont plus de compétences techniques. Je prends l’exemple de l’écriture. Quand on s’est tous réunis pour écrire le clip de "Outlier", nous l’avons terminé en deux heures. On s’est réunis en répèt’ et on s’est dit : « Ok, pour ce morceau, il nous faut un clip, un beau clip, un truc bien réalisé. Quelles sont les idées ? » Et là, tout le monde a émis des idées. Et je pense que là où c’est cool, même s’il n’y a pas les deux autres membres présents ce soir, c’est qu’on arrive mine de rien, à tous se sentir représenté dans ce groupe. Et ça, tout le monde rêve de pouvoir le dire, mais après est-ce une réalité ?

Pas forcément...
Clem : Je sais qu’en tout cas, dans ASHEN,  c’est une réalité, car les qualités de chacun nous permettent de le faire. On est tous artistiquement intéressés par la créativité, et capables de le faire aussi. Par exemple, Tristan est très bon dans l’orchestration. C’est quelqu’un qui a un cursus classique qui lui sert beaucoup. Ce qui fait que lorsqu’on écrit la musique, et qu’il s’agit de la penser en orchestral, si jamais un jour on décide de le faire, et bien, on sait que Tristan là-dessus pourrait être très bon. Thibaud, c’est pareil. C’est quelqu’un qui écrit de la musique en permanence, et qui est toujours dans la recherche, dans cette volonté de se réinventer en permanence. Il change très souvent, et lorsqu’on lui dit que l’on aimerait que tel truc soit différent, et bien, il arrive à le faire. Et je trouve vraiment génial de voir des personnes qui sont capables d’avoir des compétences diverses et variées, dans différents domaines.
Niels : Je pense que, mine de rien, le fait que l’on se soit rencontrés depuis si longtemps, avant même de réellement commencer le groupe, cela a fait que, même inconsciemment, on s’est dit : « Ok, si lui, il sait faire ça, moi je vais m’occuper de ça. » Et au final, on a un peu pris nos places respectives naturellement.
Antoine : Je suis complètement d’accord avec ce que Niels dit. Vu qu’on se connait depuis longtemps et que l’on passe beaucoup de temps ensemble, on est très proches. On est très amis, tous les 5. Même, les meilleurs amis, et on se comprend très bien les uns les autres. C’est pour ça que c’est aussi facile de travailler ensemble. C’est que l’on sait comment chacun fonctionne. Ça créé d’autres difficultés parfois, parce qu’il y a des situations à gérer… Un groupe, c’est comme un couple. (rires)

Oui, c’est pareil, voire même pire, parce que là, vous êtes 5. Donc, c’est 5 fois plus le bordel ! (rires)
Niels : C’est exactement ça !
Antoine : Il y a plein de problématiques nouvelles qui sont liées au fait de passer du temps avec un groupe de personnes, mais, ça apporte beaucoup d’avantages et de facilités dans la création, pour aller vers quelque chose. On est plus que des collègues. Mais, il n’y a pas de sous-entendus. (rires)

Je pense que ça passe aussi par l’amitié. Un groupe, ça se construit d’abord par les relations humaines. Et ensuite, on créé. On peut très bien créer sans cela, mais si les relations humaines ne vont pas bien, cela ne durera pas.
Clem : Ou alors, il n’y en a qu’un...

Et c’est un dictateur (rires)
Clem : Oui (rires), on ne citera aucun groupe, mais on sait très bien qu’il y en a énormément. Et quand j’imagine la vie de ces personnes en tournée - parce que nous avons pour ambition d’être un groupe de tournées - si tu n’es pas avec des gens avec qui tu as envie d’être, je pense que c’est vraiment un enfer. Parce que c’est déjà tellement dur de ne pas être chez soi, de partir faire 28 concerts sur 30 jours de déplacement ! Si en plus, tu es avec des gens qui sont désagréables, c’est un coup à se foutre en l’air ! Et c’est pour ça, je pense, qu’il y a autant de personnes qui ont des difficultés à être heureux dans leur groupe. A un moment donné, si tu ne crèves pas les abcès, s’ils n’ont pas, comme disait Antoine, une synergie de couple, d’amis, qui permet de parler des choses qui ne vont pas, ça devient un enfer.

Surtout vu les conditions quand ça démarre ! On est loin des chambres d’hôtel de luxe, ce sont des conditions qui sont lamentables. Sans compter qu’au départ, vous n’êtes pas payés. C’est vous qui devez payer pour partir en tournée...
Clem : Ah non, c’est pas facile ! Faut aimer être avec les gens qui nous accompagnent.

J’aimerais que l’on revienne sur le clip de "Outlier". Je trouve d’abord qu’il est super bien réalisé, la chanson est une bombe ! Elle est géniale, le refrain est extraordinaire, et on ressent une véritable souffrance dans ce morceau, notamment de ta part à toi, Clem. J’aimerais savoir ce que tu ressens, ce que ça signifie pour toi. J’ai cru comprendre que vous abordiez beaucoup le problème de la santé mentale, et de tout ce qui en découle. J’aimerais que l’on puisse développer ça...
Clem : Eh bien, en fait "Outlier", ça retrace le vécu d’un adolescent qui a été diagnostiqué TDAH à 13 ans (NDJ : Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité), et qui a été traité sous amphétamines pendant 5 ans et qui a vécu une énorme dépression. De la part du médicament, déjà, qui me faisait voir le monde autrement. Ca changeait ma manière d’être au monde, littéralement. Et en même temps de la pression de ce qu’être TDAH me faisait vivre au quotidien. Aussi bien le changement de regard de mes proches, la famille, le cercle dur.  Pas vraiment les frères, les sœurs et les parents, car, là, c’était de la bienveillance, mais tous les autres. Et puis mes potes de classe qui se sont mis à me faire vivre comme une bête de foire, et surtout les professeurs qui insistaient sur ma différence. Vraiment des maladresses de con, qui m’ont fait me sentir mal ! Parce que tout le monde est différent à un certain degré, on n’est pas des copies conformes. Il n’y a pas les « normo-pensants » versus les gens « chelous ». On est tous différents. Mais le truc, c’est ce vécu d’avoir été diagnostiqué. Que les profs le sachent comme mes parents voulaient leur en parler parce que j’étais traité, ça m’a fait vivre dans une espèce de bulle de noirceur, où j’ai vraiment eu l’impression d’être le mec « chelou ». Et ce truc-là, j’avais vraiment besoin d’en parler. J’ai mis longtemps à m’en détacher, à me sentir comme étant quelqu’un d’intelligent. En fait, quand on est diagnostiqué TDAH, on fait passer un test de quotient intellectuel… J’ai été hospitalisé, placé avec des autistes, j’ai vu l’impact de la faiblesse  et du manque de connaissance que le corps médical pouvait apporter sur ces enfants. Et du coup, j’avais une telle rage en moi... Oui, on est peut-être différent dans le diagnostic, dans notre manière de réfléchir, d’être avec les autres, mais si on arrive à nous faire vivre comme étant simplement un enfant normal, avec juste une attention particulière, aussi bien de la part des enseignants que des parents, et bien, finalement, je pense que l’on aurait vécu une autre enfance. Donc j’avais besoin, en fait, de responsabiliser mes parents, de responsabiliser le monde vis-à-vis de cette exagération que sont ces pathologies, et de ce que l’on oblige ces enfants à être. On nous demande d’être différents, d’être autre chose que ce que l’on est en réalité, en nous manipulant avec des molécules. Si l’on m’a fait prendre des amphétamines, c’était pour que je cesse d’être moi-même, pour arriver enfin à être sur les rails sur lesquels la société voulait que je me mette.


​On voulait te faire rentrer dans un cadre, dans un moule, en te bourrant de cochonneries qui font que tu n’es plus toi...
Clem : Voilà. Et il faut savoir que ces saloperies m’ont fait entrer dans un état de dépression intense. Je n’étais vraiment pas heureux, et je me suis rendu compte, au bout de 4/5 ans de traitement, que je commençais à être dépendant. Parfois, j’en prenais en cachette ! Ces amphétamines, quand j’en prenais, c’est comme si mon cerveau fonctionnait à 300%. J’étais capable de focaliser sur un truc, mais je me coupais complètement du monde. Et je voyais tout d’une manière sombre. Et lorsque j’arrêtais d’en prendre et que je me sevrais durant l’été, j’avais l’impression de voir plein de couleurs. Vraiment littéralement ! Je me mettais à voir le monde en couleur, et à redécouvrir l’amour. Comme si ce médicament me coupait de l’amour des autres, aussi. J’en venais à n’aimer plus personne. Et à 18 ans, j’ai voulu cesser ça, en me disant : « Peu importe où j’irai, si je suis en échec scolaire parce que je n’arrive pas à me concentrer dans cet environnement où il y a trop de gens, trop de brouhaha... Au moins, maintenant, je veux assumer la personne que je suis réellement ». Cela a mis du temps, mais je me suis dit que je réussirai ce que j’aimerai faire. Et je me suis rendu compte que lorsque je n’étais pas dans un endroit où je me sentais à l’aise, j’étais très perturbé. Ma vie de jeune adulte, à travers les parcours supérieurs, choisir mon orientation, avancer à ma propre vitesse m’ont permis de me réaliser. J’ai vraiment voulu parler aussi de cette libération et de la tension que j’ai vécue à cette époque, le moment où j’ai réalisé qu’il fallait que je stoppe, et l’effet que ça m’a fait de tout envoyer valser.

C’est très fort ! C’est très juste. Et c’est très beau d’une certaine manière. Pas ce que tu as vécu, car c’est une horreur, mais on se rend compte que le monde actuel et le corps médical sont très étroits, et ne laissent pas de place à la liberté artistique, à la liberté d’être soi. Ce que tu es toi, réellement. Différent de ton voisin, de ton frangin. Tu as le droit de t’assumer tel que tu es. La différence a toujours été rejetée. Ce n’est pas nouveau, et c’est même de pire en pire. Mais il n’y a rien de plus beau que de décider d’être soi-même, et de s’accepter tel qu’on est...
Clem : Mais je pense qu’on a quand même une petite chance dans notre génération. Cela va parfois à l’extrême, et il y a des revendications qui se font par la violence. Ceux qui souhaitent faire passer un message et s’affirmer le font parfois de manière trop vindicative. Mais cette culture de la revendication a permis aussi de dénouer des langues et de pouvoir enfin parler de choses comme celle-ci. Ne serait-ce que 5 ans en arrière, je n’aurais jamais écrit un morceau sur ce que j’ai vécu durant mon adolescence. Et le fait que certaines langues se dénouent - la souffrance animale, le droit des femmes ou ceux des LGBTQI+, par exemple – permettent à d’autres personnes de s’exprimer également. Dans ce morceau, j’ai voulu le faire, mais sans pour autant vouloir dégommer tout le monde. Derrière, nous avons d’autres thèmes à aborder. Mais je pense qu’on y reviendra un jour, parce que je n’ai pas fini d’en parler. Je souhaite le faire de manière à ce que ce soit une ouverture aux autres, et non tirer à balles réelles. Dans ASHEN, nous avons cette volonté de ne pas être simplement accusateurs, mais de faire réfléchir les personnes et ramener vers nous celles qui ne penseraient pas comme nous. Et c’est un défi énorme que l’on aborde toujours avec beaucoup de nuances, en essayant de ne pas être trop vindicatifs. On essaie de trouver la justesse et c’est très compliqué, surtout quand on a vécu les choses telles que je les ai vécues.

Comment aimeriez-vous être perçus par les auditeurs ? Quel message, si message il y a, avez-vous envie de faire passer ?
Antoine : Moi, personnellement, je n’attends rien des auditeurs, juste que la musique qu’on fait soit appréciée. Par rapport au message, je pense que l’on n’a pas encore de réponse par rapport à ce qu’on a accompli. On n’est pas en mesure de pouvoir se prononcer. Peut-être que chaque morceau a son message à part entière ? Je ne sais pas si le groupe véhicule un concept ou une philosophie, mais chaque morceau peut aussi raconter quelque chose. Et il y a souvent des messages positifs qui ressortent de l’expression de la souffrance. 
Niels : On s’est rendu compte, après les avoir faits, qu’entre "Hidden", "Outlier" et "Sapiens", il y a ce message d’accepter ses différences, suivant les cas de figure. Sur les prochains morceaux, ce ne sera pas quelque chose que nous allons garder, mais, nous avions bien besoin d’en parler.

Et donc le quatrième single est arrivé ?
Clem : Effectivement, un quatrième morceau est sorti. La première série est composée de 5 titres. Donc, un autre à venir dans les prochains mois, sans avoir encore de date précise. On essaie vraiment d’aller au bout de notre satisfaction, et parfois, on est un peu trop perfectionnistes, mais ça va aussi s’épurer avec le temps. Nous allons apprendre à faire les choses plus rapidement. Ce quatrième morceau est lui aussi introspectif, mais avec un sujet plus facilement identifiable.
Antoine : Plus d’actualité, en fait. Moins un concept.
Clem : Cela parle de l’éco-anxiété : comment vivre à notre âge, dans un monde qui meurt. Et à quel point cette peur d’un lendemain si compliqué pour l’humanité, redéfinit toutes nos perspectives de projets d’avenir. Personnellement, je vis cette éco-anxiété depuis que je suis très petit. Je me suis intéressé aux questions écologiques vers l’âge de 10 ans, et au fur et à mesure où la société avançait, j’ai été de plus en plus perturbé. J’ai changé de régime alimentaire pour être plus en phase avec mes convictions. Je me suis un peu réajusté par la suite, mais dans cette phase où j’ai eu grand besoin de combattre et défendre cette cause pour essayer de changer la société, j’ai été très malheureux. Encore aujourd’hui, quand je pense au monde de demain... Je suis rentré depuis dans une sorte de déni et ne me nourris plus des informations médiatiques, parce que j’ai constamment un nœud au ventre. Et ça me fout en l’air. Informations toxiques et extrêmement révélatrices de l’horloge qui tourne. Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’écologie, j’ai cherché du côté des premiers à avoir tirer la sonnette d’alarme, dans les années 70. Lorsqu’on entend les candidats à la Présidentielle qui prétendent que maintenant, la question écologique est pertinente, alors que cela fait 50 ans que ça dure… C’est un stress qui peut ronger et ne jamais nous quitter. Tous les militants que je connais sont en dépression. Aucun vegan activiste n’a la banane. Et je me suis extrait de ces milieux-là car cela ne me rendait pas heureux. Donc, ce morceau ne parle ni de veganisme, ni d’activisme, mais plutôt de l’impact de la transformation du monde sur un jeune, qui se demande comment vivre dans ce monde.
Antoine : Cela développe plusieurs facettes de l’éco-anxiété. C’est comme ça que je résumerais le morceau.
Clem : Voilà, on aurait dû laisser Antoine parler (rires). Ce sont des questions économiques, politiques, sociales qui sont tellement grandes, qui font que, plus on s’intéresse à ce sujet, plus on se rend compte que ça nous dépasse, et que ça nous angoisse. Plutôt que d’être vindicatif et accusateur, comme me l’avait fait remarquer Antoine, il faut prendre du recul sur tout ce système, que l’on ne maitrise pas. Cette société dans laquelle on est heureux d’être, avec tout notre confort moderne, nous entraine dans une perpétuelle chute. C’est vraiment un sujet compliqué que nous ne pouvions aborder qu’à travers la nuance. On essaie de se poser des questions plus grandes, et qui nous dépassent un peu, finalement.
Niels : Il y avait aussi la volonté de ne pas faire encore un morceau accusateur, comme d’autres groupes ont déjà fait, mais parler du sujet de manière à ce que cela ait un impact un peu plus positif que d’être juste dénonciateurs. Parler de l’aspect santé mentale et personnel, est un moyen peut-être plus utile, en quelque sorte.
Clem : C’est plus ASHEN, aussi, par conséquent.

Et voir l’impact psychologique que cela peut avoir sur l’individu...
Antoine : Et cela nous replace aussi au centre du sujet. Le thème est tellement vaste et compliqué, déjà vu et très bien traité sous plein d’autres angles que l’on voulait l’aborder de manière moins habituelle, moins manichéenne. Se positionner du point de vue de notre génération, plutôt que de parler factuellement de choses qui se passent, essayer de retranscrire le sentiment que cela fait d’évoluer dans le monde moderne.


Aurons-nous une possibilité de vous voir sur scène, à condition que les restrictions liées au virus ne nous en empêchent pas ?
Clem : Nous avons eu un concert le 19 mars à la Maroquinerie. Nous étions en première partie de LANDMVRKS et TEN56. Après, nous avions des projets de tournée qui ne se concrétisent pas à cause de la COVID. Tous les groupes reportent, et les petits nouveaux passent en dernier. On aurait pu aussi se placer sur des trucs intéressants, mais comme à chaque fois, les groupes déplacent leur tournée... Et s’il y a de l’incertitude, ils ne prennent pas de petits nouveaux. C’est très compliqué pour ceux qui veulent monter des tournées, car les incertitudes font qu’ils ne donnent pas trop d’information. Donc, nous, on est un peu comme ça, en attendant que ça morde, avec notre canne à pêche. On continue donc à produire du contenu, et peut-être que ça tombera. Peut-être aussi fin 2022, avec un groupe dont je ne peux pas parler pour l’instant, car rien n’est confirmé. On espère que ça va arriver d’ici la fin de l’année. 

Clem; on a eu la chance de te voir sur scène grâce à KADINJA, au Ready For Prog à Toulouse. Quand ils t’ont présenté comme le chanteur d’ASHEN, on s'est renseigné pour en savoir plus sur vous... Est-ce qu’il y aura des suites ? Seras-tu leur nouveau chanteur ou pas ? Car le groupe n’a toujours pas communiqué officiellement à ce sujet, peux-tu en parler ?
Clem : Oui, bien sûr ! Je ne me suis jamais caché, je n’en ai pas parlé publiquement car je veux faire les choses progressivement, et je ne voulais pas donner un tas d’informations tout de suite, sachant qu’on avait de l’intérêt pour ma personne au sein du groupe. Mais, dès le départ, il était prévu que ce soit un remplacement pour aider mes potes, comme Phil (NDJ : Charny, le chanteur originel) était parti. Et j’ai été super content de pouvoir leur donner un coup de main pour assurer les dates qui étaient prévues, mais il n’a jamais été question de s’engager plus que ça. D’une part parce que les registres des deux groupes sont plutôt similaires, et d’autre part, je dois dire que je ne me sens pas d’assumer une telle responsabilité. Ils auraient plus intérêt à trouver le chanteur qui leur convient vraiment et qui s’implique à fond. De mon côté, je préfère me focaliser sur ASHEN, et ne pas avoir cette double pression.

Antoine, parle-nous des vidéos. Est-ce toi qui t’occupes de tout ?
Antoine : Oui, sur la partie technique du montage, je supervise, puisque c’est mon métier. Mais pour les choix artistiques, le montage est pensé à plusieurs. Sur la chaine de montage d’un clip vidéo, c’est moi qui mets les mains dans le cambouis. Des amis se sont occupés de la captation vidéo, et on a la chance d’avoir pu obtenir des clips à moindre coût, parce ce sont des potes qui nous ont aidés à filmer. Je ne conçois pas de faire un morceau sans avoir une représentation visuelle de ce morceau. J’espère que le quatrième rendra aussi bien que ce qu’on imagine.


J’aimerais terminer avec un petit jeu, sur le thème de si vous étiez quelque chose... J’aimerais que vous nous donniez chacun une réponse et une courte explication de votre choix. D’abord, si vous étiez un objet ?
Antoine : Un chandelier ! C’est le premier objet auquel j’ai pensé, et j’aime bien les bougies. Ça sent bon. (rires)
Niels : Oh, c’est dur ! Attends, je réfléchis un peu.
Clem : Je peux répondre, moi. Je serais un avion. Pour pouvoir voler, visiter plein de pays différents, et être un truc énorme comme ça dans le ciel, ça fait rêver.
Niels : Moi, je crois que je serais un bijou. Un beau bijou précieux, pour le côté artistique et esthétique.

Un pays ou une région :
Antoine : L’Auvergne, parce que c’est calme, c’est joli, c’est beau et ça me ressemble ! Mais je suis Normand, à la base. (rires)
Clem : Sans aucun doute, l’île de la Réunion. C’est le dernier endroit où je suis allé, c’est un endroit génial pour le snorkeling, avec le Piton de la Fournaise. Et puis, les locaux sont adorables, les paysages extraordinaires… Mais bon, je te dis ça parce que j’y suis allé récemment, mais si tu me redemandais dans un an, je te dirai peut-être autre chose. (rires)
Niels : Moi, je choisirais les Landes. C’est un endroit où j’allais tout le temps en vacances avec mon père, quand j’étais petit, et je n’en ai gardé que des bons souvenirs. Un endroit qui m’apporte beaucoup de sérénité.

Un souvenir d’enfance heureux et paisible ?
Niels : Exactement.

Un animal :
Antoine : Un chat. J’aime trop les chats. C’est mon petit péché mignon mais je ne le crie pas sur tous les toits.
Niels : J’ai toujours rêvé d’être un faucon pèlerin, c’est un animal qui m’inspire beaucoup d’admiration et de respect. Et puis le plaisir de voler.
Clem : Moi, ce serait un aigle, mais pas n’importe lequel : un aigle royal, histoire de ne pas être la proie, mais le chasseur, avec aucune autre espèce prête à me dévorer. C’est comme pour l’avion aussi : l’effet que ça doit faire de voler, de ne plus subir l’apesanteur, ça doit être kiffant. Mais c’est sûr que si tu choisis d’être un moineau, ça ne doit pas être la même perspective... (rires)

Voler, c’est aussi un moyen de s’élever, pour contempler la vie sous un angle différent... Une couleur :
Antoine : Le noir, parce que ça va partout.
Niels : Un bleu profond pour moi, mais je ne saurai pas te dire pourquoi. J’aime cette couleur, c’est tout.

Couleur de l’océan, mais aussi du calme et de la sérénité, peut-être ?
Niels : Oui, même si je ne me sens pas particulièrement relié à l’océan. Plus pour le côté calme, effectivement.
Clem : Moi, je choisirais un doré. Une couleur que je trouve majestueuse, qui me fait penser aux temples et autres édifices religieux, tous ornés des plus belles dorures. Non que je me prenne pour Louis XIV, loin de là. Je ne me prends pas pour un roi, c’est simplement l’aspect majestueux que j’aime.

Et pour finir, un sentiment ou une émotion :
Antoine : La bienveillance, je pense. C’est ce qu’il y a de plus valorisant chez les gens. C’est la qualité que je recherche le plus quand je rencontre quelqu’un, celle qui a le plus d’impact sur moi.
Niels : J’aurais envie de dire l’amour, mais ça me semble tellement immense, tellement énorme, inatteignable. Je ne voudrais pas paraitre prétentieux.

Mais on peut considérer l’amour dans son aspect plus vaste qu’un simple amour physique ou charnel. L’amour universel, qui consiste à aimer absolument tout, du plus petit objet ou animal, et jusqu’à aimer aussi celui qui te hait. C’est là que réside la difficulté : réussir à avoir suffisamment d’amour en soi pour passer au-delà, et ainsi atteindre une sorte de paix de l’âme, de sérénité...
Clem : C’est ça. Moi, je choisirais la sérénité, la paix intérieure. Etre en accord avec soi-même, s’accepter aussi, pour accepter les autres. Cela me parait moins difficile à atteindre que l’amour, même si c’est le but.

On en revient aussi à l’élévation. Une manière de s’élever, sans parler d’une affiliation à une quelconque religion, mais élever son âme pour atteindre un sentiment de plénitude, de bonheur. Et donc, d’amour. Tout est lié, en quelque sorte. 
Clem et Niels : Exactement ! •

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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