23 mars 2011, 13:44

Un anniversaire tout feu, tout Slash

Hier, nous apprenions qu’un important incendie avait ravagé l’Élysée-Montmartre, notre seconde maison à tous, nous privant probablement pendant plusieurs mois de notre salle de concerts préférée. Je ne pense pas qu’il soit possible d’effacer de nos mémoires les images du bâtiment en flammes ou de l’intérieur de la salle calcinée... Mais il est quand même important de se réjouir qu’il n’y ait eu que des dégâts matériels, et de se souvenir de tous les bons moments que nous y avons passés.

Comme un hommage à cette salle où j’ai passé tant de soirées, j’ai envie de partager avec vous l’un de ces souvenirs. J’aurais pu raconter une première rencontre assez marquante avec Robb Flynn (MACHINE HEAD), à l’époque où il pouvait se permettre de traîner dans la salle pendant les premières parties, ou la façon dont je me suis retrouvée à participer à une séance photos avec SOULFLY sur le toit du bâtiment, ou tous ces concerts réservés à quelques privilégiés comme METALLICA ou les RED HOT CHILI PEPPERS auxquels j’ai eu l’immense chance d’assister... Mais non, l’anecdote que je veux raconter ici est sans doute la plus personnelle et la plus incroyablement «Megateuf» qui me soit arrivée à l‘Élysée.

28 juin 1995. C’est mon anniversaire et j’ai vingt ans. Premier cadeau de la journée, ma copine Virginie se sacrifie et m’accompagne au concert de Slash et de son SNAKEPIT. Réelle preuve d’amitié, car ce n’est pas du tout son truc. Moi, je suis fan de base ; malgré la température, j’arbore le pantalon en cuir réglementaire, le t-shirt du groupe et des santiags... et autant avouer que si j’avais trouvé un chapeau haut de forme comme celui de mon idole, je l’aurais sans doute eu sur la tête ! Du concert en lui-même, je ne garde que quelques images et impressions confuses. Mais ce qui s’est passé ensuite, peu de risque de l’oublier.

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Les lumières se rallument et, comme à leur habitude, les videurs commencent à diriger le public vers la sortie. Et là, sous le regard incrédule d’un grand gaillard tout en muscles ou presque, Virginie grimpe sur la scène où les roadies s’activent déjà, arrache une set-list et me la ramène toute fière de son coup. Le vigile la regarde et hausse le ton, du genre «Non mais, ça va pas ? Qu’est-ce que tu fous ?». Et Virginie de lui expliquer très calmement que c’est mon anniversaire et qu’elle veut juste m'offrir un petit souvenir. Il se retourne alors vers moi et me demande confirmation. J’acquiesce. Il nous tend alors ce que nous prenons pour de simples stickers en ajoutant : «Eh bien, bon anniversaire alors !». Nous le remercions et le laissons poursuivre son évacuation. Par la suite, nous apprendrons qu’il se fait appeler "nounours" et si, par le plus grand des hasards, il lit ces lignes, je veux le remercier encore une fois. Car en examinant de plus près ce qu’il nous a donné, nous réalisons que ces stickers portent la mention «Guest» et que ce sont des accès backstages.

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Commence alors l’épisode «Wayne’s World» de la soirée. Aussitôt les passes collés, nous nous dirigeons vers l’accès aux coulisses de l'Elysée où quelques fans attendent. Après quelques instants, un autre vigile arrive et nous désigne du doigt. «This girl, this girl, C’mon !» Nous le suivons et entrons dans une pièce où les musiciens se relaxent après leur concert. Slash est assis tranquillement, torse nu (ouais les filles, torse nu !!!!), les cheveux entourés d’une serviette blanche. A côté de lui, Gilby Clarke profite d’un moment en famille avec sa compagne et leur petite fille. Un peu impressionnées, nous n’osons pas trop nous approcher. Slash nous y invite tout souriant. Il dédicace la set-list et nous échangeons quelques mots sur mon collier en forme de serpent. Pendant se temps, Virginie fait manger ses chips à la fillette de Gilby. Nous sommes dans une autre dimension... Et quand une porte s’ouvre et que Lars Ulrich apparaît... nous nous retenons de justesse de nous prosterner en clamant : «On est tout petits, on ne mérite pas !». Heureusement, la dignité, ça nous connaît ! Virginie commence à scruter les environs et demande si James n’est pas là. Hélas, Lars nous apprend, mime à l’appui, qu’il est à la chasse aux canards ! Lui aussi signe ma set-list et d’autres fans arrivant, on nous demande gentiment de laisser la place.

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Nous sortons finalement et pendant tout le trajet du retour, un grand sourire sans doute un peu niais s’affiche sur mon visage. Ce souvenir m’est d’autant plus cher que si, par la suite, il m’a été donné de revoir de nombreuses fois METALLICA en concert et même de faire une interview avec James Hetfield, je n’ai plus jamais vu Slash, ni en concert, ni en entretien.
Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve ?

Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
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