Non, non, je vous assure, ce titre d'album ne vous rappelle rien. Et franchement, ce n'est pas la parodie et le fun qui pourraient caractériser ALESTORM et leur folk/power metal et histoires de pirates. Eux les musiciens les plus sérieux de la scène ! Non, vraiment, vous vous fourvoyez !
Bon, trêve de plaisanterie, je vous rassure, vous êtes bien en présence du... eh bien... septième album du groupe le plus inspiré par la fête et la flibusterie du monde. Et à n'en pas douter, le confinement lui a permis de développer son concept à son apogée, avec une énergie débordante et un humour implacable. Alors à quoi s'attendre avec cette nouvelle bande son épique ? Eh bien embarquez à bord du brigantin, hissez le drapeau noir et en route vers Tortuga. Ah n'oubliez pas le rhum par contre ! Non, pas la bouteille, le tonneau.
A nouveau, le coffre au trésor musical du quintet regorge d'hymnes à faire danser les jambes de bois les plus rebelles. Que ce soit le déjanté "P.A.R.T.Y." et son intro folk à l'accordéon, ou le plus typique et heavy "Return To Tortuga", ALESTORM surfe avec habileté sur ce qui fait son essence même, à savoir des riffs punchy, des mélodies fédératrices, des rythmes musclés et des paroles à la fois divertissantes et dépaysantes. Mais ce qui marque ce « Seventh Rum Of A Seventh Rum" (non, franchement, je ne vois pas de référence particulière), c'est bien un son plus massif, on pourrait dire une atmosphère plus 'sérieuse' mais cela serait totalement inconvenant. Si on prend les chœurs symphoniques de l'excellent "Magellan's Expedition" qui ouvre l'album, par exemple, on sent que la dimension épique et théâtrale a été poussée à son maximum pour faire vivre aux auditeurs un véritable voyage à sensations fortes au gré de la marée déchaînée de guitares rapides et incisives. La chanson-titre regorge elle aussi de ce côté orchestral grandiloquent. Le rapide et heavy "Cannonball" qui commence par une musique de jeu vidéo rétro est presque une parodie folk avec des paroles comment dire… explicites ! Au contraire, la troisième partie de la saga "Wooden Leg" se veut chanson de pirate par excellence, lente, avec un accordéon en fond, mélodies prenantes et chants espagnols et japonais.
D’ailleurs, il est important de noter justement la présence d’invités presque familiers du fait à présent : Patty Gurdy et sa vielle à roue, les vocaux de Captain Yarrface de RUMAHOY ou encore les parties de violon de Ally Storch de SUBWAY TO SALLY et les chœurs de HELLSCORE. Bref, des complices de bonne facture qui participent à l’entrain musical infini et débordant d’ALESTORM. Plus qu’un groupe de musiciens, ce sont véritablement des potes un poil éméchés qui tapent le bœuf ensemble. Et ils savent mettre l’ambiance, c’est garanti. Alors peu de finesse, peu de sérieux mais une maîtrise parfaite de l’art du folk-metal façon pirate et une dextérité indéniable.
Avec « Seventh Rum Of A Seventh Rum », ALESTORM propose à nouveau à ses fans de faire la fête jusqu’au bout de la nuit sur des rythmes épiques, folk, entraînants mais très métalliques. Alors n’hésitez pas à vous laisser emporter au gré des flots déchaînés d’eau mais surtout de rhum, qui n’est pas le seul à être arrangé...