3 août 2022, 23:59

WACKEN OPEN AIR 2022

@ Wacken (Jour 1) par Withacs B.

Mercredi - Welcome MetalHeadz !

Après deux années blanches, quelle joie de repartir en pèlerinage vers les Terres Allemandes !!! J'enquille les classiques douze heures d'autoroutes en travaux, un stop dodo en chemin, et c'est à midi que j'arrive sur la Holy Ground. Une fois le précieux bracelet récupéré et la cashless chargée (moyen de paiement dématérialisé par le biais d'une petite carte fixée sur ce bracelet), il est temps de s'atteler à l'installation du campement dans l'optique de se faire un lieu de vie le plus douillet possible pour ces quatre jours qui se profilent.

Premier constat : il y a déjà énormément de monde installé, les festivités ayant commencé lundi. Spoilons déjà la réponse à la question existentielle à chaque Wacken : Rain or Shine ? Et bien il semblerait que cette année ce soit Shine qui nous soit destiné ! Pas facile de se motiver sous cette chaleur écrasante, et il va falloir adapter les anciennes habitudes à savoir envisager de venir un jour plus tôt afin de se poser tranquille au campement avant d'attaquer le vif du sujet. C'est avec un sentiment d'urgence que j'étale la crème solaire et c'est toute en sueur que je prends la direction du festival. Quel plaisir de poser à nouveau les pieds sur le site, de franchir l'entrée et d'observer les changements d'implantation ! Le site a été repensé pour faciliter les flux d'un espace à l'autre, mais il va falloir reprendre ses marques !


Petit tour d'abord sur l'espace Wasteland avec ses carcasses de vieilles bagnoles customisées pour découvrir les installations Steampunk à la MadMax et les personnages qui prennent volontiers la pause pour nous plonger dans un autre univers. Ici tout est pneus, bidons rouillés, containers tagués. On est dans un monde post-apocalyptique où il ne semble pas être de bonne augure de se déplacer sans arme. C'est dans cette zone que je vais pouvoir assister à mon premier concert de la journée (bien entamée) : VULTURE sur la Wadteland-Stage. Les Allemands attaquent avec "Vulture" issu de leur première démo « Victime To The Blade » (2016) avant d’enchaîner avec leur dernier single "Hight Speed Metal". En huit titres ils balayent leurs trois albums. Du thrash bien sympa pour commencer cette édition.


Je ne m'éternise pas plus car il est temps de rejoindre la Louder-Stage et je ne sais pas encore en combien de temps je pourrai traverser le site. En effet, parmi les nouveautés de cette année, je découvre que celle-ci a quitté l'infield, emplacement historique des Mainstages, pour se loger quelques centaines de mètres à l'Est. Je me dépêche car il est hors de question de rater l'arrivée sur scène des GLORYHAMMER ! Il s'avère que j'ai finalement vu large. Très large. Coincés dans les bouchons, escortés par la police pour arriver sur le site, le minibus arrive à 18h20, soit 35 min après le début supposé du concert. Ça commence à s'agiter sur la scène. Ça court, ça se bouscule, ça transpire. Rapide line-check, à 18h36 enfin ça semble sur le point de démarrer ! En fait non. Le suspens est intense, auront-ils le temps d'enfiler leurs tenues de scène ou arriveront-ils en jean/baskets ? Les fans commencent à scander le nom du groupe, épées en plastique en l'air. 18h43, enfin la musique démarre. James Cartwright (basse) commence par raconter leurs déboires depuis la veille, lorsqu'ils ont quitté le Royaume-Uni jusqu'à leur arrivée à Wacken, avant de lancer les hostilités avec "Hoostforce". Le parti pris du groupe étant d'optimiser son temps de jeu extrêmement réduit en jouant les quatre derniers titres de sa set-list habituelle, le public, heureux d'avoir échappé à l'annulation du groupe, chante en chœur "Universe On Fire", "Angus McFife" et "The Unicorn Invesion Of Dundee". Ce fût court mais ce fût bon !


Il est temps d'aller voir ce que donnent les IRON MAIDENS sur scène. Arrivée à la W:E:T-Stage, surprise ! La traditionnelle Bullhead City (espace contenant la W:E:T et la Headbangers) est découverte. Option full open air pour cette édition. Étrange mais agréable à la fois. L'intérêt de ce changement saute aux yeux immédiatement ! Vu le monde présent, on se serait vite sentis à l'étroit sous les tentes. Quant au groupe, ça joue, c'est carré, le public chante les hits de la Vierge de Fer avec enthousiasme, mais je ne suis pas fan des tribute-bands. Je ne comprends pas l'engouement pour des groupes qui en reprennent d'autres, en dehors des scènes de la fête à la saucisse du coin pour laquelle il serait impossible de se payer les groupes originaux. Dans ce cas précis, les vrais MAIDEN étant en tournée cette année et ayant déjà foulé Wacken trois fois, je ne comprends pas pourquoi on a seulement droit à une pâle copie. (Dans quatre jours j'aurai un début de réponse, mais ne brûlons pas les étapes...).

Cela fait toujours plaisir d'entendre les chansons, plutôt bien interprétées qui plus est, mais je suis présentement en colère contre Nita Strauss qui a trahi la communauté metal en quittant mon vénéré Alice Cooper pour fricotter avec Demi Lovato. Ses ex-coéquipières n'y sont pour rien, certes, mais elles prennent une partie de mon mécontentement alors je pars en repérage culinaire sur le site. Pizzas, crêpes, kebabs, les incontournables curry-wurst, les brochettes de viandes au barbecue, nourriture asiatique, plats végé... mais pas le temps de me décider, le son de la Headbangers-Stage m'attire. Je m'arrête pour jeter une oreille à LOUDNESS et les Japonais envoient le steak ! Techniciens irréprochables, j'observe malgré tout un léger décalage entre l’énergie impulsée par la musique et la prestation scénique, un peu molle. Bon, j'admets volontiers qu'à 60 ans on ne saute plus partout... Je repars faire un petit tour car mon ventre réclame de l'attention avant que la curiosité ne me ramène à la W:E:T vers Michael Monroe. Quelle pêche ! Je ne m'attendais à rien et c'est la première vraie bonne claque de la journée ! Du Bonheur ! Souriant, dégaine travaillée, celui qui a influencé tant de groupes sans vraiment percer se donne à 100%, nous embarque avec lui dans son rock'n'roll effréné et nous remplit le cœur de joie !


Malheureusement je ne pourrai profiter pleinement jusqu'au bout de la prestation car AVANTASIA s'apprête à investir la Louder-Stage. Très bonne entrée en matière avec "Twisted Mind", Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR) arrive pour "Reach Out For The Light" et "The Wicked Rule The Night", et c'est au tour de Jorn Lande (JORN, MASTERPLAN, entre autres) pour "The Scarecrow". Je chante en chœur avec mes voisins internationaux mais il se trouve que c'est l'heure du premier gros dilemme du festival et je fais le choix de délaisser Tobi pour la Headbangers-Stage où va commencer THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA.

Je suis ravie d'enfin les voir après tout le bien que j'ai entendu sur le groupe de Bjorn Strid et David Andersson de SOILWORK avec Sharlee d'Angelo d'ARCH ENEMY. Autant dire que la réputation de la formation est justifiée ! Son style décalé, jeu de scène travaillé et cohérent (aaah la chorégraphie des choristes...) il faut peu de temps pour que le public commence à remuer son popotin ! La set-list montant crescendo à chaque morceau, moi-même je me retrouve à danser et chanter sur "Divinyls", plongeant dans un univers musical passé remis au goût du jour avec soin. Si cet instant hors du temps est fort plaisant l'appel de Tobias est plus fort, et le côté midinette en moi prend le dessus...


Je chope une barquette de frites hors de prix et je fonce à la Louder-Stage de nouveau reprendre les choses là où je les avais laissées. J'ai raté Ronnie Atkins (PRETTY MAIDS) mais j'arrive juste à temps pour "The Story Ain't Over", beau clin d'oeil je trouve, avec Bob Catley (MAGNUM). J'attends avec impatience "Avantasia", chantée en duo avec Eric Martin (MR. BIG) car je sais qu'elle préfigure "Farewell"... Cela fait quelques temps maintenant qu'Adrienne Cowan (SEVEN SPIRES) remplace Amanda Somerville et qu'il n'y a plus Michael Kiske (HELLOWEEN...), j'étais préparée mais cela me frustre malgré tout. Je chante plus fort pour tenter de faire abstraction au fait qu'elle ne respecte pas la chanson (qui a dit que j'étais de mauvaise foi??). Tobi se lance dans un jeu de jambes à la French Cancan qui pourrait sembler pitoyable mais qui me fait rire. Après "Mystery Of a Blood Red Rose", un "Lost In Space" toujours aussi inutile, arrive le final sur "Sign Of The Cross".
Tout au long de ces deux heures Tobias Sammet est souriant, en terrain conquis, et comme à son habitude il ne lésine pas à faire des blagues (malheureusement majoritairement en Allemand). Il offre même une bière au cadreur sur le devant de scène. Le show est très rodé, il y a peu de surprises. J'avoue que j'espérais quelque chose de spécial à Wacken pour cette soirée rajoutée, une set-list particulière, un petit titre avec Geoff Tate (ex-QUEENSRŸCHE)...


​Quoiqu'il en soit cela clôture parfaitement cette première journée, courte, chaude mais riche en émotions ! Le grand regret de ce mercredi sera de ne pas avoir pu voir le show acoustique des THUNDERMOTHER à la LGH Clubstage, trop excentrée du site, et aussi de ne pas avoir reçu le classique Welcome Bag à mon arrivée. Il semblerait que le manque de matières premières n'ait pas permis de nous régaler de ce cadeau de bienvenue, et peut-être qu'après la sale période pour le spectacle vivant que nous venons de traverser l'économie de 80 000 sacs arrange le bilan comptable... C'est bien dommage, car au-delà des goodies sympa, le patch et le magnet aux couleurs de l'édition vont manquer cruellement à ma collection...
Withacs B.

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Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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