6 août 2022, 23:59

WACKEN OPEN AIR 2022

@ Wacken (Jour 4) par Withacs B.

Jour 4 - Samedi - Run to the Piiiiiiit !

Quelle nuit !... J'ai rarement eu aussi froid en camping ! Bon, il est vrai que j'ai oublié le plaid indispensable à tout festivalier dormant proche de la Mer du Nord et que je peux ne m'en prendre qu'à moi-même. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je venais à Wacken... La météo du jour s'annonce à l'image de la veille, chaud lors des éclaircies et frais quand les nuages et le vent se pointent. On s'en sort plutôt pas mal sur cette édition !


La journée commence avec ORDEN OGAN : bonne set-list, ça chante sur et devant la scène, le public allemand, mais pas que, est conquis ! Je prends du plaisir mais j'ai hâte que cela se termine pour pouvoir aller sur la W:E:T-Stage. Sitôt dit sitôt fait ! Direction les Autrichiens INSANITY ALERT. Un  set sans grosse surprise pour qui les a déjà vu mais ce sont toujours des bêtes de scène ! Le frontman Don Melanzani sait amener chaque titre sans trop de mots, avec fluidité et humour, même les agents de sécurité sourient voire rient (oui, j'avoue j'ai passé énormément de temps à observer pendant ces quatre jours les gars devant les scènes de la Bullhead. Ils m'ont fascinée!). Beaucoup de slam, énormément de poussière, le groupe tient le public. Les pancartes savamment préparées à l'avance et destinées à finir leur vie déchiquetées dans la fosse, aident le public à scander les paroles. Je les ai vu en début d'année dans une petite salle de ma région, et on peut dire qu'ils savent tenir une scène plus grande ! Guitaristes et bassiste prennent toute leur place, contribuent au show avec un grand smile et rendent le tableau encore plus dynamique ! La prestation scénique est rodée sans être redondante. Final d'anthologie sur "Run To The Pit" (Mosh For Your Life), (parodie de "Run To The Hills" de IRON MAIDEN). Mention spéciale aux musiciens qui descendent à la rencontre des festivaliers à la fin de leur concert, et prennent tous le temps de discuter, faire des photos avec ceux qui le souhaitent. Humbles et abordables. Bravo !


Je reste dans la même zone pour voir STRIKER. Ça a l'air très sympathique mais ma vessie criant à l'aide je suis forcée de m'éloigner de la scène. Je vous épargne les détails de la problématique des loooongues files d'attente pour accéder à la délivrance. Mon ventre commençant également à se rappeler à moi, je me restaure au son de Tarja. Spolier-Alert : je vais cruellement manquer d'objectivité. Elle chante très bien, elle a de la prestance mais beaucoup moins en solo que lorsqu'elle était dans NIGHTWISH. Quand arrive "Victim of Ritual" donc l'extrait est diffusé en boucle entre les concerts des Mainstages, c'est épidermique, j'ai envie de me mettre le tête dans la boue sèche... Tarja est très naturelle sur scène, est beaucoup plus rock dans l'attitude mais je l'aime dans NIGHTWISH, qu'elle n'aurait jamais dû quitter selon moi.
C'est l'heure d'AS I LAY DYING. Mes pieds diraient que ce nom leur est destiné ! Ce quatrième jour n'est pas facile physiquement, c'est donc avachie dans un coin que je regarde la formation. Dès les premiers instants le ton est donné : ça va envoyer ! Rapidement un circle-pit est lancé et pour une fois il a un peu de gueule ! C'est propre, c'est carré, ça joue mais j'avoue m'ennuyer... Je pensais que ça allait me maintenir en alerte, au lieu de ça je commencerais presque à piquer du nez. Il faut dire que les précédentes nuits n'ont pas été des plus réparatrices et qu'on en est à la dernière journée...


Hors de question de gâcher ces précieuses dernières heures en Terre Sainte, alors c'est reparti pour un tour de site direction la Wasleland-Stage où performe un groupe qui a titillé ma curiosité en lisant le programme : THE OTHER. Groupe d'horror punk-rock allemand, il a neuf albums à son actif. Leur maquillage, leurs déguisements sont un peu cheap, certes, mais ils ne doivent pas avoir les moyens de LORDI, GWAR et consorts. Je me laisse assez facilement prendre au jeu et ils me redonnent un peu de patate ! Juste assez pour me traîner du côté de la W:E:T-Stage pour AUÐN. Leur particularité se situe dans leur tenue de scène. Pas étonnant me direz-vous pour un groupe de black metal atmosphérique. Et bien si ! Les six membres arrivent super bien sapés, genre ils sont tous témoins de mariage. Ils sont beaux ces Islandais. Je valide ! Et musicalement ils sont envoûtants, il y a juste un petit effet sur la voix à un moment donné qui m'a chagriné mais l'ensemble était fort plaisant. Comme beaucoup de groupes du genre, il est dommage qu'il joue en plein jour, avec le soleil de face venant contraster d'autant plus l'ambiance posée... C'était tout l'intérêt des tentes couvertes...

Petite pause avant l’enchaînement ARCH ENEMY / POWERWOLF. D'abord je félicite intérieurement SABLE HILLS, les Japonais qui ont gagné la Metal Battle 2022 ! Puis j'en profite pour me faire un pré-bilan mental de cette édition. Premier constat, il est incroyable de voir le nombre de groupes allemands présents sur cette édition. Est-ce un choix stratégique de la part du Wacken pour éviter les déboires des annulations de tournées européennes dues au COVID ? C'est possible. Mais cela a permis de voir la qualité des groupes dont regorge le pays et de confirmer la cohérence entre les groupes Allemands et le Wacken. Et aussi peut-être une économie financière sur les cachets liés au défraiement. Cette période blanche a été difficile pour un grand nombre d'organisateurs d’événements, le Wacken Open Air ne fait pas exception. La promotion incessante sur les réseaux sociaux pour pré-réserver les billets de l'édition 2023 alors que celle de cette année n'avait pas encore été lancée, moins de toilettes sur le site (en tout cas pas assez pour 80 000 personnes, même si elles étaient stratégiquement disposées), moins de personnel derrière les bars, un Metal Market réduit, le shop pour les urgences nourriture/affaires de camping également, autant de petits signes que le Wacken a fait des économies et a dû serrer les fesses très très fort concernant la réussite de cette édition. Par contre les villages Wackinger-Stage (dont je n'ai pas assez profité cette année) et Wasteland-Stage sont magnifiquement aménagés, comme d'habitude. Et les Wasteland-Warriors tiennent et animent parfaitement leur zone de combat post-apocalyptique, et quand on sait qu'ils font eux-même tous leurs costumes ils méritent notre respect !


Assez tergiversé dans ma tête, il est temps d'aller voir Michael Amott et sa bande ! Horaire de choix, eux qui jouaient en début de journée en 2014 sur ces même terres. Enfin... Les écrans géants annoncent HÄMATOM... Oh la boulette ! Personnellement, j'en ai eu assez d'une heure et quart, ce n'est pas ma came même si c'est bien fait... Heureusement c'est bien ARCH ENEMY qui arrive sur scène ! Quel show !! Alissa est vraiment à l'aise, elle tient le public dans le creux de sa main et les fans n'ont d'yeux et d'oreilles que pour elle. Les musiciens ne sont pas en reste évidemment et font leur part niveau énergie scénique. Un nombre de slameurs incroyable survole la foule, ça ne s'arrête pas ! la sécurité, aguerrie, réagit vite et dans la bonne humeur. Je n'aurais pas aimé être placée près de la barrière, cela devait être un enfer mais de ma place le tableau est magnifique ! La part belle est faite à « Deceivers » avec cinq chansons dont "In The Eye Of The Storm" et "The Watcher", jouées pour la première fois sur scène. "Nemesis" clôture évidemment le set, le public en redemande mais ce ne sera pas pour cette fois... C'est accompagné de "Fields Of Desolation" en fond que je rejoins les copains pour assister à la grande annonce tant attendue : les groupes de l'année prochaine !...


Après les remerciements habituels, place à la vidéo promotionnelle : qu'est-ce qu'elle est belle ! Pendant que celle-ci défile, Adrienne Cowan et Sacha Paeth (AVANTASIA, entre autres) font une petite apparition live sur la scène en hauteur. Des monstres et des zombis sortent par la porte juste en dessous, les guerriers vikings sont de retour, on ne sait plus où regarder ! Petite aparté, les monstres en questions se sont baladés durant tout le festival sur les différents coins du site, terrifiant les festivaliers. Autant dire tout de suite qu'ils étaient hyper réalistes, et autant je n'ai pas frissonné devant le loup-garou ni Nosferatu, autant Freddie ne m'a pas rassurée... Il va falloir que j'en parle à mon psy... Bref revenons à nos moutons. La vidéo énonce clairement le thème de 2023 : les Vikings ! Mais aussi un peu les monstres. Le visuel de l'affiche est incroyable, j'ai tellement hâte de voir le merchandising associé ! Quant aux groupes annoncés, j'avoue que cela ne m'a pas transcendée. d'accord, c'est chouette il y aura IRON MAIDEN. J'ai hâte de voir le show spécial « Legion » de DEICIDE, les 50 ans de PENTAGRAM et je suis toujours ravie de voir les DROPKICK MURPHYS. Mais la seule vraie surprise est la présence de TWO STEP FROM HELL, duo de musiciens ayant contribué à énormément de musique de séries, films et autres qui va jouer pour la première fois en festival, promettant un show épique. Bon, au moment de l'annonce je ne les connaissais pas, j'avoue, j'ai regardé plus tard quand la connexion internet a fait sa réapparition (ce n'était pas une sinécure à ce niveau-là cette semaine). Bref, ça retombe comme un soufflet pour moi, alors que mes ami(e)s crient encore de joie après l'annonce d'IRON MAIDEN et je file me placer pour mes chouchous : POWERWOLF !

Alors que le site était plein à craquer pour ARCH ENEMY et l'annonce de l'affiche 2023, celui-ci se vide à vue d’œil. Moi qui avait peur de me retrouver loin, finalement j'arrive à me placer correctement et attend le lever de rideau. "Faster Than The Flame" commence, je chante, je suis heureuse. Malheureusement au bout de trois chansons, juste le temps de voir l'orgue de Falk Maria Schlegel s'enflammer, une envie pressante me fait appréhender déjà le nombre de morceaux que je vais rater et devoir chanter de loin... Heureusement, le site s'est vraiment vidé côté Harder et je ne perdrai finalement que 3 minutes et pourrai reprendre ma place en scandant "Amen & Attack".
La scène est magnifique, les nonnes débarquent sur "Resurrection By Erection", le drapeau lance des étincelles... On est loin de RAMMSTEIN, certes, mais clairement le temps passé à réaliser « The Monumental Mass », dont des éléments ont pu être repris sur scène, a clairement fait passer un palier au groupe. Le son est incroyable, Attila est parfait en maître de cérémonie, le duo Greywolf est génial... Et quel plaisir de voir mon homme chanter les paroles, lui qui est venu subir la fin du concert à mes côtés, et ce alors qu'il n'a jamais écouté un album de son plein gré. Certains diront que c'est parce que les chansons sont faciles. Je dirais que c'est parce qu'elles sont géniales et efficaces ! En tout objectivité, bien sûr...


C'est ainsi que ce termine ce 31e Wacken Open Air, en jetant un œil très rapide à LORDI qui ont sorti un show démentiel, buvant un dernier verre avec l'équipe qui m'a entourée ces quelques jours, histoire de débriefer les concerts des uns et des autres, de se projeter sur l'année prochaine et lancer les paris sur le reste de la programmation : AMON AMARTH et SAXON, histoire de faire "Saxons et Vikings" en live ? J'en rêve déjà... Et mes pieds supplient le Wacken de ne pas rajouter de scène en 2023. C'est extrêmement frustrant de passer à côté d'autant de groupes, d'avoir des choix cornéliens à faire. Je préfère l'ancienne version, il y a longtemps, avec l'Infield et la Bullhead-City. Cinq scènes étaient amplement suffisantes pour moi. Il est certain que le Wackinger-Village et la Wasteland apporte un plus à l'ambiance du festival (mention spéciale pour les Wasteland-Warriors qui endurent la météo d'années en années) et qu'avoir 7 scènes intra-site consacrées à la musique permet à d'autant plus de groupes de se produire, et que c'est une magnifique opportunité pour beaucoup. Mais le mieux étant l’ennemi du bien, je n'ai pas pu aller au village de Wacken voir la Metal-Church ni la LGH-Clubstage sur laquelle se sont produits un tas de groupes de l'édition pour un deuxième show spécial, je n'ai pas pu non plus profiter de la Welcome-to-the-Jungle où se tiennent des animations qui font partie de l'identité du Wacken depuis un moment (comment ça je n'ai pas vu MAMBO KURT ? Inadmissible!). Bref, avec un jour officiel de plus la prochaine édition promet d'être sport encore un fois ! Mais qu'est-ce qu'on aime ça...
Withacs B.

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Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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