Si le documentaire "Global Metal" de Sam Dunn et Scot McFadyen n'était pas sorti en 2008 mais paraissait cette année, il est fort à parier que THE HU y tiendrait une place de choix, tant son parcours et ce qu'il est en train d'accomplir illustrent à merveille le phénomène planétaire du metal.
Qui aurait pu imaginer qu'un groupe originaire de Mongolie, ce pays brassé de traditions ancestrales nomades et pendant des décennies, entre Chine et URSS, de culture communiste, soit en tournée américaine avec MEGADETH et FIVE FINGER DEATH PUNCH, à l'heure où nous écrivons ces lignes ?
La musique au-delà des barrières de la langue - le groupe chante en mongol -, la musique au-delà des frontières.
De Jacoby Shaddix (PAPA ROACH) à Lzzy Hale (HALESTORM), en passant par METALLICA, ils ont tous aidé, contribué et participé à ce que THE HU trouve sa place sur l'échiquier métallique. Et le groupe n'a cessé, depuis la sortie de son disque "The Gereg" en 2019, de tourner.
THE HU sort son deuxième album, "Rumble of Thunder" ce 2 septembre sur le label Better Noise Music.
Premiers propos recueillis, en attendant de retrouver le groupe sur la tournée européenne, dont trois dates en France !
La culture mongole est particulièrement méconnue ici. Comment était-ce de grandir à Oulan-Bator ? La musique a toujours fait partie de votre univers ?
Oui, chaque membre du groupe, y compris son producteur, possède une vaste expérience en musique et en grandissant à Oulan-Bator, tu y vois un peu de tout, y compris des vies nomades se fondre dans le reste de la société et, naturellement, tout cela évolue ensemble. Etre exposés à de nombreux domaines culturels et de styles musicaux a contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd'hui.
Le rock et le metal ont toujours été un formidable terreau de fusion des cultures. Cela vous a-t-il été utile pour toucher le public occidental ?
Absolument, le public et les artistes de metal sont parmi les personnes les plus ouvertes d'esprit sur Terre. Ils ont une écoute et une appréciation de la musique sans jugement. Tu dois créer de la bonne musique pour rassembler. Nos fans aiment le moindre aspect de notre culture et l'accueillent avec énormément de fascination.
"Le public et les artistes de metal sont parmi les personnes les plus ouvertes d'esprit sur Terre."
Vous souvenez-vous du tout premier jour où vous avez décidé de faire entendre votre musique au monde, votre histoire ?
Le tout premier jour, c'est sans doute celui où nous avons publié notre clip vidéo "Yuve Yuve Yu" sur les réseaux sociaux. Lorsque nous avons commencé cette aventure, peu de gens s'imaginaient ce que nous voulions réaliser. Il était donc difficile pour eux de comprendre, mais en restant fidèles à nous-mêmes et en nous tenant à ce que nous avions créé, cela finit par porter ses fruits aujourd'hui et pour l'avenir.
Votre deuxième album, "Rumble of Thunder", sort ce 2 septembre. Le succès de « The Gereg » vous a-t-il amené une pression supplémentaire lorsque vous avez commencé à travailler dessus ?
Je ne dirais pas que c'était de la pression, mais plus de la motivation à faire mieux pour nous faire progresser. En tant que groupe, nous travaillons continuellement à nous améliorer dans ce que nous faisons et essayons d'offrir ce que nos fans aiment le plus tout en nous en tenant aux caractéristiques de l'Hunnu Rock.
En parlant de clips, justement, est-ce que l'endroit où vous choisissez de filmer est toujours lié, d'une certaine manière, à la chanson pour laquelle vous faites une vidéo ?
Selon l'endroit où nous nous trouvons dans le monde, nous essayons de parcourir différents paysages et les lieux où nous tourons sont généralement corrélés aux chansons. Les clips musicaux que nous tournons en Mongolie sont les plus susceptibles d'être choisis en raison de l'exactitude historique du lieu. Par exemple : pour le single de "Black Thunder", nous parlons du guerrier Danjila qui vivait au sommet des hautes montagnes et appréciait vivre près de la rivière. Si tu regardes la nature en arrière-plan, tu remarqueras que nous avons essayé d'illustrer les lieux de la manière la plus proche possible de la narration.
Lors de la promotion du premier album - et il semble que vous fassiez la même chose pour le nouveau - vous avez énormément voyagé et tourné. Et découvert certainement par la même occasion ce que c'est que le mal du pays...
Absolument ! Le plus dur dans une tournée, c'est que ta famille et tes enfants te manquent. Nous avons tous des petits et la plupart d'entre nous ont des tout-petits qui grandissent de presque 2cm par jour. Mais même si nous adorons tous nos enfants, le travail que nous faisons est également important, car nous ne faisons pas seulement ce que nous aimons faire, mais nous représentons également la Mongolie dans le monde à travers notre musique.
"Nous ne faisons pas seulement ce que nous aimons faire, mais nous représentons également la Mongolie dans le monde à travers notre musique."
Au fil des années, vous avez été nourri par la musique traditionnelle de votre pays, mais aussi par des groupes occidentaux comme METALLICA, TOOL ou SLIPKNOT. Comment gérez-vous ce mélange de culture musicale lorsque vous composez ou pensez un album en terme de production ?
Les deux sont identiques dans la mesure où la structure de l'accord est similaire sur les instruments traditionnels mongols et dans la musique rock occidentale. Le producteur Dashka se concentre principalement sur l'apport de mélodies comparables au rock occidental et le mélange avec des éléments de musique traditionnelle. Nous avons 5 instruments traditionnels et 3 instruments rock modernes.
Vous êtes en pleine tournée avec FIVE FINGER DEATH PUNCH et MEGADETH. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Nous nous y sommes bien préparés et espérons y recueillir un nouveau public. Des artistes légendaires comme FFDP et MEGADETH ont un style unique qui est devenu leur signature et c'est une opportunité incroyable d'apprendre d'eux et de parler avec eux.
La tournée américaine se poursuit jusqu'à fin octobre. Ensuite, vous viendrez en Europe et finirez au Royaume-Uni en tête d'affiche. Avec la sortie de "Rumble of Thunder" en pleine tournée, votre set-list se recentre-t-elle sur ce nouvel album ?
Oui, et nous avons tellement de nouvelles compositions très metal sur ce deuxième album ! Et quelques-unes mélodiques également. En d'autres termes, nous avons repoussé nos limites dans la fusion avec l'Hunnu Rock.
Le single "This Is Mongol" fait partie de la bande originale du film "The Retaliators". Tu peux nous en dire plus sur cette participation ?
"Wolf Totem", avec Jacoby Shaddix (PAPA ROACH) a été utilisée pour la bande originale du film et Jaya y a également interprété un rôle. C'était une équipe incroyable avec qui travailler et purement incroyable de s'associer à l'équipe de production de "The Retaliators". Le film lui-même possède une intrigue très intéressante et passionnante. Fortement recommandé si vous aimez ce genre de films !
Vous êtes maintenant un groupe respecté dans le monde entier et vous avez rencontré beaucoup de musiciens en tournée - ou parce que vous les avez invités (Jacoby Shaddix, Lzzy Hale, Danny Case). Quelle est la prochaine collaboration dont vous rêveriez ?
Merci pour cette appréciation ! Alors, oui, c'est vrai, en plus de jouer avec eux, nous sommes devenus des amis proches de ces artistes et c'est quelque chose auquel tout le monde ne peut pas prétendre. Nous aimerions collaborer avec les meilleurs des meilleurs, comme METALLICA, ou d'autres groupes légendaires comme MEGADETH et SYSTEM OF A DOWN. Si tu veux tout savoir, je peux te dire qu'une collaboration avec Dwayne "The Rock" Johnson est définitivement en tête de la liste idéale.
Rendez-vous en tournée en novembre en France pour trois concerts, à Lyon, Toulouse et Paris... Quelle est votre expérience de la France jusqu'à présent et y a-t-il un groupe français en particulier que vous connaissez et appréciez ?
Nous aimons la France et sans le Covid, nous aurions pu y tourner au moins une fois de plus. La situation a maintenant changé et nous sommes terriblement heureux d'être de retour en France en espérant cette fois profiter des spécialités pendant notre séjour. Quant à nos artistes français préférés ? Ils sont nombreux et tu serais surpris : ça va de GOJIRA à PHOENIX en passant par NTM !
