Reprenant les choses là où il les avait laissées il y a quatre ans avec « The Arrow From Satan Is Drawn », BLOODBATH fête son retour sur nos platines avec un sixième album : « Survival Of The Sickest ». Toujours composé d’un line-up premium, Jonas Renkse et Anders Nyström (KATATONIA) à la basse et à la guitare, Martin "Axe" Axenrot derrière les fûts et Nick Holmes au crachoir, le groupe n’a pas bougé d’un ongle endeuillé sa recette old-school qui fait du grabuge depuis près de vingt-cinq ans. Seul Joakim Karlsson (CRAFT) a quitté l’embarcation pour refiler le gouvernail des guitares à Tomas Åkvik (LIK) sans que cela n’opère un changement radical dans l’exécution. Quelques invités triés sur le volet viennent quant à eux pousser la chansonnette, Barney Greenway (NAPALM DEATH), Luc Lemay (GORGUTS) et Marc Grewe (MORGOTH). Avec autant de noms prestigieux réunis sur ce disque, il va sans dire que les attentes sont à la hauteur du casting.
Et celles-ci sont rapidement comblées dès le premier doublé, incisif et death metal à souhait, proposé par BLOODBATH. "Zombie Inferno" et "Putrefying Corpse". Avec deux titres aussi explicites pas besoin de tourner plus longtemps autour du pot, le groupe œuvre en effet dans un death metal débridé qui emprunte autant à OBITUARY par son côté lourd et massif ("Dead Parade" en est la plus belle illustration), qu’à MORBID ANGEL ou CANNINAL CORPSE pour l’exécution sanguinaire de l’ensemble. Avec ce qu’il faut de technique, les guitares sont ici à la fêtes, entre riffs débridés et solos du meilleur effet : la paire Nyström/ Åkvik fait des merveilles. Soutenu par des parties de batterie pantagruéliques et une basse tout en rondeur, BLOODBATH relève haut la mimine le défi de faire du neuf avec du vieux. Sa formule old-school dans l’ADN s’offre en effet quelques sorties doom bien percutantes ("To Die", et le final "No God Before Me" monolithiques à souhait) ou plus thrash ("Affliction Of Extinction") qui apportent un peu de fraîcheur à l’ensemble, résolument tourné vers la Floride. Car c’est bel et bien ce death si typique de ces chaudes contrées que le groupe a choisi de remettre à l’honneur ici. Moins "suédois" dans l’approche que sur ses derniers albums, le style qu’il régurgite sur « Survival Of The Sickest » frappe juste et fort. Quant aux vocalises du père Holmes, celles-ci s’inscrivent dans la même lignée de ce qu’il fait avec doigté depuis 2014 à savoir ces lignes de chant passées au papier émeri, râpeuses à souhait. Du tout bon !
Produit et mixé cette fois par un Lawrence Mackrory bien inspiré (aux manettes pour quelques fines gâchettes comme FIRESPAWN, DARKANE ou USURPRESS) dans ses forges du Obey Studios, l’album bénéficie d’un son puissant qui rend justice à chaque morceau présent. Superbement illustré par le légendaire Wes Benscoter (artiste culte pour la fine fleur de la scène death metal, d’AUTOPSY à VADER en passant par CATTLE DECAPITATION), « Survival Of The Sickest » ne souffre d’aucune faute de goût et devrait une nouvelle fois réjouir les fans qui l'attendent au tournant. Il ne reste plus qu’à espérer une tournée qui passe par la France pour vérifier le potentiel explosif du bestiau sur les planches. Pour l’instant, seuls les mexicains auront cette opportunité lors du Mexico Metal Fest qui se tiendra à Monterrey le 24 septembre...